La politique est l’art de servir le Bien Commun de la Cité. L’intérêt national transcendé par des valeurs humanistes dans le rapport avec les autres nations doit y tenir une place privilégiée et être le critère suprême de tous les arbitrages. Les partis politiques y concourent constitutionnellement, et font malheureusement passer des intérêts partisans en priorité quand ils ne permettent pas à des hommes aux qualités morales douteuses d’accéder au pouvoir. C’est le revers de la médaille de la démocratie, une médaille qu’on a parfois du mal à remettre à l’endroit. Dans notre pays où les bons esprits s’attachent à dire que l’opposition entre la droite et la gauche est dépassée, ce qui est parfois vrai en raison de l’inconsistance de la droite, il y a quand même un parti exceptionnel, dont on pourra dire qu’il a incarné le mal commun et poursuivi avec acharnement l’intérêt antinational. C’est le Parti Socialiste !
Ecarté du pouvoir pendant les vingt-deux premières années de la Ve République, il a, à chacun de ses retours, avec un entêtement aveugle, accru les handicaps du pays, ruiné ses réussites, remis en cause ses atouts. Depuis la retraite à 60 ans, alors que l’espérance de vie augmente, jusqu’aux 35 heures, y compris dans la fonction publique, le Parti Socialiste a plombé notre compétitivité et miné la santé économique du pays. Depuis l’abolition de la peine capitale jusqu’à la loi Taubira et son obsession de vider les prisons, le Parti Socialiste a montré une grande compassion pour les délinquants et criminels et a facilité une augmentation de la criminalité et de la violence. On pourrait encore ajouter sa propension à encourager l’immigration, sa volonté de gommer la différence entre le résident étranger et le citoyen français, son horreur de l’identité nationale pour compléter ce tableau paradoxal. Il restait dans l’amas de décombres laissé par une politique désastreuse, un pan de mur debout, la politique familiale. Le Parti Socialiste dans une grande cohérence va finir de l’abattre.
La démographie récessive de la France au long du XIXe siècle lui a coûté très cher : une économie dépassée par les concurrents, des guerres perdues, une colonisation ratée. En 1945, le mal est identifié et sous l’influence de personnalités comme Alfred Sauvy, l’objectif démographique est désigné et son moyen défini : une politique familiale qui sera la seule exception française dont nous puissions être fiers et qui a permis à la France d’avoir enfin une croissance de sa population supérieure à celle de ses voisins. Chez eux, ce type de politique était associé à la dictature. Chez nous, il était le fruit de la Libération. La famille formée par un couple et ses trois enfants devenait le modèle afin de permettre de dessiner une démographie en forme de pyramide à pente douce : un peu plus de consommateurs chaque année, un peu plus de travailleurs quinze ou vingt ans plus tard capables de financer la retraite par répartition des plus âgés. Nul besoin d’un recours massif à l’immigration. La politique familiale bénéficiait d’un large consensus y compris des socialistes à l’époque. Elle n’était pas une politique sociale, mais une politique démographique, d’où sa volonté de tenir compte le moins possible des inégalités, pour faire en sorte qu’un enfant de plus ne soit pas un poids économique dissuasif. C’était une politique de solidarité nationale, une politique de Bien Commun et non une politique d’assistance sociale et de redistribution. Votée par la majorité à laquelle j’appartenais, la Prestation d’Accueil du Jeune Enfant risque bien d’avoir été la dernière « page » de ce livre du redressement national. Depuis, parfois avec la complicité de prétendus élus de « droite », la gauche s’attaque avec volupté à l’édifice.
Elle mène trois offensives convergentes. La première est largement gagnée puisque l’ancien Président de la République a considéré que ce problème était secondaire et ne méritait plus d’être posé. Il s’agit de détruire le modèle déjà largement ébranlé de la famille constituée par un homme et une femme accompagnant leurs enfants naturels ou adoptés. Les couples de même sexe qui se marient, l’adoption, la PMA et la GPA, à l’étranger d’abord, en France par les tribunaux puis par la loi, ensuite, effacent le modèle tandis que l’union libre de plus en plus fréquente et les »familles » monoparentales accroissent la confusion et surtout augmentent une précarité et une instabilité dont les enfants sont les premières victimes. La seconde vague est plus subtile. Elle consiste à ramener le familial au social et à raboter les avantages octroyés aux « riches ». Ces mesures sont comprises par la population qui les trouve justes alors qu’elles sont une trahison de la politique familiale qui veut qu’un couple ne soit pas pénalisé vis-à-vis d’un autre de niveau de revenu équivalent par le nombre de ses enfants. C’est ainsi que le quotient familial a été réduit à 1500 Euros, avant que les allocations elles-mêmes soient données sous condition de ressources. La troisième étape est en passe d’être franchie. Au nom des économies nécessaires, on va s’en prendre aux prestations familiales. 700 Millions d’Euros seront gagnés sur le dos des familles, hypocritement sous le couvert d’une égalité homme-femme pour le congé parental, en douce pour la réduction des aides à la garde d’enfants pour les plus « aisés » et à visage découvert pour la division par trois de la prime à la seconde naissance.
L’Allemagne est souvent considérée comme un exemple. Ce colosse a les pieds d’argile de sa démographie suicidaire qui le condamne à une immigration massive. Faute d’avoir imité la République Fédérale pour l’économie, nous risquons de la suivre dans l’effondrement démographique de l’Europe. En 2013, la natalité française a baissé de 1,2% et se situe en-dessous du seuil de renouvellement de la population. Pour éviter ce piège, si c’est encore possible, il est important, prioritaire, de rétablir une politique familiale ambitieuse, en la réservant bien sûr puisque son but est démographique, aux nationaux. On voit cependant combien cette idée de bon sens s’oppose à l’idéologie dominante.
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