Du 31 mai au 3 juin prochain aura lieu à Paris la primaire pour désigner le candidat de l’UMP pour l’élection municipale de 2014. Pour plusieurs raisons, il est nécessaire que Nathalie Kosciusko-Morizet ne soit pas investie.
Une victoire idéologique justifie une défaite électorale
Comme NKM l’a elle-même analysé, sa défaite serait celle de la ligne bien-pensante qu’elle incarne, et la victoire de la ligne “décomplexée” portée par le conseiller élyséen Patrick Buisson, ligne caractérisée par l’affirmation de la primauté des thèmes régaliens sur les thèmes économiques. Concrètement : rappeler en permanence que assumer, faire fructifier et transmettre l’héritage culturel, spirituel et civilisationnel qui est le nôtre sera toujours prioritaire sur le fait de chercher à résoudre des problèmes économiques immédiats. Personne ne nie que la défaite à la primaire de NKM limitera les chances de voir la victoire à Paris l’année prochaine d’un candidat logoté UMP. Mais de même qu’un tee-shirt du PSG sur le dos d’un casseur n’en fait pas un français digne de ce nom, le fait de porter le logo UMP ne fait pas de Kosciusko-Morizet une femme de droite. La diffusion en profondeur de nos idées et de nos valeurs dans la société française vaut largement la perte de leurs prébendes électorales par ceux que Margaret Thatcher appelait les “wets” (mous).
Faire un exemple : une nécessité
L’un des principaux handicaps de la droite française à l’heure actuelle est d’être plombée par un certain nombre de responsables et d’élus qui, tant par faiblesse de caractère que volonté de plaire à une caste médiatique massivement à gauche, ne cessent de chercher à donner des gages à l’idéologie bien-pensante. La remontée de Nicolas Sarkozy dans les sondages à la fin de la campagne présidentielle de 2012 par un « discours culturel frontal » (Gaël Brustier) n’a pu être réalisée que grâce au respect de la discipline collective par ces élus qui n’ont pas osé étaler leurs états d’âme avant la défaite du président. La défaite de l’un d’entre eux parmi les plus emblématiques est nécessaire afin de pousser les autres à choisir entre soit respecter les convictions qui sont celles de la majorité de nos électeurs (ou du moins ne pas les contredire), soit tout simplement quitter l’UMP comme l’on déjà fait certains d’entre eux tels Chantal Jouanno, Yves Jégo ou Jean-Luc Roméro.
L’enjeu : la suprématie de la ligne Buisson
“Je ne mène pas un combat politique, je mène un combat idéologique” déclarait Nicolas Sarkozy en 2007, paraphrasant Gramsci. L’enjeu pour la droite française aujourd’hui consiste à capitaliser sur la droitisation de notre société validée par les sondages pour reconquérir, non pas seulement le pouvoir institutionnel formel, mais la capacité à mener des politiques en accord avec nos valeurs sur le long terme. Le succès de la campagne présidentielle de 2012 de Nicolas Sarkozy sur une ligne “au peuple” a été la première étape de ce processus. Le succès cumulé des motions La Droite forte et La Droite populaire lors des élections internes à l’UMP en novembre dernier la seconde. La marginalisation politique des opposants à cette ligne en constitue l’étape suivante et est la clé d’une suprématie culturelle et politique durable de la droite française. Lors de la manifestation gaulliste du 30 Mai 1968 ayant mis fin aux “événements”, les militants du Service d’Action Civique parisien durent rappeler avec leurs revolvers à certains députes timorés que seul le fait de se battre pour défendre les valeurs sur lesquelles ils avaient été élu justifiait leur mandat. Les mœurs ont changés, mais l’esprit reste le même.
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