Le député brésilien de droite populiste Jair Bolsonaro est parvenu à se hisser parmi les favoris de l’élection présidentielle d’octobre en séduisant une part significative de l’électorat malgré des accusations de dérapages racistes ou homophobes par les merdias bien-pensants.
Au Brésil, pays miné par les scandales de corruption qui ont éclaboussé l’ensemble des partis traditionnels, cet ex-capitaine de l’armée brésilienne nostalgique de la dictature militaire (1964-1985) ne laisse personne indifférent : ou on l’adore, ou on le déteste.
L’AFP est allée à la rencontre de ses partisans, qui le surnomment “le mythe”, lors d’un grand meeting lors duquel il a lancé officiellement sa candidature, à Rio de Janeiro.
– Felipe Bretas, éleveur, 42 ans
Avec son chapeau noir à bords larges, Felipe Bretas est l’archétype du cowboy brésilien. Il a voyagé à Rio depuis la campagne de l’Etat voisin de Minas Gerais (sud-est) pour afficher son soutien à Bolsonaro, un homme “éthique et honnête”, qui incarne le “changement” dont le Brésil a besoin.
En 2002, il avait voté pour Luiz Inacio Lula da Silva, qui a présidé le Brésil de 2003 à 2010, mais aujourd’hui, il considère que “c’est le moment de voter à droite parce que la gauche a été désastreuse”.
“Je vois que Bolsonaro met en valeur les producteurs ruraux, les gens des campagnes et l’agriculture qui est un secteur qui apporte beaucoup de devises au Brésil, mais est abandonné”, ajoute-t-il.
L’éleveur se dit par ailleurs inquiet pour la sécurité de ses filles de 8 et 10 ans. “Dans la situation actuelle, avec toute cette violence, la population doit avoir le droit de posséder une arme, pour protéger sa famille et son patrimoine”.
– Allienne da Costa, étudiante, 27 ans
Montures dernier cri et rouge à lèvres foncé, Allienne multiplie les “selfies” avec ses amis avant l’entrée en scène de Jair Bolsonaro.
“Jair est bien plus qu’un candidat, il est le symbole de ce que nous attendons, nous, les conservateurs brésiliens”, assure cette étudiante en relations internationales, fidèle d’une église baptiste évangélique.
“J’ai toujours été une lectrice assidue de la Bible. Les valeurs morales chrétiennes ne nous permettent pas de nous rapprocher de la gauche, qui prône l’immoralité et le libertinage”, argumente-t-elle.
Allienne se dit résolument “contre l’avortement, les quotas raciaux et le communisme”.
– José Ricardo Mendo, peintre en bâtiment, 30 ans
José Ricardo vit et travaille dans la Baixada Fluminense, zone pauvre et violente de la banlieue nord de Rio.
Il est un des rares Noirs présents lors du meeting de Bolsonaro et assure ne pas se sentir visé par certains dérapages du candidat, qui a fait face à plusieurs accusations formelles de racisme par le passé.
“En plus, son beau-père est Noir”, rappelle-t-il, en allusion au père de la troisième épouse du député.
“Il parle le langage du peuple, pas le politiquement correct”, explique le peintre en bâtiment.
Arborant un t-shirt à l’effigie de son candidat de prédilection, José Ricardo se dit convaincu que l’ancien parachutiste “donnera aux policiers de meilleures conditions de travail”.
Il considère qu’une des mesures-phare du programme de Bolsonaro est l’abaissement à 16 ans de la majorité pénale.
– Paulo César Rodrigues, militaire à la retraite, 57 ans
“Je veux que le président se batte, qu’il lutte pour le peuple et qu’il ne se cache pas”, affirme Paulo César.
Pour cet ancien militaire noir à la retraite, Bolsonaro est “l’homme qu’il faut” parce que son parcours “n’est pas entaché” par les scandales de corruption.
“La discipline et la hiérarchie sont les piliers indispensables à un pays et nous en sommes dépourvus aujourd’hui. Bolsonaro, fort de sa carrière militaire, sera un bon président”.
“Nous avons besoin d’un homme à poigne”, insiste-t-il.
– Ivaneide Almeida, fonctionnaire, 50 ans
Ivaneide Almeida a toujours voté à droite et elle suit de près la carrière politique de Bolsonaro depuis des années.
“Il est persécuté à chaque fois qu’il dit quelque chose parce que c’est une personne vraie, transparente”, déclare-t-elle.
Cette Brésilienne blanche de classe moyenne considère que les quotas raciaux imposés par les gouvernements de gauche depuis une quinzaine d’années sont “discriminatoires” pour les gens comme elle.
Elle fustige en outre les médias traditionnels, qui “déforment” les propos de Bolsonaro, au même titre que ceux du président américain Donald Trump.
“Je crois que les deux vont faire beaucoup de bien aux deux pays”, conclut-elle.
Source : AFP