La République des lâches

Nous sommes gouvernés par des frileux, des incapables et des lâches. Ces derniers sont, comme dans l’armée, aux avant-postes du gouvernement, aux meilleures places. Des places de choix pour, non seulement servir de rempart présidentiel ou de fusibles, mais surtout pour appliquer une politique indigne de notre République ou de tout autre régime démocratique. Et voilà plusieurs mandats que cela perdure. Gauche ou droite nous pondent à chaque législature, des gouvernements de parade, avec une pléiade de ministres sans aucune consistance régalienne réelle. Le choix se fait, tantôt, sur des critères de parité ou, tantôt, sur des critères de diversité, “Blanc, Black, Beur”… Mauvais choix, évidemment, puisque la compétence réelle est très rarement appréciée, et que seul compte l’image que l’ensemble peut et doit renvoyer aux Français, selon les critères précités. Adieu, la méritocratie républicaine qui a été le socle de nos institutions depuis plus d’un siècle. Le résultat est catastrophique.

Non seulement, les ministres sont trop souvent incompétents, mais en plus, ils sont lâches et laissent faire. Comme leur président, mais cela empire à chaque mandature. Et à chaque fois, on se croit obligé de dire que c’était mieux avant : Sarko était mieux que Hollande, mais Chirac était mieux que Sarko et ainsi de suite. Alors que l’on sait très bien qu’ils se valent tous : il n’y en a pas un pour rattraper l’autre, depuis qu’ils prennent leurs ordres à Bruxelles et qu’ils ne sont plus que des fonctionnaires en charge d’appliquer les directives européennes. Car le drame est là : la perte de souveraineté et de liberté constitutionnelle les empêche d’agir. Pourtant, malgré cela, ils pourraient résister ou se rebeller : même pas ! Leur lâcheté est sans limites. Ils sont prêts à toutes les reculades pour garder leurs petites places, grassement payées par des contribuables pressurés par des impôts indécents, dont le but est trop souvent inavoué et inavouable. La consigne chevènementiste : “un ministre, ça ferme sa gueule ; si ça veut l’ouvrir, ça démissionne” a fait long feu – maintenant, on reste sur le pas de la porte pour gagner encore quelques points de retraite…

L’élite gouvernementale actuelle a-t-elle résolu quelque chose depuis son accession au pouvoir ? Le chômage, la sécurité, l’immigration, la justice ou l’école ? Rien ! Pas la moindre amélioration à l’horizon. C’est de pire en pire et l’on s’enfonce un peu plus chaque jour dans une espèce de décadence effrayante qui précipite les Français dans un quotidien écœurant. La rancœur et la méfiance s’installent. Suspicion de l’autre, du voisin, peut-être islamiste ? Ressentiment envers une école qui a abandonné ses fondamentaux et qui, de fait, ne produit plus des citoyens pensants, mais des individus imbus de leurs petites personnes n’ayant que des droits individuels et surtout pas de devoirs envers la société. La peur de perdre son emploi est là aussi, dans une économie instable et au bord de la banqueroute. On redoute une justice, faible pour les délinquants, mais particulièrement sévère pour le contrevenant lambda qui n’est jamais à l’abri d’un dérapage. La défiance est partout, tout le temps. Et pendant ce temps, nos dirigeants, dans leur petit confort de contribuables aisés, nous fabriquent de beaux discours lénifiants sur les lendemains qui chantent.

Les lâches ne sont pas qu’aux avant-postes. Il y a les supplétifs, l’armée des bien-pensants de tous bords, journalistes, philosophes, économistes, qui nous assènent des leçons qu’ils n’appliquent même pas à eux-mêmes. Et des publicitaires qui nous diffusent des images et des formules infantilisantes du genre : “double cheese !”, ou “parce que je le vaux bien !”. Tous ces vacataires sont issus des cénacles très fermés des bisounours professionnels, déconnectés de la réalité du monde où la philosophie s’en remet au bon vouloir de “l’intelligence” de chacun et qui préconise le bon vieux dicton : “il est interdit, d’interdire”. Avec un tel argument, on risque de ne pas aller très loin et de ne pas trop se fatiguer. Mais, n’est-ce pas le but recherché, par ces esprits ramollis par des décennies de laxisme consensuel ?

Il serait temps de secouer tout ce petit monde.

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23 Comments

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  • LarmabaK , 4 septembre 2015 @ 15 h 14 min

    Si l’Algérie était restée française… la France serait devenue algérienne bien plus vite… De Gaulle l’avait bien compris.
    Cet homme là savait voir la réalité, admettre ses erreurs de jugement, et agir en conséquence.
    c’est pas la définition de l’homme sensé?

  • itou , 4 septembre 2015 @ 15 h 46 min

    L’homme politique contemporain est le plus souvent un menteur ou un voleur ou les deux à la fois. Il est à part et se vote des privilèges fiscaux, privilèges de retraite, des privilèges perte d’emploi en cas de non réélection, cumul des retraites, privilèges de transport, de logement et tuti quanti.
    Il parle souvent pour ne rien dire et surtout ne rien faire, c’est Bruxelles qui fait. Les choses et les situations pourrissent. Il attend que tout tombe en décomposition, non par paresse ou par incompétence mais par intérêt, pour saboter, pour mettre parterre l’ordre actuel hérité de l’ancienne société. Il veut le chaos pour reconstruire ensuite selon un modèle convenu entre luiet les gens de son espèce; projet qui demeure caché aux yeux du commun des mortels. Tout est organisé avec génie pour détruire l’état, la nation, et nous concocter une nouvel ordre dans lequel la liberté unique sera le consumérisme.

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