La retraite-chapeau de chez Peugeot

La rémunération à laquelle Philippe Varin renonce aurait été indue au regard de ses résultats.

La décence a fait reculer le patron de PSA. Car il n’a pas su redresser la barre de son entreprise. Il a été dégradé par les trois agences de notation. De surcroît – un minimum de mémoire historique s’impose – il fut renfloué par l’État et le secteur bancaire fin 2012. La filiale bancaire du constructeur avait de sévères difficultés de refinancement, malgré force titrisation et autres dérivés avec clause de collatéral.

C’est l’occasion d’approfondir l’intuition suivant laquelle les retraites-chapeaux élevées seraient à revoir. Pour qu’une pension reste une pension, sans devenir une rente de situation. En outre, il serait opportun de conditionner les aides étatiques à des contreparties éthiques. Ce que fit le décret du 20 avril 2009, pris sous Nicolas Sarkozy, contrairement au renflouement de 2012, sous François Hollande.

Mauvais choix stratégiques

Enfin, il faudrait s’interroger sur le pilotage des deux marques automobiles françaises. On sait qu’avec ses sous-traitants, le secteur automobile représente près du dixième de l’économie française. Représentait, plus exactement, car la proportion de voitures neuves fabriquées en France et vendues dans l’hexagone, qui était de 57% en 2000, a chuté à 40%.

L’automobile française est rejetée par les générations montantes qui convoitent les automobiles allemandes combinant performances, fiabilité et esthétique. La beauté d’une automobile provient du design, de la marque et de la calandre. Les autos germaniques ont un meilleur design, des marques – véhiculant le mythe – clairement visibles (alors que les logos des autos françaises ont été schématisés) et des calandres – écrins des marques – caractéristiques et proéminentes (alors que les calandres des autos françaises ont été estompées). De sorte que l’on sait, au premier coup d’œil, à l’horizon ou dans le rétroviseur, si l’on croise une BMW ou une Audi. Même pas besoin de publicité.

Ce problème esthétique saute aux yeux si l’on y réfléchit un peu. Il est l’un des mauvais choix de gamme de l’automobile française. Sous la houlette de directions déconnectées des réalités. Dans le même temps, les dirigeants des firmes allemandes furent nommés après des succès opérationnels dans la direction de sites. À ce titre, ils sont capables de démonter une automobile pièce par pièce (de même le président de Japan Airlines est-il lui-même pilote de ligne).

En 2006, le très médiatique PDG de Renault, Carlos Ghosn, s’était octroyé 38% d’augmentation pendant que les résultats de son entreprise reculaient de 15%. Plus généralement, depuis sa nomination en 2005, les ventes ont chuté en France de 30%. Les émoluments de Carlos Ghosn sont déconnectés de ses résultats. Sans parler d’oukazes dignes d’un général Tapioca : chez Renault comme chez Nissan, il a licencié son directeur-adjoint avant de supprimer le poste en le scindant en deux ou trois postes ! À n’en pas douter, les groupes allemands doivent une partie de leur succès au bon sens et à la modération de leurs dirigeants.

Lire aussi :
> Aux abris, revoilà la religion d’État antiraciste !
> Marc Crapez : « le tohu-bohu médiatique est surpuissant car l’idée d’une montée du FN est partagée par les pros et les antis-FN »

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50 Comments

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  • Bernard , 29 novembre 2013 @ 15 h 55 min

    de NOUS, le peuple bien sûr ! Celui-ci commence, lentement, à comprendre !
    Enfumé depuis 50 ans, il faudra encore BEAUCOUP de temps…

  • MarcS , 29 novembre 2013 @ 16 h 43 min

    Tout à fait d’accord avec vous Scaletrans et si l’on parle rapport qualité-prix, les voitures françaises sont de loin meilleures que les allemandes car ces dernières sont très chères. Les voitures qui à mon sens ont un meilleur rapport qualité-prix que les françaises sont les roumaines (Dacia), les tchèques (Skoda) et surtout les coréennes (Hiunday et surtout Kia). Si les français achètent des allemandes c’est uniquement pour frimer et comme me disait un de mes bons amis : ” une Mercédès ou une Béheme c’est comme les hémoroïdes … tous les trous du cul en auront un jour….”

  • Gisèle , 29 novembre 2013 @ 19 h 18 min

    Il se réveillera brutalement , tellement la chute sera rapide ! Il n’aura même pas le temps de réaliser , tellement il sera enivré par la fête et les plaisirs !

  • Gisèle , 29 novembre 2013 @ 19 h 21 min

    Détrompez vous Bernard . Le Christ n’a jamais détesté les riches .
    Il n’aimait pas les * mauvais * riches , ceux qui ne partagent pas , ceux qui gèrent mal leur richesse .

  • Gisèle , 29 novembre 2013 @ 19 h 25 min

    BM , Mercédès … pour rouler à 80 …. ça fait un peu cher du KM !
    Et si nous parlions percherons , boulonnais …. car c’est pour bientôt , d’ailleurs on nous y prépare ….

  • johnDeuf , 29 novembre 2013 @ 19 h 35 min

    Depuis 60 je dis que cette République est une dictature. Elle est devenue totalitaire.
    En 2009 sur le blog recitselyseens.blogspot.fr je dénonçais ces revenus abusifs qui avec l’impôt sur les sociétés spolient les actionnaires et les salariés. Il y a plus de 20 ans que je dénonçais ces abus de biens mais avec les Juppé, Chirac, Raffarin, Baroin aucune chance d’y mettre fin.
    Là aussi la tolérance devrait être Zéro.

  • Sacha , 29 novembre 2013 @ 21 h 09 min

    Christos était un piètre économiste : souvenez-vous des ouvriers de la onzième heure. D’accord, il voulait parler de la foi, et disait en fait que le nouveau converti, pourvu qu’il fût sincère, devait avoir droit à la même mansuétude divine que les croyants de longue date. Il n’empêche : des pignoufs ont pris l’Écriture au pied de la lettre.

    Quant à partager… N’est-ce pas un partage de la richesse que de créer des emplois ??? Et est-ce un bon partage que d’entretenir des fainéants ? A celui qui a faim, dit le sage, je donne un poisson, MAIS je lui apprends aussi à pêcher.

    Voyez, agnostique, je n’ai rien contre ce qui se raconte dans les Écritures, mais je constate que le socialisme, tout en les reniant, se les est appropriées à sa manière. Et que cette appropriation est catastrophique. Notamment cette haine de l’argent, qui n’est qu’une unité de compte, un intermédiaire d’échange et de la jouissance en réserve.

    Question : est-il si blâmable de jouir du fruit de son travail et de son capital ? Ma réponse est : NON !

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