Facebook a bloqué les comptes de centaines d’activistes de droite au Brésil dans le cadre de leur campagne contre les Fake News. Cette initiative a scandalisé. Beaucoup accusent Facebook d’interférer dans l’élection présidentielle à venir. Le leader du mouvement de droite « Free Brazil » a déclaré que la décision du géant de la tech de bloquer les comptes était une surprise.
Voici comment Facebook s’est justifié : « Ces pages et profils faisaient partie d’un réseau coordonné dissimulé via l’utilisation de faux comptes Facebook qui cachaient la nature et l’origine de leur contenu dans le but de générer de la division et de répandre la désinformation. »
Renan Santos (Free Brazil) : « Mon compte Facebook personnel a été fermé et je me suis dit “Mais bon sang ! Qu’est-ce qui se passe ?”. Puis soudainement, j’ai commencé à recevoir des appels téléphoniques d’amis qui font eux aussi partie du mouvement, et nous avons soudain réalisé que de nombreux profils personnels de leaders d’autres groupes ont été fermés. Nous avons remarqué qu’avant même que Facebook ne nous réponde, un article Reuters disait que nous avons été bannis de Facebook parce que nous aurions un réseau d’environ 300 pages et profils qui répandraient de fausses informations. Mais nous ne répandons pas de fausses informations ! Qu’est-ce qu’ils racontent ? »
Le Procureur Fédéral du Brésil a invité Facebook à expliquer ces blocages. Il a réclamé une liste de toutes les pages et profils bloqués ainsi qu’une justification factuelle pour chaque décision. Le co-fondateur du mouvement Free Brazil, Renan Santos, dit que les pages supprimées avaient suffisamment d’influence pour attirer l’attention de Facebook.
Renan Santos : « Elles étaient ces 3 dernières années les pages politiques les plus influentes sur Facebook Brésil et elles faisaient aussi partie des pages les plus influentes au monde. Notre nombre d’interactions était comparé à celui de Donald Trump et était plus élevé que celui d’Hillary Clinton. Nous avons beaucoup transformé notre pays grâce à notre travail, à notre nature, et parce que nous combattions les médias dominants. Ils savaient qu’ils ne pouvaient pas gagner le débat public contre nous, donc ils ont décidé de fermer nos comptes pour nous faire taire. Et c’est ce qu’ils sont en train de faire. Ils commencent d’abord par réduire notre portée sur Facebook. Nous touchions de 8 à 9M de personnes par jour sur notre seule page Facebook, et maintenant nous n’en touchons que de 1,5 à 2 millions. Ils font cela à cause de la perte des élections, mais aussi comme action internationale pour montrer après les élections américaines qu’ils font leur devoir en se servant du Brésil comme expérimentation. »
Source : RT, 29 juillet 2018, 3h16