Faut-il décapiter «le bon père de famille» ?

Ce 21 janvier 2014, les députés ont abrogé dans tous les textes légaux l’expression « en bon père de famille » qualifiant généralement la gestion d’un bien ou d’un service, qui sera remplacée par les mots « raisonnable » ou « raisonnablement ».

Avoir douloureusement marché ce dimanche pour affirmer ma colère, et constater que cette substitution ne fait pas bouillir les masses qui subissent le joug de la Gaucho-Hollandocratie me rend perplexe. Pascal écrivait : « Le silence éternel de ces espaces infinis m’effraye. »

Alors une explication s’impose :

1/ L’expression « en bon père de famille » met en avant la prudence, le sérieux, l’honnêteté, la diligence, la protection. Elle ne s’applique pas spécifiquement à un individu pourvu d’une barbe, d’autres attributs sexuels secondaires, et suivi de progéniture, mais à une fonction, une entreprise, une collectivité, fût-elle dirigée par un personnage porteur d’une paire de seins et vierge de tout rapport sexuel.

2/ Les députés… mais quels députés ? Eh bien, les écologistes, vent debout contre une « expression désuète » et trouvant l’appui inconditionnel des groupes SRC (Socialiste républicain et citoyen) et GDR (Gauche démocrate et républicaine) et du gouvernement en la personne de son porte-parole. La discussion lisible sur le site de l’Assemblée nationale ne laisse aucun doute sur la volonté de compléter ainsi la destruction de la structure de la famille traditionnelle.

3/ Que les journaux « bien-pensants » valorisent cet acharnement parricide envers une formulation symbolique n’étonnera que ceux qui n’ont encore « rien compris au film ». Mais que certains blogueurs suivent, en l’accompagnant d’une gamme d’adjectifs dépréciatifs (surannée, décalée) ou de commentaires « pratiques » (exemple : là n’est pas l’essentiel) montre à quel point les fondamentaux sont facilement détruits, pour peu qu’ils soient présentés comme « ringards » et que leur valeur profonde soit « travestie par des gueux pour exciter des sots ».

4/ Bien plus profondément, il faut revenir sur cette date du 21 janvier, anniversaire de la décapitation du roi Louis XVI, horreur pour les uns (j’en fais partie), délectation par tête de veau interposée pour d’autres (un récent président de la République prétendu de droite, mais fondamentalement à gauche se reconnaîtra… peut-être).

Que le lecteur en soit jubilant ou attristé, cet anniversaire doit être remis dans son contexte. Nicolas Dhuicq député de l’Aube, et psychiatre – donc habitué à débusquer les hasards qui n’en sont pas et les non-dits qui hurlent – le rappelait : « Je me demande si le 21 janvier restera comme une date funeste dans l’histoire de France. » Ce simple rappel déclencha, suivant la formule consacrée des « exclamations sur les bancs des groupes SRC et GDR ».

Il n’y a certes qu’une chance sur 365 (environ) pour qu’une telle coïncidence existe, mais…

5/ Mais remplacer l’expression « en père de famille » par les mots « raison » ou « raisonnablement » dépasse le hasard de calendrier. Au contraire, c’est affirmer une continuité avec ceux qui voulaient instaurer le culte de la déesse Raison, armée de son arsenal juridique et de son « rasoir national ».

6/ Et par delà la vieille histoire, se poursuit la récente, sous forme des « accomodements raisonnables » par lesquels le Québec se perd dans la masse montante de ses minorités visibles. Un article complet s’imposera.

Le mot est décidément chargé de certains relents dignes… vous imaginez la suite.

7/ Une chose est certaine : si « Hollande moi président » se comportait « en bon père de famille » vis-à-vis de la France, cela se saurait.. et bénéficierait à la France. Mais son acharnement à téléguider la destruction de cette valeur évoque un mélange pervers entre son côté « petit père des peuples », version « les heures les plus sombres de l’URSS », et son personnage à « première dame Kleenex » version « les heures les plus plates » de notre histoire récente.

Donc, il y a menace légale sur chaque « bon père de famille » en France, quel que soit son sexe, ou ses préoccupations. Quant aux décisions d’un « président raisonnable »… craignons le pire !

Related Articles

56 Comments

Avarage Rating:
  • 0 / 10
  • JSG , 30 janvier 2014 @ 16 h 45 min

    “..en bon père de famille…”
    à remplacer par :
    en bon père de ma fille (celui qui m’a plaquée pour aller ailleurs)
    Dans l’esprit des féministes qui sont derrière tout ces importants progrès de civilisation….

  • flammande , 30 janvier 2014 @ 17 h 11 min

    @ Tous – Hors sujet

    Ce Jeudi 30 janvier à 19 heures TV Libertés (sur Internet) ouvrira l’antenne… Enfin, un TV qui parlera de nous et dénoncera le politiquement correct… Une TV patriote… Soutenons là !
    http://www.tv.libertes.com redonne aux Français la parole confisquée par les “mediacrates”…

  • monhugo , 30 janvier 2014 @ 17 h 20 min

    Progression de la novlangue, chapitre xième.
    Supprimer cette expression juridique est du même niveau que la féminisation à tout crin du vocabulaire.
    Les auteurs de “brèves” et autres articles en ces lieux sacrifiant d’ailleurs très généralement à cette manie, qui tient du pathologique. Non, MM. il n’y a pas de Mme LA ministre qui vaille. Par exemple. “Madame le ministre”, merci.

  • Laurent , 30 janvier 2014 @ 17 h 23 min

    D’accord, effectivement, 1 chance sur 365 pour Louis XVI. Mais je vois pas le rapport entre les deux. On aurait pu le faire le 30 janvier, mais c’est l’anniversaire de la décapitation du Roi d’Angleterre … Demain ? Non, c’est la mort du Roi de Portugal, l’expulsion de Troski d’URSS et la naissance d’Israel … Horreur ! !

    Quel jour aurait été bon alors ? Parce que des événements majeurs, il y a en a eu des milliers. Il reste plus beaucoup de jours dans la calendrier sans le vote de telle ou telle lois, telle bataille, ou tel traité. Donc on peut voter un texte ou faire une annonce quelle jour ?

    Pour l’acharnement des journaux bien pensants, je m’étonnais hier de voir sur le monde ou le figaro parler de loi fourre tout mal avisée en prenant cet exemple. On a pas dû regarder les mêmes journaux alors.

    Il n’y avait pas besoin de toucher, mais après, on a changé une expression par un synonyme. Je vois pas bien où est la “menace légale”. On (et vous y participez) a fait une tempête dans un verre d’eau pour détourner l’attention. Faut pas chercher plus loin, ils nous sorte régulièrement des “histoires” pour donner des jeux au brave peuple qui mange à sa faim.
    Bonnet blanc et blanc bonnet, c’est une diversion pour benêts.

  • monhugo , 30 janvier 2014 @ 17 h 25 min

    La prochaine étape du grand n’importe quoi sera-t-elle la fin de la règle du “masculin l’emporte sur le féminin” ? J’en ai bien peur. Il faut traquer le “mauvais” genre partout, même en grammaire.

  • Goupille , 30 janvier 2014 @ 19 h 22 min

    Ne nous affolons pas. Tout cela, ce sont des lois Kleenex prises par des parlementaires Kleenex. “Du clapotis”, comme disait le précédent.

    Lequel précédent se verrait bien revenir : “Il faut respecter le Peuple”, qu’il a dit aujourd’hui…
    Ah oui ? Et le vote sur le referendum constitution européenne ?
    Et il n’abolirait rien de ce que les actuels ont voté.

    Face à ce clapotis, une grande vague.
    Un tsunami.

  • lucotin , 30 janvier 2014 @ 19 h 27 min

    Effectivement, c’est une expression consacrée : par exemple quand on embauche un commercial ou un responsable de filiale, on parle aussi de gestion en “bon père de famille”, et tout le monde comprend. L’important est de ne pas gérer ses frais ou une entreprise comme un mauvais “père de famille”. Suivez mon regard quant à la gestion de la France….
    On ne s’étonne plus alors que cette expression donne des boutons à ceux qui nous gouvernent et à ces écologistes nihilistes qui n’ont d’écologistes que le nom ! ce qu’ils veulent, c’est depuis longtemps leur part du gateau… con sternant !

Comments are closed.