Comme il fallait s’y attendre, l’opinion publique américaine crédite le président Obama d’avoir mis à son actif la mort d’Oussama ben Laden. Ce dernier était depuis dix ans l’Ennemi N° 1, et des milliers d’Américains sont morts des suites des actions terroristes aux États-Unis et à l’étranger ordonnées ou encouragées par ben Laden.
Obama a su capitaliser, à son profit, le succès de l’opération. Nous sommes après tout déjà en campagne électorale présidentielle aux États-Unis, et si ce n’est pas vraiment de la bonne politique, c’est cela la politique…
Toutefois, cette embellie dans les sondages ne profite à Obama que pour l’affaire ben Laden. Les Américains demeurent toujours critiques de sa gestion de l’économie et c’est cette vraie question qui sera au cœur du débat et des choix politiques de la présidentielle quand l’affaire ben Laden aura été oubliée ou, en tout cas, aura passé au douzième plan de l’intérêt des Américains.
C’est ce qui ressort d’un sondage du Pew Research Center pour le compte du Washington Post mené lundi soir. Si, désormais, 75 % des sondés se disent satisfaits de la manière dont Obama a géré cette affaire, 2 Américains sur 3 continuent à manifester leur opposition à la manière dont le pays est géré et notamment son économie. L’opération ben Laden n’a rien modifié au socle de défiance envers le gouvernement américain. L’embellie ne durera pas. Les vrais problèmes demeurent pour les Américains : emploi, coût de la vie, santé… Tout indique qu’ils vont s’aggraver à mesure qu’on se rapprochera de l’échéance électorale et qu’on s’éloignera de “l’effet ben Laden”. Pas plus qu’une seule hirondelle, un ben Laden ne fait pas le printemps.