La puissante Susan G. Komen for the Cure, 365 millions de millions de dollars de levés chaque année pour lutter contre le cancer du sein, va cesser de financer Planned Parenthood, a annoncé mardi après-midi l’organisation.
Immédiatement, Cécile Richards, la présidente de l’organisation qui a fait de la pratique de l’avortement un véritable business, a dénoncé “une intimidation” qu’elle a jugé “blessante” dans un entretien accordé à l’Associated Press. Dans le Washington Post, elle dénonce au passage l’“incroyable virage à droite” du Congrès.
Car celui-ci a ouvert une enquête sur Planned Parenthood, grâce au représentant républicain de Floride Cliff Stearns et à la pression des organisations “pro-vie”. Or, les statuts de Komen lui interdisent de financer des organisations faisant l’objet d’une enquête du législateur. En l’espèce, est actuellement vérifiée l’utilisation des fonds fédéraux alloués à Planned Parenthood.
La décision qui fait grand bruit n’est sans doute pas étrangère à l’arrivée au sein de Komen de Karen Handel (vice-présidente senior pour les politiques publiques). Candidate républicaine malheureuse à la gouvernance de l’État de Géorgie soutenue par Sarah Palin en 2010, elle ne cachait alors pas son opposition au financement public de Planned Parenthood…
“C’est une nouvelle fantastique” a réagi Mark Crutcher, de l’association Life Dynamics. “Depuis des années, nous faisions pression sur Komen, car il y a beaucoup de personnes biens qui ont soutenu cette organisation dans le passé sans savoir qu’ainsi, ils versaient de l’argent à Planned Parenthood” qu’il n’hésite pas à qualifier au passage de “plus grand profiteur de la nation sur la question de l’avortement”. Life Dynamics et Live Action accusent notamment l’organisation de pratiquer des avortements sur des mineurs. « Le cancer ne se soucie pas si vous êtes pro-choix », a quant à elle réagi Patrick Hurd, la présidente de Planned Parenthood dans le Sud-Est de la Virginie. Ann Hogan, la présidente du conseil d’administration de Susan G. Komen for the Cure Connecticut, explique au Washington Post être “très contrariée” par cette décision. Sur un million de dollars alloués en 2011, 38 000 l’étaient au Planned Parenthood. “Un excellent partenariat” selon Ann… En attendant, Planned Parenthood plastronne et assure avoir levé sur Internet 400 000 dollars en 24 heures, provenant de plus de 6 000 donateurs. Sur son site, l’organisation vante son travail de prévention du cancer du sein.
Susan G. Komen for the Cure, qui lève des fonds pour la recherche de nouveaux remèdes contre le cancer du sein, versait chaque année de l’argent à Planned Parenthood afin, officiellement, de lui permettre de pratiquer un dépistage préventif de la maladie (mammographies, etc). Cet argent servait aussi à pratiquer des avortements, dénoncent les organisations “pro-vie”. Judie Brown, la fondatrice de l’American Life League, dénonçait le fait que Komen soutienne deux causes certaines de l’augmentation du nombre de cancers du sein : la pilule et l’avortement. Les évêques de l’Ohio interdisaient depuis 2010 toute collecte de fonds pour Komen dans les intitutions du diocèse.
En 2011, Komen avait donné, via ses filiales installées dans les États, 680 000 dollars à Planned Parenthood, contre 580 000 en 2010.
Dans un communiqué, l’organisation au ruban rose assure que sa décision n’est “pas politique” et que la réaction de Planned Parenthood “ne rend pas service aux femmes”.
Aux dernières nouvelles, Komen n’a toujours pas renoncé à son soutien à la recherche sur les cellules souches embryonnaires.
Addendum 17h45 : Austin Ruse, président du Catholic Family and Human Rights Institute (C-FAM), un groupe de pression catholique auprès de l’ONU, appelle les Français à écrire (en anglais) “Thanks for defunding Planned Parenthood” (“Merci d’avoir retiré votre financement au Planning Familial”) à Susan G. Komen for the Cure : [email protected]. En effet, “la fondation Komen a pris une décision courageuse, et nous devons leur montrer que nous les soutenons”.
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