L’évolution quotidienne de la situation en Argentine pourrait préoccuper les princes qui nous gouvernent et les bouffons qui prétendent nous informer. Il s’agit, rappelons-le, d’un immense pays de 2,8 millions de km2, mais que les médias parisiens dédaignent. Or, les nouvelles confirment hélas une précédente remarque[1] de votre serviteur et chroniqueur. Les difficultés économiques, non-résolues pour des raisons politiques d’abord, et la perspective d’un retour de la gauche aux élections d’octobre, ont encore fait perdre 20 %, en quelques jours, à la valeur de la monnaie nationale par rapport au dollar. Le marché boursier a, quant à lui, perdu quelque 30 %. On se rapproche de la situation de cessation de paiements que le pays avait connue en 2001.
Les autorités de Buenos Aires en ont été réduites le 28 août à solliciter la restructuration de leur dette de 57 milliards de dollars contractée en 2018 auprès du Fonds monétaire international. Mais dès le 29, on découvrait les conséquences négatives de cette démarche, jugée maladroite.
Le candidat de gauche Alfonso Fernandez représente le retour à de l’œuvre de destruction des époux Kirchner. Considéré comme favori du prochain scrutin présidentiel, secondé par l’exprésidente Cristina Kirchner, il plastronne. C’est pourtant, désormais, la perspective de voir son programme mis en œuvre après des élections présidentielles prévues pour le 27 octobre qui aggrave l’effondrement de la cote financière générale du pays, plombé par quelque 50 ans de démagogie post-péroniste.
On peut certes déplorer que le président Macri, élu chef de l’État comme par miracle en 2015 n’ait pas disposé, depuis 4 ans, d’une majorité parlementaire permettant d’accomplir un programme nécessaire de reconstruction de cette malheureuse Argentine, victime depuis 1943 de sa prospérité d’alors.
Et c’est évidemment Mauricio Macri qu’on accusera. Les artisans du désastre, au contraire, sont systématiquement protégés par une censure politiquement correcte.
Il est vrai qu’en France, s’agissant de l’Amérique latine, les dirigeants de gauche bénéfice de toutes les indulgences, les conservateurs étant toujours tenus en suspicion. Nos sources d’information s’emploient à occulter les méfaits des uns et à accabler les autres.
Le président bolivien Evo Morales a-t-il autorisé à compter du 9 juillet [décret 3 973] les défrichages massifs par brûlis dans la forêt vierge[2] ? il a été acclamé par ses partisans qui professent que c’est un droit du peuple d’utiliser la terre pour tous, et donc d’éclaircir la forêt. Comme il est catalogué à gauche, personne n’y trouve à redire, et 500 000 hectares de forêt amazonienne sont partis légalement en fumée.
Nos chers écolos et notre président donneur de leçons ne s’y attardent pas.
Quitte à déplaire à l’intelligentsia, j’avoue penser nécessaire et salubre de refuser tous leurs mensonges politiquement corrects.
Apostilles :
- cf. L’Insolent du 16 août “Ce qu’est une politique de reconstruction”.
- cf. l’article “Schlimmster Urwald-Abfackler ist Morales”.
Jean-Gilles Malliarakis anime le blog LInsolent.fr.