Tribune de Jean-Yves Dufour* pour Nouvelles de France
On confond souvent les termes mondialisation et mondialisme. Ils ne sont pourtant pas du même ordre : la mondialisation est un phénomène presque naturel, de rencontres et d’échanges (de toutes sortes : échanges linguistiques, scientifiques, culturels, commerciaux…) entre des hommes issus de contrées différentes et qui n’ont pas les mêmes valeurs, les mêmes croyances, les mêmes modes de vie, les mêmes civilisations… Ces échanges sont globalement positifs car ils permettent de découvrir d’autres cultures, de prendre du recul et d’élargir sa vision du monde. A contrario, le mondialisme est une idéologie qui vise à uniformiser la pensée, les usages et les institutions pour finalement aboutir à la création partout sur le globe d’un homme d’un genre unique, l’ « homme moderne » (parce que cette évolution est présentée comme étant d’une part inexorable, allant dans le « sens de l’Histoire », et d’autre part positive, c’est-à-dire œuvrant pour le Bien de l’humanité tout entière), identique d’un bout à l’autre de la planète, régi par les mêmes valeurs , cohabitant dans le même système et obéissant aux mêmes maîtres. En droit, cette méthode est comparable à la suppression du principe de subsidiarité et à la centralisation de toute instance de décision.
À tous les niveaux, l’idéologie mondialiste étend son pouvoir et poursuit son œuvre :
– aux niveaux politique et géopolitique, le mondialisme cherche à uniformiser les institutions et à détruire les nations : les organisations internationales remplacent peu à peu les Etats, qu’il s’agisse de blocs continentaux unifiés (Union européenne, ALENA, UNASUR, UA…) ou de véritables institutions mondiales (ONU, FMI), y compris sur le plan militaire (OTAN). Les gouvernements ont abandonné presque chaque pan de la souveraineté nationale et populaire.
– au niveau commercial, il s’agit d’uniformiser les règles internationales et les produits de consommation, et donc pour cela les mondialistes doivent à la fois détruire les possibilités d’indépendances locales (par exemple en matière alimentaire ou énergétique) et placer les citoyens dans une situation de soumission, ce qui passe notamment par l’endettement permanent (au profit d’un quartel de banques privées) et la destruction des protections sociales. Ainsi, l’OMC et son bras armé en Europe la Commission de Bruxelles imposent-ils le libre-échange – pratique qui consiste à faire fabriquer des produits par des esclaves pour les vendre à des chômeurs selon la formule de feu Sir James Goldsmith – (et les délocalisations qui s’en suivent – l’immigration permettant à de pauvres bougres d’effectuer les travaux non délocalisés moins cher encore, et de vampiriser les aides sociales dans les pays qui en bénéficient encore), et la privatisation du maximum de secteurs, y compris parfois régaliens.
– au niveau de l’éducation, le mondialisme a besoin d’uniformiser les mentalités, de détruire l’intelligence et de donner seulement le minimum de connaissances. De l’école maternelle à l’université, les techniques de manipulation et la psychopédagogie, par l’intermédiaire des ministères de tous les pays, sont au service de ce lavage de cerveaux généralisé, orchestré par l’UNESCO et l’OCDE.
– au niveau culturel, l’immigration et le tourisme massifs permettent d’uniformiser les individus et de façonner cet homme nouveau, sans identité, sans racine, dont on a moqué puis mélangé les traditions, dans un syncrétisme et un relativisme imbéciles, avant de les détruire.
L’idélogie mondialiste est ainsi basée uniquement sur le matérialisme (où la liberté est réduite au pouvoir d’achat), donc aux valeurs inversées, et l’individualisme qui en découle est important dans l’équation. Ce système produit des individus lobotomisés, apathiques, drogués (notamment par les industries chimico-pharmaceutiques et agro-alimentaires), assistés, esclaves d’une élite oligarchique transnationale.
Les principaux propagandistes du mondialisme appartiennent à des organisations plus ou moins occultes (essentiellement le groupe de Bilderberg, la Commission trilatérale – déjà officieusement quadrilatérale – et répandus dans de nombreuses loges maçonniques) qui ont les mêmes vues et méthodes que la société britannique fabienne, à l’origine de ce mouvement. En France, Jacques Attali, le zélateur du nomadisme, est le médiateur le plus engagé dans l’instauration de ce « nouvel ordre mondial ». Il se réjouit d’ailleurs de chaque nouvelle crise européenne et mondiale (financière, économique, sanitaire…) parce qu’elles sont l’occasion d’apporter systématiquement une réponse institutionnelle encore plus intégrée en vue du gouvernement mondial qu’il appelle de ses vœux et qui ne saurait être autre chose qu’un régime totalitaire orwellien. Pour autant, rien n’est encore joué et il suffit que les peuples aient le courage de reprendre leur souveraineté et le pouvoir politique pour contrecarrer ce projet maléfique.
*Jean-Yves Dufour est l’auteur de La France face au mondialisme, le nouveau paradigme (site).
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