Tribune libre d’Eric Martin*
Thierry Schaffauser de minorites.org signe sur le pure player Owni.fr (libertaire et geek) un article qui fait froid dans le dos. Il décrit tout d’abord la situation d’un Royaume-Uni où les entreprises, les télévisions et la police embauchent des quotas d’homosexuels, qui compte “des dizaines de députés et ministres ouvertement gays, des évêques de l’Eglise anglicane (gays, ndlr), des humoristes (gays, ndlr), des tonnes de célébrités (gays, ndlr) qui se marient devant les cameras et les photographes des magazines”, un pays “où le mouvement gay est riche” par rapport à la France. C’est dire ! Puis il observe que si “le Labour party a permis beaucoup de ces réalisations”, “le nouveau gouvernement de coalition entre les conservateurs et les libéraux ne revient pas sur les mesures d’égalité. C’est acquis pour tout le monde”. Le fameux cliquet sociétal, la notion marxiste de sens de l’histoire ou ces fameux “conservateurs” qui ne conservent rien (d’où les guillemets) par l’exemple…
Mais comme “au lieu d’embaucher des fonctionnaires, le gouvernement précédent (travailliste, ndlr) a donné beaucoup d’argent à des organisations” gays et que le gouvernement “conservateur” procède maintenant à des coupes budgétaires importantes, “il n’y a plus d’argent pour mener des enquêtes profondes contre les crimes de haine ou assurer la sensibilisation aux cultures LGBT dans les écoles à l’occasion du LGBT History month chaque mois de février” se lamente Thierry Schaffauser. C’est que ça va vraiment mal, dites-moi ! Dénonçant les caractères ultra-commercial de la “Pride” de Londres et superficiel de la presse gay, il invite dans la foulée les gays qu’il juge embourgeoisés (la lutte a beau être perpétuelle, les soldats du marxisme sociétal se lassent…) à se préoccuper du sort, en vrac, des “putes, folles, trans’, squatters, usagers de drogues, séropos, précaires, chômeurs, banlieusards, butches, immigrés, SDF”. Une véritable salade qui formerait, selon lui, “la majorité de notre communauté“… Lisez la suite, vous allez mieux comprendre. Ces personnes sont en effet “parfois stigmatisées comme trop radicales, donnant une trop mauvaise image, trop sexuelles, trop communautaristes, trop en colère, trop hystériques”. Elles “n’ont même pas la possibilité de cacher qui elles sont dans un placard doré, qui ne peuvent pas acheter l’acceptation des hétéros“. Votre lanterne s’éclaire : la “communauté”, c’est tout ce qui n’est pas “hétéro”. Plus les immigrés, les SDF, les squatters… La cohorte des “opprimés” (la faute aux “constructions culturelles” !) dont parlait l’écrivain et philosophe Jacques de Guillebon dans un entretien accordé aux Nouvelles de France, quoi. C’est sans doute moralement incorrect de poser la question, mais au-delà de leur boucan médiatique et de la prise progressive du pouvoir qui s’en suit, ne faut-il pas voir comme résultat à ce “marxisme dégénéré” une primaire et détestable hétérophobie ?
*Eric Martin est rédacteur en chef des Nouvelles de France.
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