L’exemple funeste de la Catalogne doit nourrir la réflexion des Français. La démocratie ne doit pas se laisser aller à la démagogie et à l’anarchie. Elle exige la souveraineté populaire et l’Etat de droit. L’Europe en effaçant les frontières, en favorisant les migrations internes et externes, en acceptant en son sein des Etats minuscules, ou en étant prête à en accueillir d’autres, a miné la notion même de nation. Elle se rend compte aujourd’hui du désordre suicidaire que cet aveuglement a entraîné, et freine des quatre pieds. La catalogne n’a jamais constitué un Etat indépendant. Au XVe siècle, elle faisait partie du Royaume d’Aragon qui s’est marié, au sens propre du terme, à celui d’Espagne. La persistance d’une langue régionale et la démagogie des « indépendantistes » suscitent aujourd’hui une fièvre séparatiste alors que plus de la moitié des habitants de cette région se sentent espagnols. Le sentiment d’appartenance est le fondement d’un peuple et ce dernier est la base incontournable de la démocratie. Certains pays, comme la Suisse, sont parvenus à surmonter des différences linguistiques ou religieuses, par un tel sentiment qui les transcende en se référant à un caractère national, produit de l’histoire et d’une volonté commune pour l’avenir. La France est le plus ancien des Etats-Nations européens. Son unité est très forte, fondée sur une longue histoire commune, sur une langue et une culture qui sont le coeur de son identité. Il est criminel de dilapider ce trésor en favorisant le communautarisme. De même que l’immigration doit être étroitement limitée en ce qui concerne les populations les plus éloignées sur le plan culturel, de même l’acquisition de la nationalité française doit viser à préserver l’unité du pays et la consolidation de son identité. La porosité créée par le regroupement familial et par le droit du sol doit cesser. Le droit du sang, c’est à dire la transmission de la nationalité par héritage de parents à enfants, est une conquête de la révolution qui doit être sauvegardée. Le droit du sol, qui d’une certaine manière, était la règle sous la monarchie, lorsque ceux qui naissaient sur le sol d’un monarque dépendaient de lui, n’est présenté comme républicain, que par un double mensonge entretenu par les socialistes pour se créer une clientèle électorale dans les banlieues. Le « droit du sol » n’a été reconnu que tardivement au XIXe siècle pour compenser notre recul démographique face à l’Allemagne dont on appréhendait les conséquences militaires. Il fallait des soldats, français de fraîche date, au besoin. Le sang n’a rien à voir avec la race. Un enfant d’Antillais français est français quelle que soit sa couleur.
Deux questions subsistent cependant : celle de la multiplicité des appartenances nationales, d’abord. 3,3 Millions de Français ont une double nationalité, voire plus. C’est le cas d’élus nationaux voire de ministres. Une telle situation est pernicieuse. La double nationalité devrait exclure ses détenteurs de toute fonction politique dans notre pays. L’acquisition de la nationalité française devrait obliger à la renonciation à toute autre allégeance, avec des exceptions, pour services rendus au pays, par exemple. La déchéance de nationalité de tout individu pouvant se réclamer d’un autre pays devrait évidemment être prononcée en cas de menées hostiles à la France. Il est absurde qu’on ait pu faire un débat sur une telle évidence. Il reste la question de la religion. Certes, certains brandissent la « sacro-sainte » laïcité qui serait un pilier de la République pour interdire de la poser. Il y a même des fanatiques de celle-ci qui veulent abattre les croix dans l’espace public en Bretagne, ou interdire les crèches. L’idée que le christianisme, et la religion catholique, en particulier, aient joué un rôle considérable dans l’histoire et la constitution de la France ne peut être niée que par des imbéciles ou des idéologues obtus. Il est bon, comme l’a fait Maurice Barrès, durant la Grande Guerre, de reconnaître la diversité des familles spirituelles de notre nation qui concourent à sa richesse spirituelle et matérielle. Mais il n’est pas absurde de saluer une primauté du catholicisme en France à la manière de l’orthodoxie en Russie. Recouvrant notre pays, le manteau de cathédrales et d’abbayes, dont beaucoup ruinées hélas par la révolution pour ces dernières, mérite cette reconnaissance. Beaucoup de nos comportements, notre calendrier, nos fêtes portent témoignage de ces racines chrétiennes où la charité, devenue la fraternité, puisent leur source. Les oublier constitue une ingratitude et un renoncement à une spiritualité chrétienne française qui est porteuse d’avenir. Les traditions protestante et juive, bien que minoritaires, ont également irrigué la France. Il faut les saluer. L’islam est aujourd’hui la seconde religion pratiquée sur notre sol. La considérer d’un point de vue laïciste, c’est-à-dire en gommant sa spécificité pour le plaisir de nuire au catholicisme aboutit à une impasse. La religion musulmane présente plusieurs spécificités qui doivent conduire à lui donner un statut particulier. D’abord, elle n’a en rien participé à notre histoire, si ce n’est par les menaces anciennes qu’il a fallu combattre. En second lieu, il s’agit d’une religion qui présente, par rapport au judaïsme et au christianisme deux différences majeures : premièrement, elle se veut universelle et par tous les moyens, y compris les plus violents parfois ; deuxièmement, elle ne sépare pas le politique du religieux. On peut encore relever encore les obstacles qu’elle élève devant les principes fondamentaux de liberté et d’égalité, en interdisant l’apostasie, ou en traitant de façon inégale les hommes et les femmes, les musulmans et les autres. Enfin, l’absence de réciprocité des Etats majoritairement musulmans est inquiétante. Nous acceptons tranquillement qu’aucune église ne soit érigée en Arabie Saoudite qui finance la construction de mosquées chez nous. Il n’y aurait donc rien d’étonnant à ce que le culte musulman soit évidemment libre notamment pour les Français musulmans qui ont servi la France, comme les Harkis et leurs familles, mais que la propagation de cette religion ne soit nullement encouragée. Il en va de l’identité, de l’unité de notre pays, et peut-être même de la paix qu’il faut y garantir. (à suivre)
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