Pauvre Patrick Kanner ! Le premier qui dit la vérité dans notre pays est toujours exécuté, comme le chantait Guy Béart ! Ses amis de gauche Cambadélis ou Dray ont crié haro sur le baudet qui osait, ministre de la ville, faire un bilan involontairement peu flatteur de la politique clientéliste et communautariste menée notamment par le PS en France depuis des décennies. Il y aurait une centaine de « Molenbeek » potentiels dans notre pays. En fait, le nombre avancé est modéré par rapport à celui des quartiers ( 751 Zones Urbaines Sensibles, puis 1300 quartiers prioritaires répartis sur 700 communes) qui font l’objet d’une politique de discrimination positive. Il correspond à peu près aux Zones de Sécurité Prioritaires qui sont 80. L’adjectif « potentiel » est prudent puisqu’il souligne le caractère de constat objectif en évitant, comme on dit de « stigmatiser ». Un « Molenbeek » potentiel est un ensemble urbain important par la densité de population, qui concentre de la pauvreté et du chômage, est investi par des réseaux mafieux liés à la drogue et où règne un ultra-communautarisme, terreau de l’endoctrinement salafiste. Le Ministre conclut de façon positive en affirmant qu’en France l’Etat « prend le taureau par les cornes », c’est à dire empêche par son action que le potentiel ne devienne réel. Ce discours a été approuvé par Manuel Valls mais aussitôt critiqué par des élus et aussi par des journalistes, comme par hasard. C’est ainsi qu’Hervé Gattegno, chevalier servant de l’aveuglement politiquement correct, n’hésite pas à présenter la comparaison comme « fausse et un peu absurde », qui « agite des fantasmes », « simpliste » pour tout dire. Il est vrai que quand on est chargé d’endormir la population, les doses de soporifiques dans le climat actuel, doivent être fortement augmentées. (BFM Gattegno/ Kanner)
A force de ne pas « stigmatiser », de ne pas souligner les causes, les données sociologiques en France et la persistance de l’Etat islamique au Proche-Orient, parce que ce serait « simpliste » aux yeux des commentateurs, amateurs de la complexité paralysante, on risque de ne plus oser le constat et encore moins apporter le remède. On observe de même l’afflux des migrants. Il n’est pas bon de dire qu’ils ne sont pas tous des réfugiés, qu’il y a sans doute des terroristes « potentiels » parmi eux, et que le rétablissement de l’ordre par le gouvernement syrien en tarirait la source et mettrait fin à la duplicité turque. Non, ce serait un dérapage : il est préférable de s’enliser dans le problème insoluble que ne vont pas manquer de commenter nos doctes journaleux; « grands causeux et petits faiseux ». Si la politique est un art, certains journalistes comme les critiques d’art, ont tendance à lui imposer le style et en vider le contenu.
Un vrai politique doit s’abstraire de cette soumission. Il doit être lucide et volontaire. Ainsi, l’existence de quartiers où se concentre une immigration africaine et musulmane ne doit pas seulement être vue sous l’angle du logement, de l’école, du chômage et des services publics. L’Anru, les ZEP, les zones franches, les équipements publics et l’aide aux associations ont déversé des milliards d’Euros. Peut-être cet effort permet-il d’éviter de passer du Molenbeek potentiel au réel. Ces secteurs ont aussi fait l’objet d’une augmentation des moyens en matière de sécurité. Mais l’action publique ne peut nier les deux dangers qui sont souvent très présents et qu’elle est impuissante à éteindre : la drogue dont le trafic joue un rôle économique, et l’intégrisme religieux qui est un poison social. Certains ont pu penser que l’une et l’autre pouvaient contribuer à calmer ces quartiers turbulents à condition de ne pas y regarder de trop près. Le passage de la délinquance au djihadisme montre au contraire que le mélange des deux est explosif dès lors qu’un détonateur extérieur existe : le réseau terroriste doté d’un territoire et d’une stratégie.
Il faut donc agir à la source en écrasant les sanctuaires islamistes qui se sont constitués, en Syrie et en Irak, notamment, et en interdisant toute forme d’aide étrangère en hommes ou en argent en faveur des associations salafistes. L’immigration musulmane présente un écart culturel beaucoup plus important que les immigrations européennes qui l’ont précédée. Cette différence crée une séparation et une friction entre les comportements. Elle rend l’assimilation nécessaire à la cohésion d’une nation plus difficile. Elle tend à fracturer les codes, et quand s’y ajoute la culture de la repentance coloniale et de la frustration identitaire, elle devient le terreau de l’islamisme, voire du terrorisme. La similitude d’origine des auteurs des attentats de France et de Belgique saute aux yeux. Il est donc plus que jamais nécessaire de limiter l’immigration aux besoins économiques, bien faibles dans notre pays, et de l’encadrer par des quotas. Il est aussi nécessaire de rendre l’acquisition de la nationalité française plus difficile afin de faciliter l’expulsion des indésirables. Poursuivre le rêve d’une intégration à coups de milliards et de démagogie relève en revanche d’un aveuglement suicidaire.
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