Dominique Venner, un chevalier médiéval

L’un des chapitres de son dernier livre, Le Choc de l’histoire, est intitulé “La mort en face”. C’est aussi le titre d’un recueil de poèmes de Brasillach écrits à Fresnes avant de mourir sous les balles gaullistes. Dominique Venner y parle de ses maîtres : Caton, Achille, Hector Stauffenberg, Drieu, Montherlant, Mishima et nous dit son admiration: ils avaient tous vu la mort en face. Ils l’avaient provoquée. Au sujet de l’écrivain nationaliste allemand, fondateur de l’un des clubs les plus actifs de la « révolution conservatrice », Moeller van den Bruck, qui se suicide le 30 mai 1925, Dominique cite Thierry Maulnier : « Il n’a pas conçu son suicide comme une renonciation, mais comme un germe,il a voulu qu’il fut une provocation à l’espérance et à l’émeute. » C’était une pensée généreuse, conclut Dominique. Il l’a faite sienne et l’a mise à exécution. Les vrais écrivains ne distinguent pas leur vie de leur œuvre. Dominique nous avait tout annoncé dans ce livre.

Pour les faibles d’esprit et de cœur qui ne comprennent pas que nous sommes en guerre, lisons ce texte toujours tiré du Choc de l’histoire : « Les lieux de paix ne survivent que par les vertus exigées dans la guerre. Des vertus que l’on attend de ceux qui ont pour fonction de diriger et de protéger: la noblesse en son temps, l’État dans la période moderne. » Il n’a rencontré que des tartarins chasseurs de voix en vue des élections. Plus un guerrier à l’horizon et la méfiance pleine de mépris pour ceux qui veulent défendre leur patrie en danger. La seule angoisse de nos contemporains aveugles et sourds: le fâââchisme.

Dominique Venner était un mystique de la politique. L’on doit aimer son pays, son peuple et son histoire sous peine de devenir esclave. Il n’y a pas de France d’aujourd’hui ni de demain. Il y a la France de toujours qui doit savoir par cœur L’Illiade et L’Odyssée. Les mots ne valent qu’appuyés sur des actes. Que les politiques le comprennent s’ils veulent retrouver un peu de crédit.

Ayant eu le grand honneur et le grand bonheur de converser avec lui après nos émissions de Radio Courtoisie, je peux témoigner de la soif d’absolu qui brûlait son âme. Orphelin d’une mère très aimée et très chrétienne, à l’âge de 10 ans, je crois, il va perdre la foi irrémédiablement. Mais le sens du sacré, la volonté de l’engagement et du sacrifice ne le quitteront plus. Il va jusqu’à paraphraser l’Évangile: « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » « Je crois nécessaire de me sacrifier pour rompre la léthargie qui nous accable. » Il accablait d’injures les chrétiens mais s’accommodait fort bien de leur présence, de leur amitié et de leur collaboration. Il fallait juste faire face, ne jamais reculer.

J’aurais du lui dire ce que Gustave Thibon disait de Nietzche : « L’homme qui, toute sa vie batailla fiévreusement contre Dieu n’est guère autorisé à déclarer qu’il n’y attachait pas d’importance et qu’il ne perdit jamais son temps à s’en occuper ; on prend toujours au sérieux l’adversaire qu’on défit à mort. »

Le choix de Notre Dame, ultime provocation mais je crois aussi recherche ultime du Dieu de sa mère, doit être accepté avec compassion. Cette mort est son dernier cri d’alarme devant le danger du génocide européen.

Le chevalier médiéval est mort dans la maison de Dieu. Qu’il repose en paix, lui qui a tant combattu et exauçons le : battons-nous jusqu’à ce que victoire s’en suive.

Pour mieux le connaître:

> Le cœur rebelle, éditions Les belles lettres
> Histoire et tradition des Européens, 30 000 ans d’identité, éditions du Rocher.
> Choc de l’histoire, éditions Via Romana.
> La Nouvelle Revue de l’Histoire, en kiosque.

et bien sûr tous ses autres livres.

L‘illustration choisie est un tableau de Durer que Dominique aimait : Le chevalier, la Mort et le diable.

Related Articles

44 Comments

Avarage Rating:
  • 0 / 10
  • Jean-Claude CARASCO , 2 juin 2013 @ 16 h 25 min

    La lecture de certaines belles âmes chrétiennes m’offusquent au plus au point. Un tel manque de charité est à mon sens la négation du message du Christ.
    Il n’en reste pas moins que le geste de Dominique VENNER est un témoignage fort. Je peux dire que je le comptais parmi mes amis, même si nos relations s’étaient un peu distendues ces dernières années, du fait de ma vie professionnelles. Depuis ma rencontre à Lyon dans ma jeunesse, j’ai suivi Dominique ! Il était un Ami fidèle.
    Je m’affirme catholique, mais je ne me sens rien de commun avec ces Torquemada de pacotille, plus aptes à condamner qu’à aimer. C’est comme dans ma famille, il y a des crétins que j’aime, même si je ne partage pas leurs idées. Ils font partie de ma “tribu”…
    Et encore merci madame pour votre bel article. Très courageux de votre part. Tenez bon contre le terrorisme qui s’exprime ici.

  • Steph , 2 juin 2013 @ 17 h 12 min

    D’abord, d’un mort on ne dit point de mal, spécialement dans les termes, dénués de la moindre charité, et de toute trace de compassion, de ceux qui prétendent le juger. Est-ce que ce n’est pas cela, avoir un coeur de pierre, que d’en parler ainsi ?

    Ensuite, je ne vois pas en quoi un suicide pourrait être reproché à un athée, et ceux qui font de ce geste une lecture au premier degré, faute de réfléchir, devraient avoir la courtoisie de se taire.

    Avant de juger le geste d’un autre, il faut être certain que pour soi même, ce soit bien l’Espérance, et non la crainte, qui est la source de sa propre existence.

    La citation de Thibon est très juste : « […] on prend toujours au sérieux l’adversaire qu’on défie à mort. » Et je crois aussi à la grande justesse de cette intuition : “Le choix de Notre Dame, ultime provocation mais je crois aussi recherche ultime du Dieu de sa mère, doit être accepté avec compassion.”. Dominique était un orphelin.

    Merci, Anne, de votre hommage.

  • Claire , 2 juin 2013 @ 21 h 17 min

    Peut-être que le Juge sera meilleur que vous, si bons chrétiens, tout prêts à vous laisser bientôt découper en morceaux, voir violer vos filles ou les mettre en Nikab. Le martyr des chrétiens c’est tellement plus méritoire. Attendez que le Bon Dieu vous sorte de là, comme il sauve les syriens, les coptes etc…Vous vous baisserez comme des poules devant le coq et vous adopterez le Coran pour ne pas vous salir ces mains pures parce que, pour les générations à venir, en réalité, vous n’offrirez pas cette petite peau de chrétien bien calée sur l’oreiller de paresse qu’a été le “sacrifice de votre Seigneur” ? Le plus dur, outre le fait de voir partir un tel homme, c’est la trouille que vous entortillez dans vos “préchi précha” alors qu’elle devrait vous réveiller pour l’épée de Damoclès que nous avons sur la tête et que ce geste nous HURLE ! M. Venner est certainement plus vivant que nous aujourd’hui. Il nous a même rappelé ce que nous disait Jésus : que nous serions de ces morts qui vont enterrer d’autres morts !

  • Louis A. F. G. von Wetzler , 2 juin 2013 @ 21 h 56 min

    Mais Stefan Zweig est mort chez lui au Brésil, pas dans une Cathedral comme Notre Dame de Paris. M. Zweig un merveilleux romancier et historien, a quitté l’Autriche avec l’aide de SAIR l’archiduc Otto chef de la Maison d’Autriche. La Gestapo et les Nazis ont été ses enemies comme de l’Autriche catholique. Le Prince de Starhemberg lui a payé tous les frais pour arriver en Argentine, et après il a trouvé refuge au Brésil. Il a été une victime de la haine nazi. C’est pas la même situation de M. Venner. Mais sera notre Bon Dieu qui lui jugera.

  • Louis A. F. G. von Wetzler , 2 juin 2013 @ 22 h 03 min

    Chacun est responsable de sa vie devant Dieu qui la lui a donnée. C’est Lui qui en reste le souverain Maître. Nous sommes tenus de la recevoir avec reconnaissance et de la préserver pour son honneur et le salut de nos âmes. Nous sommes les intendants et non les propriétaires de la vie que Dieu nous a confiée. Nous n’en disposons pas.

    Le suicide contredit l’inclination naturelle de l’être humain à conserver et à perpétuer sa vie. Il est gravement contraire au juste amour de soi. Il offense également l’amour du prochain, parce qu’il brise injustement les liens de solidarité avec les sociétés familiale, nationale et humaine à l’égard desquelles nous demeurons obligés. Le suicide est contraire à l’amour du Dieu vivant.

    S’il est commis dans l’intention de servir d’exemple, notamment pour les jeunes, le suicide prend encore la gravité d’un scandale. La coopération volontaire au suicide est contraire à la loi morale. Des troubles psychiques graves, l’angoisse ou la crainte grave de l’épreuve, de la souffrance ou de la torture peuvent diminuer la responsabilité du suicidaire.

    On ne doit pas désespérer du salut éternel des personnes qui se sont donné la mort. Dieu peut leur ménager par les voies que lui seul connaît, l’occasion d’une salutaire repentance. L’Église prie pour les personnes qui ont attenté à leur vie.

  • Louis A. F. G. von Wetzler , 2 juin 2013 @ 22 h 14 min

    Le suicide d’accord a la doctrine de Notre Sainte Eglise

    Chacun est responsable de sa vie devant Dieu qui la lui a donnée. C’est Lui qui en reste le souverain Maître. Nous sommes tenus de la recevoir avec reconnaissance et de la préserver pour son honneur et le salut de nos âmes. Nous sommes les intendants et non les propriétaires de la vie que Dieu nous a confiée. Nous n’en disposons pas.

    Le suicide contredit l’inclination naturelle de l’être humain à conserver et à perpétuer sa vie. Il est gravement contraire au juste amour de soi. Il offense également l’amour du prochain, parce qu’il brise injustement les liens de solidarité avec les sociétés familiale, nationale et humaine à l’égard desquelles nous demeurons obligés. Le suicide est contraire à l’amour du Dieu vivant.

    S’il est commis dans l’intention de servir d’exemple, notamment pour les jeunes, le suicide prend encore la gravité d’un scandale. La coopération volontaire au suicide est contraire à la loi morale. Des troubles psychiques graves, l’angoisse ou la crainte grave de l’épreuve, de la souffrance ou de la torture peuvent diminuer la responsabilité du suicidaire.

    On ne doit pas désespérer du salut éternel des personnes qui se sont donné la mort. Dieu peut leur ménager par les voies que lui seul connaît, l’occasion d’une salutaire repentance. L’Église prie pour les personnes qui ont attenté à leur vie.

  • steph , 3 juin 2013 @ 9 h 48 min

    toutes mes félicitations à M Louis AFG von Wetzler, qui, après avoir affiché son bon goût en matière de choix de pseudo, montre maintenant qu’il maîtrise parfaitement le copier-coller. Il ne lui reste plus à démontrer qu’il sait réfléchir.

Comments are closed.