La machination ourdie contre François Fillon et au profit d’Emmanuel Macron est bien partie de l’Elysée, où les informations policières et fiscales parviennent et qui a évidemment toutes les possibilités d’en faire usage. L’expression « cabinet noir » est employée. Elle est rejetée avec véhémence et une rapidité plutôt suspecte par Hollande. Elle est refusée également par les auteurs du livre sur lequel s’appuient Valeurs Actuelles et François Fillon, « Bienvenue Place Beauvau, Police : les secrets inavouables d’un quinquennat », O. Recasens, D. Hassoux, et C. Labbé, journalistes au « Canard » coincés entre leur désir de vendre et leur gauchisme. Sauf que si le livre évite le mot, il décrit la chose en long et en large. Déjà en 2016, Stéphanie Marteau et Aziz Zemouri affirmaient son existence et précisaient le rôle de Jouyet qui distille les informations collectées au Président. Celui-ci s’était vanté devant des députés socialistes : « Sarkozy, Je le surveille. Je sais tout ce qu’il fait ». Il y a donc bien une activité qui ressemble à celle d’un cabinet noir, mais qu’on appelle autrement. Les actions troubles ont besoin d’un nom de code et leurs auteurs d’un « pseudo ».
Les deux autres pointes du triangle sont la justice et les médias. Une fois les informations données sans doute des deux côtés à la fois, un pas de deux presse-parquet entamera le ballet : « la mort du Fillon ». Le « canard » lance la nouvelle de l’emploi de Mme Fillon en sollicitant les chiffres pour les rendre scandaleux aux yeux des Français. Le Parquet National Financier, une instance judiciaire d’exception créée par Mme Taubira et dont les magistrats ont été nommés par François Hollande, qui dépend du pouvoir politique et n’est nullement indépendante, se saisit avec une rapidité stupéfiante et inhabituelle du dossier. Ensuite, une navette sera organisée entre le Parquet et la presse afin de faire fuiter les informations de l’enquête auprès du public pour que chaque jour la prétendue « affaire Fillon » prospère et sape la candidature de droite. La chronologie ne laisse aucun doute sur la manipulation. Les faits sont anciens, datent de plus de trois ans pour les plus récents, et sont largement répandus chez les élus. Ils auraient pu être divulgués bien avant et à propos d’autres personnes. Ils auraient pu atteindre François Fillon avant son succès de la primaire. Non ! L’affaire éclate après sa désignation par plusieurs millions d’électeurs, en pleine campagne, pour qu’elle fasse le maximum de dégâts à droite, qu’il se maintienne ou se retire. Le secret de l’enquête n’est pas respecté et la prolifération des indiscrétions, livrées au goutte-à-goutte, éveille la réprobation de l’opinion qui confond comme toujours l’accusation avec la condamnation au mépris de la présomption d’innocence. Jamais sans doute la « justice » n’aura été instrumentalisée avec un tel mépris. Il est vrai que dans « Un Président ne devrait pas dire ça », Hollande confessait à ses amis journalistes son mépris pour les magistrats et pour « l’institution de lâcheté » à laquelle ils appartiennent. Les journalistes du Monde très proches du Président qui avaient recueilli ces confidences et d’autres encore sur les relations de M. Hollande avec Mme Gayet, totalement déplacées, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, ont eux aussi bénéficié de de la distribution. Ainsi ont-ils eu droit aux auditions des époux Fillon et ont-ils pu évoquer la question de l’emploi de leurs enfants. Ces plumitifs sont dans la dénégation : ils ne recèlent pas de viols du secret de l’instruction et ne sont pas proches du Président … qui les a rencontrés 60 fois ! Manifestement surpris et déstabilisé, François Fillon se soumet d’abord aux injonctions du « Parquet », les devance même jusqu’au moment où soumis à l’avalanche médiatique quotidienne, il crie un peu tard au complot lorsqu’il comprend que le but de l’opération n’a rien à voir avec la justice mais est politique de part en part, et vise à le détruire. Intrusion de l’autorité judiciaire dans la campagne en vue de faire élire le détenteur du pouvoir exécutif suprême, transgression systématique des secrets de l’enquête puis de l’instruction, intervention de la police à l’Assemblée au mépris de la séparation des pouvoirs, présomption d’innocence piétinée : il s’agit bien d’un coup d’Etat du pouvoir pour se maintenir contre la volonté du peuple, non en la brisant, mais en l’orientant de manière frauduleuse.
La cible avait commis l’erreur d’évoquer la mise en examen qu’elle n’avait jamais subie, puis avait dit qu’elle se retirerait de la compétition si elle y était soumise. La machine politique va donc continuer inexorablement sa route. Le parquet passe la main à l’instruction, et c’est comme par hasard le juge qui s’acharne déjà sur Sarkozy qui met François Fillon en examen. La porosité entre la « justice » et les médias se poursuit. La meute médiatique en fait sa nourriture quotidienne. Elle évoquera des cadeaux, des costumes offerts, des prêts au sein de la famille sans départager ce qui est strictement privé de ce qui peut éveiller un soupçon de trafic d’influence. L’essentiel est de faire passer le candidat de droite pour malhonnête et de le conduire à se retirer. La gauche le demande, la presse ne cesse de l’évoquer, et, chez les Républicains, nombre de carriéristes lâches perdent pied de peur de perdre leurs circonscriptions, leur indemnités et peut-être les assistants généreusement embauchés parmi leurs proches. Le flottement parcourt leurs rangs et affaiblit le candidat dont certains souhaitent le désistement alors qu’il est le fruit d’un suffrage populaire et fortement mobilisé. On le verra avec la foule en rangs serrés du Trocadero ! Cette manifestation était celle du peuple des fidèles face à la manipulation de l’oligarchie !