Alors que l’avortement n’a jamais été aussi présent dans les débats aux États-Unis, Al Jazeera s’est intéressée aux acteurs de cette véritable guerre de l’opinion que se livrent ses partisans et ses opposants. L’émission Fault Lines de la chaîne qatarie a notamment rencontré et suivi des jeunes militants “pro-vie”. Un reportage (en anglais) qui donne la parole aux deux camps sans tomber dans la caricature, moins partisan que ceux auxquels nous ont malheureusement habituées la plupart des télévisions occidentales, à visionner infra :
Interrogée par le site AlJazeera.com, l’auteur Naomi Wolf, bien que “pro-choix”, explique qu’“en raison de la façon dont l’arrêt Roe VS Wade est libellé, il est possible d’avorter après le 2e trimestre aux États-Unis, donc d’avorter des fœtus qui ont six ou sept mois. Quiconque a été enceinte une fois dans sa vie sait que c’est un bébé.” Cette représentante de la Troisième vague féministe, pourtant très critique envers “l’extrémisme du fondamentalisme chrétien” dans son pays, salue le travail des militants “pro-vie” du XXIe siècle, “plus sophistiqués qu’avant” : “Ils utilisent un langage plus féministe. Ils ont tendu la main à des militants du monde entier qui luttent contre l’avortement forcé, comme le militant chinois Chen Guangcheng, qui a été soutenu par la droite pro-vie au Congrès en raison de son militantisme. Ils médiatisent à outrance le traumatisme émotionnel de l’acte abortif. Pendant ce temps, le mouvement pro-choix ne parle pas de la responsabilité personnelle. Nous ne reconnaissons pas que certaines femmes peuvent ressentir une perte pour le reste de leur vie après avoir avorté. Nous ne laissons aucun espace d’expression pour cela. C’est juste ‘choix, choix, choix’. C’est du jargon juridique et cela n’a rien à voir avec les expériences de la plupart des femmes.”