Réforme des retraites ! Serpent de mer de la vie politique française, ce débat donne l’occasion d’assister à nouveau à une splendide démonstration de lâcheté. Hollande faisait son matamore il y a quelques mois encore. Vous allez voir ce que vous allez voir. Avec les socialistes, fini les réformettes de droite qui s’enchaînent depuis 20 ans. Nous allons prendre le problème à bras le corps et le résoudre une bonne fois pour toute !
Évidemment, personne n’y croyait vraiment, tellement la gauche est championne toute catégorie en matière de couardise organisée. Mais de là à imaginer que la réforme des retraites « made in PS » allait se résumer à un simple relèvement des cotisations sociales, il y a un pas que je n’osais franchir. Désormais, c’est chose faite. Et le bal des lâches s’en donne à cœur joie.
Outre Hollande, Ayrault et ce qui lui sert d’équipe gouvernementale, ces tristes sires se voient secondés par le groupe granguignolesque des responsables syndicaux. Les Mailly, Lepaon, Berger et autres Don Quichotte font assaut de déclarations pour expliquer leur refus de toucher à l’âge légal, d’augmenter la durée de cotisation ou de réviser certains modes de calcul des pensions. Traduisez : il revient aux jeunes actifs – très peu syndiqués (les salauds !) et surtout appartenant aux générations postérieures – de payer pour leurs ainés. Cela tombe bien : nous, les responsables politiques et syndicaux, en profiterons aussi vu notre âge – via une hausse des charges sociales et une nouvelle baisse du pouvoir d’achat des jeunes actifs ! Vous savez, cette génération déjà assommée par une fiscalité confiscatoire, sclérosée par un chômage de masse, écrasée par des prix de l’immobilier exorbitants et achevée par une dette nationale galopante (allègrement contractée sur leur dos par la gabegie de leurs parents). Cette génération qui bénéficiera dans vingt, trente ou quarante ans d’une retraite de misère, le système par répartition étant à bout de souffle et la constitution d’une épargne personnelle impossible compte tenu des conditions de vie actuelles.
Cette bande d’incompétents peut toujours réaliser de multiples contorsions pour sauver ce navire qui coule, mais un système de retraite par répartition reste avant tout lié au nombre d’actifs par retraité. Et ce ratio est en constante baisse depuis 30 ans. Par conséquent, soit la France fait plus d’enfants (ou en supprime moins dans le sein de leur mère…), soit elle change les règles du jeu, soit le système explose ! À ce niveau, une vraie réforme eut consisté en l’instauration d’un système unique à points, glanés au gré de sa carrière professionnelle, dans lequel chaque Français prenne sa retraite quand il le souhaite, recevant une pension proportionnelle au nombre de points accumulés. Des mesures favorables au développement parallèle d’un système par capitalisation auraient permis de consolider l’ensemble. Mais suis-je bête, il faut un cerveau et des couilles pour moderniser un pays. Et ce n’est sûrement pas la gérontocratie au pouvoir en France qui va prendre de telles initiatives !
“Ce qui me donne envie de gerber, c’est de constater combien tous ces gauchistes nous saoulent à longueur de journée avec leur principe d’égalité mais que, par le plus grand des hasards, concernant la retraite, celui-ci n’est plus du tout une priorité nationale !”
J’oubliais. L’autre mesure que ces lâches ont su prendre consiste à réduire le bonus dont bénéficiaient les parents de familles nombreuses. Tous ces pauvres naïfs qui défilaient il y a quelques mois encore en culotte courte et ballons roses à la main persuadés d’avoir fait trembler la gauche. Nouvelle punition après le rabotage du quotient familial ! Ca va protester sec lors des prochains déjeuners chez grand-papa…
Surtout, ce qui me donne envie de gerber (mais je crois que cette clique de dégénérés roses-rouges-verts n’en vaut même pas la peine), c’est de constater combien tous ces gauchistes nous saoulent à longueur de journée avec leur principe d’égalité mais que, par le plus grand des hasards, concernant la retraite, celui-ci n’est plus du tout une priorité nationale !
Car, s’il y a bien une inégalité criante dans ce pays, c’est l’existence d’une pluralité de systèmes de retraites qui avantagent certains au détriment des autres. Selon que vous appartenez à la noblesse syndicale – les régimes spéciaux et ceux de la fonction publique – ou au tiers état travailleur – le privé, les artisans ou les professions libérales notamment – vous bénéficiez de conditions de départ à la retraite bien différentes. Il est vrai que les métiers de cheminot, de postier, de professeur ou de parlementaire sont bien plus harassants que ceux d’ouvrier du BTP ou de caissier ! Il est donc légitime de leur concéder des règles de nanti en matière de retraite… Tant pis si le reste des Français payent à leur place. Ils n’ont qu’à mieux s’acoquiner avec des syndicats véreux, grassement subventionnés par l’État et dopés aux dogmes économiques dépassés et mortifères en termes de croissance et d’emploi.
Ce pays va à vau-l’eau, gangrené depuis trop longtemps par des élites pusillanimes et séniles, n’oubliant jamais de servir leurs propres intérêts (les régimes de retraite honteusement avantageux de ceux qui peuplent les deux chambres d’enregistrement parlementaires sont là pour nous le rappeler). Reste une solution à laquelle je commence doucement à adhérer : supprimer physiquement ces hordes de vieux croutons… Vive l’euthanasie ?
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