Tribune libre d’Augustin Debacker
Tous les Français se souviennent de la réaction hollandaise sur la réforme de la TVA dite « sociale », prévue par le gouvernement de l’hyperprésident puis abandonnée depuis par son successeur parce qu’« injuste, infondée et improvisée ». Pesant sur l’ensemble des consommateurs français pour soulager le dos des entreprises, cette hausse de la TVA tomba donc dans l’oubli, rangée au fin fond d’un tiroir dont on aurait perdu la clé.
Ce désamour électoral socialiste pour les hausses de TVA semble donc passé, comme les premières éclaircies d’un hiver bien rigoureux. En effet, dans la chasse aux pertes de profits étatiques, l’on sait pertinemment que les « avantages fiscaux » de secteurs économiques forment la première ligne à réformer pour le nouveau gouvernement, et particulièrement la TVA à 7%, notamment appliquée dans la restauration.
Véritable gouffre économique obérant plus de 2 milliards d’euros par an, cette mesure semble devoir prendre un sérieux coup dans l’aile, comme le montre ce nouveau rapport parlementaire du député Thomas Thévenoud qui proposerait de la rehausser à 12%, ce qui provoquerait « plus de 100 000 destructions d’emplois » selon les organisations représentatives de la profession. Bruxelles interdisant de multiplier à l’envie les différents taux de taxes sur la valeur ajoutée, les multiples discussions économiques qui vont perler les prochains mois porteront plutôt sur l’abandon ou la préservation du taux à 7%… Sous les yeux attentifs de la pieuvre européenne.
En prenant un peu de recul et en suivant la logique socialiste, il était évident que les hausses d’impôts, directs ou indirects, allaient continuer, étouffant encore un peu plus la France sous cette intenable pression fiscale. Polymorphe, l’impôt sait mettre du baume pour mieux passer, mais le résultat en est toujours le même : par les hausses de la TVA, des charges patronales, salariales ou celles de la CSG, les gouvernements républicains continuent de sacrifier le tissu économique et industriel français aux quatre vents de l’austérité, ne se rendant même pas compte de l’ineptie à terme de cette logique.
Mais n’est-ce pas même dans le cœur de tous les partis de vouloir catalyser cette culture de l’impôt ? Alexis de Tocqueville écrivait : « Le goût des fonctions publiques et le désir de vivre de l’impôt n’est point chez nous une maladie particulière à un parti, c’est la grande et permanente infirmité de la nation elle-même. » À l’heure où Jean-François Copé appelle la droite à manifester contre les aberrations socialistes, à l’heure où les coqs se battent pour la présidence d’une pseudo-opposition, que les Français se rappellent que sous le quinquennat précédent, ce sont plus de 45 milliards de hausses d’impôts qui virent le jour.
La TVA suit inéluctablement ce principe républicain de la condamnation électorale et de l’approbation gouvernementale. Parce qu’elle consacre l’immédiateté et le court terme économique, la hausse des impôts reflète le triste état politique de la république, l’absence complète de véritable ligne politique stable et pérenne… Émile de Girardin n’écrivait-il pas que « la Force des gouvernements est en raison inverse du poids des impôts » ?
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