« Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude ». Ce principe général du droit semble avoir été transgressé par les juges de la Cour de cassation puisqu’ils viennent d’autoriser des couples de lesbiennes, qui ont eu recours à la procréation médicalement assistée hors de France où elle est interdite, à tirer de cette violation de la loi les conséquences qu’elles souhaitent, en l’occurrence l’adoption de l’enfant conçu par PMA.
Dans notre monde médiatique en recherche effrénée de nouveautés transgressives, il faut avouer que transgresser devient un casse-tête. Ainsi la théorie du genre commence à faire ringarde. Habitués à ce que l’on encourage nos jeunes éphèbes à endosser ou en « enfesser », comme il vous plaira, la jupe, bientôt Madame Michoux et Monsieur Michèvre ne s’étonneront plus que le petit voisin Arthur se fasse du jour au lendemain appeler Josette ou que la cousine Adeline devienne déménageur breton !
Il faut donc trouver autre chose pour vendre du magazine et azimuter le péquin, une autre théorie, une autre prétention, une autre gesticulation pour affirmer la toute puissance de l’homme et reléguer son encombrant Créateur au magasin d’accessoires.
Aussi, après s’être libéré de l’insupportable déterminisme d’un genre qui nous serait donné à la naissance, il est temps d’affirmer à la face de Dieu que l’homme a un nouveau droit, celui de choisir l’espèce à laquelle il appartient.
Tenez, que diriez-vous de l’espèce animale et plus particulièrement de la famille tuyau de poêles des Bonobos ? Dans notre belle société érotico-boulimique, ce primate principalement préoccupé à forniquer à fesses rabattues comme aimait le chanter Brassens, ce grand singe serait facile à singer tout ouvert qu’il est aux plaisirs tout azimut ! Voilà sans doute le véritable avenir de l’homme n’en déplaise à Aragon qui attribuait ce rôle à la femme, mais c’était une époque où le féminisme n’avait pas encore asexuée nos suffragettes.
Il serait trop facile de s’arrêter à cette espèce proche de l’humain. Que penseriez-vous d’adopter la condition du… cochon ? Hormis le fait qu’il sommeillerait déjà dans chaque homme, ses penchants pourraient convenir à un grand nombre de nos contemporains : omnivore, il mange à tous les râteliers ; sans gêne et réputé malpropre, il ne s’embarrasse pas des convenances liberticides et conchie son voisin sans sourciller; consommable de la tête à la queue, il s’insèrera sans difficulté dans la société marchande qui nous digère.
Mais j’entends d’ici les revendications de certains camarades journalistes qui s’étonnent que l’espèce des volatiles, version perroquet, ne leur soit pas réservée. Il est vrai que cet « animal sublime » comme aimait à le qualifier par dérision André Maurois, ce volatile tout en apparence, en répétition et en creuses prétentions, ce « prétencreux » donc, attaché à sa cage dorée comme un présentateur du 20 heures à sa chaîne, assurément cette espèce revient de droit à bon nombre de nos plumitifs.
Mais attention, libre aussi à vous de trouver votre propre espèce. Une fois choisie, il ne vous restera plus qu’à adopter ses comportements caractéristiques ou mieux, à les inventer.
Transgressons au son du canon ! Ne restons pas assujettis à des traditions, des habitudes, des déterminismes étriqués ! Osons !… en oubliant la sentence d’Audiard : « les cons ça osent tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît ».
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