Le catholicisme est responsable du génocide rwandais (2/2)

Partie II : l’éradication du paganisme et l’explosion démographique (1900-1990)

III) l’éradication du paganisme rwandais

Selon Patrick Canonges, la religion nationale rwandaise était « soi-disant traditionnelle », « raciste » et « égocentrique ». Quel dommage de lire d’une personne pourtant aussi cultivée et à l’analyse souvent perspicace des qualificatifs aussi arrogants, méprisants et, disons le tout de go, impérialistes voir spirituellement racistes ! Mais malheureusement ces vocables sont généralement fréquents chez les adeptes des religions de « Vérité Unique » et révélées oblitérant la constatation subtile.

Monsieur Canonges connaît-il la religion rwandaise ? Peut-il me décrire son fonctionnement ? Probablement non car il ne l’a sans doute jamais étudiée dès lors que, selon lui, elle est par nature forcément erronée puisque ne révérant pas le « véritable Christ » – qui est pourtant historiquement faux tel qu’il est confessé par ses adeptes, ressemblant bien plus à une divinité européenne païenne trinitaire et incarnée (ce qu’il deviendra mystiquement à travers les siècles via l’Empire romain) qu’au probable virulent nationaliste juif qu’il aura été originairement.

Cependant, mis à part quelques pratiques qui peuvent rebuter les Européens que nous sommes, la brève description donnée par Bernard Lugan de cette religion pluriséculaire rwandaise n’a strictement rien de choquant, bien au contraire. Chose apparemment étrange, mais qui en réalité ne l’est pas, elle contient grosso modo la même charpente que l’hindouisme ou les religions européennes préchrétiennes. Les Rwandais étaient à la fois déistes et animistes. Ils croyaient en un Dieu qui avait pour nom Imana. Il était invisible, éternel, immortel, créateur du monde, bon et juge des actions humaines. Aucun culte ne lui était rendu directement, bien qu’il fut source, du fait de son unicité, d’une belle théologie intellectuelle chez les élites. L’animisme, plus populaire, avait trois grandes formes : le culte des ancêtres, la divination et la cérémonie annuelle du héros national mythique d’origine historique, de race Hutu, Ryangombe, vénéré pour ses hauts faits exemplaires, Sauveur et intercesseur auprès des âmes pour leur salut éternel.

Bernard Lugan explique : « comme partout ailleurs en Afrique, le christianisme a introduit un profond traumatisme, le message universel qu’il véhicule étant par essence destructeur des religions nationales enracinées dans un sol, dans un peuple et dans le culte de ses ancêtres. De plus, la philosophie rwandaise, qui était communautaire, ignorait l’idée du péché personnel et comportait de nombreux garde-fous sous forme de multiples interdits que les missionnaires considérèrent comme autant de formes de paganisme. Ils furent donc combattus et tous les verrous de l’ordre social traditionnel furent ainsi supprimés au profit d’une religion importée et largement incomprise » (page 52).

L’africaniste raconte que l’éradication de la religion rwandaise par les Pères Blancs a dissout les multiples ponts existant entre les deux communautés Tutsi et Hutu qui devinrent après la christianisation des entités autonomes dénuées de lien.

Il détaille l’exemple de la prohibition du pacte de sang qui était une forme de promesse féodale typiquement rwandaise permettant de créer concrètement des allégeances solidaires entre grandes familles Hutu et Tutsi, (l’une, quelle que soit son origine, devenant le parrain protecteur de l’autre) ; allégeances bien plus efficaces que l’hypothétique parce que trop abstrait « amour du prochain » chrétien.

En décembre 1991, le chef de l’Eglise rwandaise, Monseigneur Thaddée Nsengiyaumva, a publié un texte d’une grande profondeur intitulé Convertissons-nous pour vivre ensemble dans la paix qui, malgré son titre trompeur, dresse un gigantesque mea culpa de l’évangélisation expliquant que les millions de Rwandais systématiquement baptisés depuis un siècle et fréquentant assidûment leur paroisse sont en réalité des mauvais chrétiens car d’authentiques africains pour qui seul le rite, c’est à dire la foi en action, compte.

IV) La bombe démographique

Un autre cataclysme majeur ayant provoqué le génocide est selon Lugan l’explosion démographique qui va précipiter le pays dans la faim et la guerre civile. Cette explosion démographique s’est produite à cause de trois facteurs : 1) le démantèlement par les Pères Blancs des tribus polygames qui avaient un rôle de régulateur démographique, 2) la généralisation des vaccins de la médecine occidentale qui va considérablement réduire la mortalité infantile naturelle, 3) l’esprit borné et austère de l’Eglise catholique qui va refuser tout contrôle des naissances par contraception et avortement.

a) Le démantèlement des systèmes tribaux polygamiques

Ce que refuse le catholicisme mais ce que prouve la science est que les êtres masculins sont, pour leur écrasante majorité, sexuellement, mais aussi à travers l’activité hormonale et cérébrale, polygames. C’est pour cette raison, selon une étude menée par le directeur de la chair biologique de Harvard, Edward O Wilson, que 74% des sociétés humaines à travers l’Histoire ont autorisé des mariages polygames.

De plus, les Subsahariens ont un appétit sexuel plus fort que les Européens et les Asiatiques, concrétisé par des organes génitaux plus amples, une fréquence coïtale plus importante et une copulation plus rapide. Ceci est dû, selon les scientifiques Richard Lynn et John Phillip Rusthon, au fait qu’ils ont développé des stratégies de reproductions très prolifiques pour contrer leur milieu naturel particulièrement hostile du fait de l’instabilité éco-systémique (du jour au lendemain une récolte peut être dévorée par une nuée de sauterelles, la pluie tropicale ne vient pas, etc.) qui diffère profondément du calme relatif des quatre saisons européennes ou du cycle régulier des moussons en Asie.

Dans son très beau livre Out of Africa, relatant les souvenirs de son séjour kenyan, la baronne Karen Blixen décrit le fonctionnement des tribus où seuls les hommes considérés comme les plus forts et intelligents avaient le droit à un nombre limité d’épouses, en général pas plus de quatre. Le système était cruel car la démographie étant relativement égale entre les hommes et les femmes, seuls les plus robustes pouvaient s’en accaparer, une partie non négligeable des basses couches masculines ne pouvant donc se reproduire. Mais ce système était aussi efficient puisqu’eugéniste car seuls les « meilleurs » pouvaient transmettre leurs gènes. De plus, la tribu, très coercitive, ne permettait pas à ceux qui avaient des femmes d’en avoir plus que le nombre décrété par la communauté, ce qui limitait les gestations.

Les Pères Blancs étaient évidemment choqués et voulaient imposer le mariage monogame pensant naïvement que le catholicisme, seule religion valable en ce monde, l’avait inventé par justice sociale – ce qui est historiquement faux.

Comme je le disais dans mon billet Les origines chrétiennes du mariage homosexuel, « à la différence de ce que l’on croit souvent, ce sont l’hindouisme et les paganismes gréco-romains qui ont instauré le mariage monogamique, et non le christianisme. En effet, Jésus se dit dans les Évangiles le « Fils du Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob » qui étaient tous polygames. Il vient de la lignée royale des rois David et Salomon comme le précisent les généalogies établies par les évangélistes Matthieu et Luc, et dans le Livre des Rois, nous apprenons que le roi David avait une vingtaine d’épouses légitimes et une soixantaine de concubines. Le roi Salomon, bâtisseur du Temple, aura quant à lui, selon le même Livre des Rois, environ 2 000 épouses et 3 000 concubines ! Comme l’expliquait Éric Zemmour dans son excellent Premier Sexe, le mariage juif était simplement un contrat entre un époux et plusieurs femmes qu’il avait la possibilité de répudier à tout moment.

C’est le Saint apôtre Paul, l’un des piliers de la fondation de la nouvelle religion chrétienne, qui en tant que citoyen romain obligera les premiers adeptes du Christ à prendre une seule épouse. Cette réforme, comme beaucoup d’autres, avait pour but de ne pas offusquer les « gentils », c’est-à-dire les païens, afin qu’il soient plus facilement séduits par la nouvelle religion chrétienne dont le prosélytisme vis-à-vis du monde romain rentrait en concurrence directe avec celui de beaucoup d’autres courants juifs de l’époque. Au fil de ses épîtres, nous découvrons quelquefois son irritation envers les membres du clergé de l’Église primitive qui prenaient deux à trois épouses. Ainsi le christianisme va se greffer sur la conception monogamique romaine du mariage. Cet exemple-là, à l’instar de beaucoup d’autres, montre à quel point on peut vraiment parler de « religion catholique romaine » ».

Dans une judicieuse réponse à mon article intitulée « Mariage » homosexuel : ne confondons pas le christianisme avec le christianisme devenu fou !, Patrick Canonges expliquait que le mariage monogame existait sans doute déjà dans les premières communautés chrétiennes car il est dit dans l’Evangile : « l’homme quittera son père et sa mère. Il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais ils ne font qu’un » (Marc 10, 7 et 8). Mais que prouve l’Histoire ? Que les Evangiles sont en réalité une compilation de plus de 4 siècles mixant des apports culturels juifs (dont les communautés étaient polygames) et gréco-romains (dont le mariage était monogame). Des pans entiers fondamentaux de la foi chrétienne tels que le Dieu Trinitaire et l’Incarnation de Jésus inspirés des cosmologies indo-européennes furent ajoutés bien plus tard par les autorités de l’Empire gréco-romain devenu chrétien… Si le lecteur est interloqué par mes propos, je lui conseille de pétitionner auprès du Vatican, de l’Institut catholique de Paris et de l’Église catholique de France qui ont tous reconnu cette constitution évangélique par strates successives au fil des siècles.

Or à cause d’une prétendue Vérité Unique qui accapare en son nom certains apports extérieurs bénéfiques tels que le mariage monogame né au sein d’une une race européenne ayant une densité de testostérone (hormone décidant de l’appétit sexuel) plus faible que celle des Subsahariens, les Pères Blancs vont imposer aveuglement et brutalement la famille nucléaire européenne. Résultat, tout le monde pourra avoir une épouse mais la coercition tribale n’existant plus, les hommes butineront une quantité phénoménale de maîtresses tombant régulièrement enceintes à cause du refus borné par les autorités religieuses du recours à la contraception dont la progéniture infinie survivra grâce au vaccin occidental généralisé…

b) La révolution du vaccin généralisé et l’hostilité ecclésiale à la contraception et à l’avortement

Avant la révolution médicale occidentale, partout dans le monde, mère Nature pratiquait un eugénisme âpre où seuls les enfants les plus vigoureux pouvaient survivre à la dureté de la vie. Selon les historiens, 30% à 50% des enfants ne passaient pas le cap des vingt ans. La première et la plus importante sélection naturelle se faisait entre 4 et 7 ans puis la seconde entre 14 et 17 ans, seconde fourchette à travers laquelle mourraient un grand nombre d’adolescents, le plus souvent de l’appendicite. A cette sélection naturelle pouvait s’ajouter l’action de l’homme limitant les naissances par les pratiques de contraceptions mais aussi d’ « avortement » en laissant les nourrissons jugés de trop à la lisière d’un champ ou d’une forêt. Cet abandon était souvent ordonné par la chefferie de la communauté lorsque les vivres à disposition s’érodaient. Dans l’hindouisme et le paganisme gréco-romain, cette pratique était admise. Le christianisme en Europe nouvellement baptisée s’en offusquera mais, à cause de son puritanisme étriqué en matière de mœurs interdisant la contraception, l’abandon d’enfants explosera du fait d’un accroissement drastique des grossesses non désirées…Pour plus de détails sur ce sujet, j’invite le lecteur à lire mon billet Avortement et christianisme, remettre les pendules à l’heure !

En plus de la pratique d’abandon d’enfants, une sélection humaine pouvait aussi se faire par la communauté. Selon le psychologue Robert A. Glover, les petits garçons africains étaient élevés par leur mère jusqu’à l’âge de 7 ans. Puis au cours d’une cérémonie tribale, ils étaient arrachés auxdites mères, qui surjouaient leur déchirement, par les pères devant prendre dorénavant en charge leur instruction. Selon Piero San Giorgio, ceux qui étaient considérés comme les meilleurs subissaient l’épreuve de survie qui consistait à ce que l’adolescent de 14 ans parte un an seul, loin de la tribu, se prenant lui-même en charge pour se nourrir. S’il survivait à cette épreuve, il était privilégié pour la nomination à des postes de responsabilité. Cette pratique, nommée la cryptie, existait aussi à Sparte.

Les colons belges mâtinés de « leur sentimentalisme gnian-gnian » (Bernard Lugan) vont abolir toutes ces pratiques et imposer le vaccin généralisé. L’explosion démographique commença à devenir préoccupante dès 1946. En 1950, le Rwanda avait 2 millions d’habitants, 4 millions en 1972, 5 en 1978 et 8 à la veille du génocide dans un territoire à peine plus grand que la Côte d’azur. Selon Lugan, si aucune politique d’implosion démographique énergique n’est mise en place par les autorités, ils seront probablement dès 2040… 50 millions !

Mais le clergé catholique va interdire le recours à toute forme de régulation démographique, ce qui va considérablement exacerber la croissance. A côté de la prohibition des contraceptions et avortements occidentaux, Bernard Lugan déplore l’abolition du gukuna, contraception totalement naturelle et spécifiquement rwandaise permettant d’avoir des rapports sexuels exempts de fécondation.

L’aveuglement catholique sur ce sujet est incompréhensible et prouve combien cette religion peut, en pratique, sur ce point-là, se révéler individualiste, impie et égoïste. Individualiste puisque le salut n’est plus civique comme dans les paganismes qui enseignaient que l’union à Dieu se faisait surtout en œuvrant pour sa communauté, alors que il s’effectue désormais de manière solitaire ; résultat : l’intérêt individuel va primer sur celui de la collectivité. Ainsi en matière démographique, il est préférable de faire sombrer tout un pays dans la faim du moment que la vie de l’individu est respectée…

Impie car derrière ce refus buté réside une très grande irréligiosité, une absence totale de confiance en Dieu. En effet, par peur de la mort, il est préférable de laisser crever de faim toute une vie des enfants rongés par les pustules, la lèpre et autres saloperies alors qu’il serait mieux d’envoyer le fœtus à Dieu bien que cette solution soit évidemment bien plus tragique que la contraception évitant en amont la gestation.

Egoïste parce qu’on peut légitimement se demander s’il n’y a pas un certain machiavélisme de la part du clergé catholique. En effet, le prosélytisme passe aussi par le ventre des femmes, l’islam lui ne s’en cache assurément pas mais Jean Paul II n’a-t-il pas lui-même vendu la mèche en critiquant, lors de son voyage au Canada de 1984, le seul et peu fiable moyen de contraception symptothermique (température vaginale) soi-disant responsable de l’atténuation des enfantements remettant en cause la domination catholique dans le monde ?

c) Les invasions migratoires

Explosion démographique rime toujours avec invasion migratoire. Comprenant très vite le problème de surpopulation tout en souhaitant l’esquiver, l’Eglise et l’administration belges organisèrent à partir de 1950 des vagues migratoires dans la pleine du Kivu se situant dans la partie Nord-Est du Congo limitrophe au Rwanda. Mais ces colons belges, imbibés d’universalisme niant les réalités humaines, ont créé à côté un gigantesque Congo fantoche aux frontières oniriques aussi grandes que toute l’Europe et encerclant jusqu’à 8 ethnies n’ayant jamais vécu ensemble et qui par conséquent ne cessent depuis de se taper dessus. Donc ils durent stopper définitivement les flux qui rajoutaient une couche au chaos multiethnique et décidèrent d’organiser des migrations internes au Rwanda à partir de 1963.

Ces migrations internes sont connues sous le nom de « paysannats » qui avaient pour objet de défricher un maximum de terres pour nourrir la démographie galopante et affamée mais qui, au final, ne résorbèrent strictement rien puisque la limite spatiale fut prompte et la capacité agricole arriva rapidement à saturation. Le seul résultat probant de cette crétinisation fut un immense désastre écologique. A la page 111 de son livre, Bernard Lugan présente une carte « de la mort du milieu naturel » où des pans entiers de la diversité botanique furent irrémédiablement perdus. Au sud, la région du Bugesera fut littéralement anéantie. Les forêts de Nyungwe et de Ghiswati perdirent en quelques décennies 50% de leurs étendues, et à l’Est, ce joyau écologique qu’est le Parc de l’Akagera fut détruit à 70%.

Bernard Lugan, peut-être catholique, mais surtout historien lucide, fustige, furibard, « ces Eglises chrétiennes qui, dans ce pays surpeuplé et à la démographie suicidaire, ont, de 1960 à 1994, interdit aux gouvernants de prendre en compte le fait que la population augmentait de 50% tous les dix ans et que le Rwanda compterait 50 millions d’habitants en 2040 pour seulement 18 740 km2 de terres cultivables. La responsabilité de ceux qui ont torpillé tous les projets de contrôle des naissances est donc considérable. » (page 19). Puis il pose cette question terrible : « par refus de la pilule, les clercs n’ont-ils pas dans une certaine mesure provoqué l’emploi de la machette comme seule « solution » pouvant « régler » le problème de la faim de terre ? »

Conclusion à suivre.

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95 Comments

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  • patrick Canonges , 4 août 2014 @ 12 h 01 min

    Je vous ai cité les chiffres pour les Pays Bas par exemple. Acceptez les réalités même quand elles vous gênent !
    Depuis 1994, date du génocide, le Rwanda est passé de 8 millions à 11 millions aujourd’hui.
    La densité est encore pire donc. Il devrait donc y avoir un génocide puissance deux. !
    Dans les sciences sociales, comme on ne peut pas faire des expériences, la méthodologie consiste dans le comparatisme. C’est la base de l’épistémologie en histoire notamment. Lugan dans son opus sur le Rwande ne compare jamais rien à rien. Désolant…

  • Jean Dutrueil , 4 août 2014 @ 12 h 19 min

    @ emeraude,

    Encore une fois quel lien y-ta-il entre l’expérience positive du catholicisme de votre fils adoptif africain et le fait que les Pères Blancs ont disloqué volontairement l’État Rwandais afin de faciliter les conversions, dislocation qui est à la source du génocide (même si comme je l’ai précisé en introduction de la première partie de l’article, les Pères Blancs et l’administration belge n’ont jamais voulu ni même participé de près ou de loin au génocide lui-même qui est un drame ayant pris souche sur la déstructuration de l’État rwandais)?

    Bien à vous

  • Jean Dutrueil , 4 août 2014 @ 12 h 38 min

    @Patrick Canonges,

    J’accepte les faits même quand ils me gênent.

    Encore une fois je ne vois pas le lien entre les Pays Bas et le Rwanda qui n’ont strictement aucun rapport culturel, historique, racial et écosystémique.

    Pour le Rwanda, pays traditionnellement agricole, (éleveur pour les Tutsi, agriculteurs pour les Hutu), la richesse du pays n’était pas issue du commerce avec les Indes ou autres mondialisations modernes mais par l’exploitation de la terre qui arriva vite à saturation à cause de l’explosion démographique causée par la colonisation euro-chrétienne précipitant le pays dans la misère.

    C’est un fait historique.

    Bernard Lugan prend des rapports de spécialistes sur les capacités de nourriture des terres expliquant qu’elle furent très largement dépassées au Rwanda malgré la politique des “paysannats” voulu par l’Église et l’administration belge.

    De plus cet appauvrissement agricole est encore une fois l’une des raisons du génocide mais pas le seul, l’éradication de la religion et de la morale traditionnelles et la déstructuration du pouvoir rwandais afin de favoriser les conversions ont aussi une lourde part de responsabilité dans le drame.

    Sinon je répondrai un peu plus tard lorsque j’aurai un peu plus de temps à votre premier commentaire dont la plupard des informations sont erronées.

    Bien à vous

  • Papé , 4 août 2014 @ 16 h 56 min

    Quelqu’un pourrait-il débranché Dutrueil ? Ou retirer les piles ?
    Bien qu’il y ait une forme de jouissance à se faire traiter de débile
    par un imbécile , ce gugusse est un peu fatiguant …!
    Je sais tout, j’ai tout vu, j’ai tout compris, vous ne comprenez rien ,
    les cathos sont méchants , c’est la faute au Bon Dieu, c’est la faute
    aux curés, aux bonnes sœurs , moi je sas lire alors que vous êtes
    analphabètes ,les gentils sauvages , le méchant blanc colon français,
    etc..etc… c’est beau la Kulture …!
    Merci Willekipédia ….!!!

  • Jean Dutrueil , 4 août 2014 @ 17 h 51 min

    @Papé,

    Je vous invite à apprendre à lire car ce n’est pas vous que j’ai traité de débile mais votre commentaire qui le méritait bien mais qui était bien plus intelligent que votre deuxième commentaire qui lui en plus d’inventer des propos que je n’ai jamais tenus (je vous invite à relire mes articles) et carrément insultant.

  • Fucius , 4 août 2014 @ 19 h 11 min

    L’irrationnalité de votre description de l’Église ne m’incite pas à prendre au sérieux votre propos sur le Rwanda.

    Il est probable que l’évangélisation de ce pays n’ait pas été entreprise avec la subtilité souhaitable, ce dont on peut accuser non pas le catholicisme, c’est-à-dire la doctrine, mais l’Église, c’est-à-dire ses représentants et leur hiérarchie.

    Comme libéral, c’est-à-dire critique de la contrainte donc de l’État, j’incriminerais toutefois davantage l’État que l’Église: L’action des pères Blancs n’eût évidemment pas été la même sans les jeux de pouvoir entre colonisateur et régime en place, et ce n’était pas leur faute.

    Bernard Lugan a contré plusieurs de vos arguments, et comme je n’ai encore pas constaté d’irrationnalité dans son discours je tends à me fier à lui: Les Hutus sont agriculteurs et les Tustis pasteurs; selon un shéma classique, ceux-là cultivent et ceux-ci pillent, ceux-là sont très féconds et ceux-ci beaucoup moins, mais eugénistes et dominateurs.
    Le pouvoir tutsi, face au colonisateur (donc l’État) a dû composer et ainsi a utilisé l’Église autant que la réciproque – mais de ce contexte elle n’était pas responsable.

    L’incohérence de votre anticléricalisme se manifeste dans cette absurdité habituelle: Condamner le christianisme pour non respect de la séparation entre Dieu et César, alors que cette séparation n’existe que par le christianisme.

    Par ailleurs, contraception et avortement ne sont en rien nécessaires pour limiter la fécondité, comme le prouve la diversité des taux de fécondité des peuples catholiques avant leur développement.
    En revanche je vous défie de me montrer un peuple pratiquant l’avortement où il ne soit devenu un phénomène de masse (20% des grossesses et plus !) et qui ne se condamne ainsi à la disparition.
    L’obscurantisme et le dogmatisme est donc de votre côté, pas du nôtre.

    Si les moeurs des rwandais sont ce que vous en dites, diffuser le préservatif et et massacrer massivement les foetus ne fera qu’accroître les maux.
    De deux choses l’une: La dignité d’être humain est intrinsèque et inaliénable; ou bien elle est attribuée par une autorité contrôlée par des hommes.
    Soyez au moins conscient que vous militez pour cela.
    Un minimum de lucidité suffit pour comprendre que c’est un chemin de perdition.

  • Fucius , 4 août 2014 @ 21 h 52 min

    Certes, mais dans une analyse chrétienne, il convient de distinguer ce qui revient à César de ce qui revient à Dieu, même quand César est chrétien.
    Tout au plus peut-on critiquer l’Église de n’avoir su empêcher les pouvoirs chrétiens d’agir comme ils l’ont fait.

    Mais accabler le christianisme même, c’est rejeter la distinction entre ce qui revient à Dieu et ce qui revient à César.
    Croit-on que le choc des cultures en sera amoindri ?

    Selon moi c’est l’État qu’il faut critiquer, c’est l’État qui a causé la transformation brutale de l’équilibre rwandais. Seule, l’Église et ses missionnaires auraient dû évangéliser aux conditions des rwandais.

    Le christianisme n’est pas une doctrine du pouvoir, au contraire.
    Par conséquent le mauvais usage qui en est fait ne saurait être attribué au christianisme.

    La colonisation est l’action de l’État, c’est-à-dire qu’elle emploie la violence.
    Il se trouve que l’action de l’Église a souvent été perturbée par celle de l’État.
    Le film “La mission” en fournit une belle illustration.
    Le Rwanda, à mon avis, tout autant.

    Le socialisme, franc-maçons ou autre, rejette en particulier du christianisme cette limitation qu’il impose à l’État. L’État socialiste doit remodeler l’homme au moyen de la contrainte, et donc être totalitaire.
    L’emploi socialiste du terme “laïcité” est orwellien.
    La critique socialiste de l’évangélisation dans le contexte colonial est parfaitement hypocrite.

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