par Alain Bournazel*
Dans les pays comme la France où le Président de la République est élu au suffrage universel, se pose avec acuité le problème de la sélection des candidats. Les différentes sensibilités politiques doivent pouvoir s’exprimer sans que la surabondance des postulants aux suffrages des citoyens conduise à bloquer la machine à travers une caricature de la démocratie.
En France, selon la Constitution, les candidats à l’élection présidentielle sont parrainés par les élus du suffrage universel, direct ou indirect : députés nationaux et européens, sénateurs, conseillers régionaux et généraux et surtout les maires qui constituent, et de loin, l’essentiel des parrains potentiels.
Le choix des élus n’est restreint par aucune contrainte. D’une manière générale, il procède de deux paramètres : l’affinité politique mais aussi la respectabilité du candidat au regard des principes fondamentaux des Droits de l’homme ou du respect de la démocratie.
Dans l’ensemble, le système de sélection a plutôt bien fonctionné. Il a permis lors des différentes consultations, l’expression d’une large diversité de choix politiques, ce dont on peut se féliciter. Evidemment, aucun système n’est parfait et il est légitime de chercher à le modifier ou à le faire évoluer. En revanche, supprimer l’anonymat des patronages serait une décision hautement contestable. Patronner une candidature est un acte public et dans une démocratie digne de ce nom, les actes publics doivent être publiés. Revenir sur ce principe faciliterait des pratiques douteuses que certaines formations politiques, que certains hommes politiques peu scrupuleux – il y en a – pourraient être tentés de mettre en œuvre et notamment l’achat de parrainages.
Bref il n’y a pas de démocratie sans transparence. Altérer la transparence, c’est altérer la démocratie.
*Alain Bournazel est historien.
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