Le « mariage pour tous » est bien plus qu’un changement de civilisation. Il touche au plus intime de l’unité corps âme esprit. Il compromet donc la vérité anthropologique. Certes, nous n’avons pas attendu la loi Taubira pour cela. Les manipulations génétiques, l’enfant objet sont depuis plus de 50 ans entrés dans notre civilisation. Mais, d’une part, nous en voyons les excès et les graves incidences sur les personnes concernées, mais surtout cette loi donne un signe fort de cette androïdisation de notre société. En autorisant le mariage entre personnes de même sexe et donc en leur ouvrant tous les droits aux procréations et autres manipulations assistées, le gouvernement du changement fait de cette mutation génétique son modèle de société. Ce qui se confirme par d’autres lois (ou projets) récentes sur la bioéthique, l’euthanasie etc. En promouvant et finançant au même titre que les autres familles ces familles génétiquement artificielles, la société se donne un nouveau sens du bien et de la dignité. Désormais, l’individualisme est porté à son paroxysme au point que la société, dans un suicide aveugle, se condamne à très court terme (voir à ce sujet, l’assassinat ontologique). L’individu n’a que faire des autres. Il les utilise et le fruit du travail commun devient son dû sans contrepartie. Un des signes avant-coureur de ce désintérêt individualiste se trouve dans l’argument « normalisateur ». Plusieurs couples homosexuels sont allés à l’étranger pour des GPA, créant ainsi des situations de non-droit pour les enfants nés de cette manière. De là à réclamer la « régularisation » par l’autorisation de la GPA en France il n’y a qu’un pas, qui est bien entendu franchi et que la loi voudrait cautionner1. Nous assistons en direct au suicide de notre société. Au lieu de mettre face à leurs responsabilités pénales des parents irresponsables qui ont plongé un être sans défense dans une situation légale critique, le gouvernement normal de Monsieur Hollande entend effacer l’infraction en se tirant une balle en plein cœur. Où est l’intérêt de la société dans cette normalisation ? Qu’en est-il de l’assistance à personne en danger pour ces enfants objets privés de leur dignité à la naissance ? Plus tard, quelle reconnaissance auront-il vis-à-vis de cette société dont ils n’ont rien à attendre ? Tant que nous ne mènerons pas une réflexion profonde sur l’Homme, nous continuerons à l’avilir par ce genre de « normalisation ». Tant que nous ne retrouverons pas l’adéquation entre vérité profonde de l’Homme et droit, la loi ne sera qu’un agrégat d’intérêts particuliers et la justice condamnée à l’injustice, incapable de rendre à chacun ce qui lui est dû faute de savoir ce qui est dû à l’Homme. La question du mariage pour tous dépasse donc très largement la question de l’amour entre deux personnes de même sexe. Elle met en lumière le divorce entre l’anthropologie et le droit, entre l’Homme réel et l’Homme virtuel. Plus grave, il consacre cette mutation anthropo-biologique de l’Homme.
1. Id. Ibid. Mariage pour tous, à propos de l’étude d’impact p.71
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