Métapolitique des Manifs pour tous (1/3)
Métapolitique des Manifs pour tous (2/3)
5) Les MPT offriront-elles les cadres patriotes de la France de demain ?
Selon Gaël Brustier, la réponse est oui et nous sommes dans un phénomène aussi important que Mai 68, un Mai 68 inversé en quelque sorte. La révolution de mai 68 fut conduite spontanément par des jeunes étudiants bobos se rebellant contre la société bourgeoise de leur époque. Les autorités publiques furent dépassées, De Gaulle fuyant même vers la ville allemande de Baden-Baden tandis qu’aucun parti politique de l’opposition ne se montrait réellement capable de les canaliser. Plus encore, ces partis d’opposition perdirent à très court terme politiquement puisque la dissolution en réaction par le Général de l’Assemblée nationale provoqua une victoire anticipée et massive des parlementaires gaullistes.
Mais toute cette génération, dont le gratin germanopratin rebelle n’était que la partie émergée de l’iceberg, a gagné à terme en s’introduisant dans les médias, l’économie et la politique (dont le message n’est que le reflet de la génération qui les détient), détruisant en un quart-de-siècle un riche pays multiséculaire par la diffusion de leur vie libertaire et leur haine de soi.
Pour l’auteur, la génération des MPT suit le même schéma que les soixante-huitards bien que portée par des convictions contraires. Ils ont perdu une bataille politique de court terme mais ont probablement gagné la guerre sur la longue durée. En effet, ils n’ont pas réussi à obtenir l’abolition de la loi Taubira, et la GPA, soi-disant reportée, transperce déjà les pores d’une justice molle. Cependant, les MPT sont l’échantillon d’une lame de fond des jeunes français de souche qui, logiquement, détiendra d’ici 15 ans les leviers économique, scientifique, politique et médiatique du pays, d’autant plus que si les immigrés extra-européens ont une croissance démographique galopante, celle-ci n’arrive pas à se diffuser dans le tissu socio-économique français (6 extra-européens sur 10 sont au chômage, la majorité des 4 autres n’ayant pas d’emploi stratégique générateur de richesse ou de puissance).
Et cette pénétration de notre nouvelle et belle jeunesse se fait déjà sentir et commence à donner des archétypes. Gaël Brustier s’attarde longuement sur le parcours hautement emblématique de la jeune étudiante Madeleine Bazin de Jessey. Bourgeoise catholique, élitiste et citadine, le cursus philosophique très à gauche de Normal Sup n’a pas su maculer ses valeurs. Engagée en politique dès l’âge de 17 ans, elle est très fortement séduite par le candidat Sarkozy habillé par Patrick Buisson en « premier flic d’une France fière de ses racines chrétiennes ». Puis, très déçue par son comportement élyséen clinquant et ses promesses non tenues, elle renvoie sa carte du parti. Elle sera de toute les Manifs Pour Tous et membre de l’organisation des Veilleurs. Au crépuscule de la révolte, elle créera avec ses collègues de veillées un think-tank, Sens Commun, décidé à influencer l’UMP qu’elle avait quittée. Deux ans plus tard, Sarkozy qui veut se présenter à la présidence du parti, se sent obligé de se faire sacrer par Sens Commun en lâchant le mot « abrogation » et nomme Bazin De Jessey dans son équipe. Une immense revanche symbolique. Symbolisme qui est le prélude à l’action, selon la célèbre formule gramscienne qui veut qu’avant toute transformation politique, précède une victoire des idées.
Bien que plus discret, le sacre des identitaires est aussi éloquent. Lavés de la souillure des excès et provocations d’antan par le baptême MPT, certains d’entre eux arrachent désormais des mandats électoraux. Ainsi Robert Ménard accueille dans sa liste électorale deux membres du Bloc Identitaire, Arnaud Naudin et Christophe Pacotte. Damien Rieu, le porte-parole de Génération Identitaire, est nommé au poste de la communication de la ville du Beaucaire par le jeune maire FN Julien Sanchez, pendant que le maire FN de Cogolin, Marc-Etienne Lansade, ne cache pas la cordialité que lui inspire cette famille politique.
Conclusion : les MPT préfigurent-elles la résurrection des européens de souche ?
Pour ma part, le féminisme, la haine de soi, la théorie du gender, les divorces et avortements de masse, l’inanité du politiquement correct permanent, le refus des distinctions raciales, s’ils peuvent avoir pour certains d’entre eux quelques racines chrétiennes mal comprises, sont avant tout des symptômes, des conséquences et des excuses d’une cause bien plus profonde : depuis les excès des deux guerres mondiales, de Vancouver à Vladivostok, la race blanche est devenue dépressive.
Elle ne veut plus vivre et dans un élan suicidaire se saborde. Elle qui a façonné le communisme, le nazisme, le fascisme (tous des courants gauchistes par ailleurs), elle qui sous la bannière victorieuse des « alliés » a ordonné les bombardements de Dresde, de Berlin, le rasage de la Bretagne et le Grand Départ de 17 millions d’allemands de l’Europe de l’est – installés depuis le 13ème siècle par les ordres teutoniques, et dont 4 millions périrent lors de ce déplacement précipité –, est persuadée, depuis lors, qu’elle est génétiquement mauvaise, intrinsèquement monstrueuse, y compris dans le « clan des vainqueurs ».
Il est intéressant de constater que seules les régions qui furent des épicentres de la Seconde Guerre Mondiale – l’Amérique WASP, l’Europe, la Russie mais aussi le Japon – sont rentrées dans une phase d’implosion démographique. Certains pensent un peu trop vite que la Russie de Poutine se redresse démographiquement. Mais en réalité, la stabilisation du taux de population est soutenue par l’immigration annuelle des russes des anciennes provinces soviétiques vers la mère patrie et par la vigueur des naissances musulmanes.
Le vieillissement de population est la première cause du décrochage économique et partant de la perte de l’influence mondiale. Nous autres de droite, nous présumons que l’immigration-invasion est le premier budget social de la France qui grève notre compétitivité. En réalité la première dépense sociale est celle des pensions pour les retraités (majoritairement français de souches) qui est de l’ordre de 300 milliards d’euros par an, alors que celle versée annuellement aux extra-européens et leur descendants, naturalisés ou non, coûte environ 84 milliards d’euros. Observons le Japon qui a refusé un apport migratoire extérieur en robotisant des pans entiers de son industrie et qui pourtant patauge toujours dans une interminable crise économique depuis les années 1990, c’est-à-dire depuis qu’il n’y a plus de création de richesse suffisante émanant d’une substitution juvénile abondante pour soutenir leurs vieux. L’économie n’est pas une science en soi mais le reflet de l’activité d’un peuple. La crise économique n’est en réalité que l’ombre d’une implosion démographique.
Depuis les années 1970, pour combler la faible gestation des mères, les politiciens occidentaux mus par la haine de soi, ont fait appel à une immigration massive en provenance du Tiers Monde au lieu d’engager de robustes politiques natalistes. Or cet apport ne fait que de précipiter la chute de l’hémisphère nord.
Pourquoi ? Car, selon le génial mot de Bernard Lugan « les Africains ne sont pas de pauvres petits Européens à la peau noire » mais une race distincte, génitrice d’autres civilisations. Ils ne sont pas inférieurs – contrairement à ce que clamaient les gauchistes de la Troisième République tels que Léon Blum ou Jules Ferry, qui cautionnaient la colonisation au nom d’une mission civilisatrice d’une race blanche réputée prépondérante –, pas plus qu’ils ne sont supérieurs – comme nous le susurre le racisme anti-blanc des néo-gauchistes – ; ils sont juste « Autres ». S’il existe bien une identité ethnoculturelle et civilisationnelle, il y a bien une identité économique corollaire qui en émane. Subséquemment, la jeunesse immigrée n’arrive pas à remplacer économiquement une jeunesse de souche absente.
Résultat : selon l’économiste Gérard Pince 60 % des extra-Européens ne travaillent pas et, pour la minorité active, elle ne produit pour son ensemble , de l’aveu même de l’INSEE, que des petits boulots, très honorables en soi mais ne permettant pas d’alimenter la complexité de nos sociétés qui s’écroulent encore plus vite que l’île du Soleil Levant.
Les Manifs Pour Tous, insubordonnées face à une ultime destruction de la famille, marquent, pour la première fois depuis la Seconde Guerre Mondiale, l’arrêt de ce suicide démographique. Son désir ardent de maintenir la famille traditionnelle qui contredit frontalement la négation du biologique, du sexué, de l’altérité mais aussi de la filiation et, par conséquent, de la transmission, traduit un refus net de disparaître, une soif de continuer la lignée à travers les âges, une volonté de se projeter dans le futur ; signe d’une vitalité retrouvée. Ce veto devient une assise fixe stoppant pour la première fois depuis Mai 68 mais aussi peut-être – et surtout ? – depuis 1789 la vague gauchiste et amorce son refoulement par la contre-diffusion d’une métapolitique de droite remettant en cause le message même des Lumières prônant une humaine condition déracinée, qui selon Voltaire n’a que l’argent et les bas instincts calculateurs pour principaux vecteurs d’interaction.
Mais cette matrice démographique est bornée par des remparts identitaires. C’est la race blanche qui est concernée par ce mouvement – et ce, malgré toutes les génuflexions inefficaces priant les afro-musulmans de se joindre aux cortèges, de la part de certains membres du staff MPT, alors même que l’agrégation des jeunesses identitaires aux catholiques bourgeois s’est conçue naturellement. Et l’interpénétration est toujours plus forte : ainsi l’Institut de Formation Politique qui a pour objet de former une nouvelle jeunesse de décideurs catholiques bourgeois n’hésite pas à ouvrir ses portes à Éric Zemmour, Aymeric Chauprade ou encore Jean-Yves Le Gallou, inflexibles sur les questions migratoires. Le Salon Beige reproduit les clips de Génération Identitaire pendant que son directeur se fait interviewer par Novopress, portail affilié aux Identitaires, et que parallèlement Nouvelles de France publie mes chroniques « païennes » ! L’écologie humaine et la lutte contre l’immigration sont les deux mamelles de l’identité.
Mais, comme le remarque extraordinairement bien Gaël Brustier, ce mouvement conservateur-identitaire n’est pas de même essence que le Tea Party américain regroupant des protestants, WASP qui ont forgé leur identité contre l’Europe royale et ses chrétientés traditionnelles. Il est au contraire baigné d’une catholicité romaine qui passe au travers du mur de feu de 1914-1945, enjambe la Révolution française pour assurer son lien filial avec la vieille Europe des monarchies prenant souches dans l’Antiquité gréco-romaine.
Ce n’est pas un hasard si les MPT françaises et les PEGIDA germaniques, luttant pour la survie de l’Europe, ont jailli du sanctuaire carolingien qui est l’ancrage, pour ne pas dire le cœur nucléaire, de ce continent européen, et la plateforme d’où, autrefois, se préparèrent culturellement puis militairement la Croisades et Reconquista, pour obstruer l’invasion de peuplement islamique.
Sur les ruines fumantes de la génération la plus libertaire et la plus hideuse de toute l’Histoire de l’Europe est en train d’éclore une postérité, qui malgré ses manières gauches et sa geste ramollie par le confort excessif de l’ère carbo-pétrolière, commence doucement mais sûrement le combat le plus eschatologique que notre civilisation ait entrepris, dès lors qu’il en va tout bonnement de sa survie.
Cette civilisation européenne qui, par son respect de la féminité, de l’individualité et de la liberté de conscience, qui par sa mystique pagano-chrétienne de l’Incarnation, ne peut concevoir une vision autre que celle où le spirituel est entrelacé au réel, le divin au vivant, qui par les splendeurs architecturales de Lisbonne, Rome, Florence, Venise, Paris, Prague, Vienne, Cracovie ou Budapest illustre le raffinement et la beauté à nulle autre pareille, cette civilisation européenne, notre Mère, est bel et bien le sel de la Terre.
Sources :
Gabriel Brustier, Le mai 68 conservateur. Que restera-t-il de La manif pour tous ? ; Broché
Christophe Guilly, Fractures françaises ; Poche
Yves-Marie Laulan, Le couple Giscard-Chirac. 1974-1976 Deux années de plomb qui amorcent le déclin ; Broché
Gérard Pince, Les Français ruinés par l’immigration ; Broché
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