Hier, j’ai entendu lors d’une séance de naturalisation à laquelle assistait, à Orléans Emmanuel Macron, la vision qu’il avait de la crise migratoire. Pour faire court, il demande aux Français d’être généreux dans l’accueil des migrants. Il ne veut plus voir un seul de ces hommes et de ces femmes dormir dans la rue. Il se refuse d’ailleurs de les identifier comme migrants, et encore moins de clandestins. Pour lui, et avant tout, ce sont de possibles demandeurs d’asile. A la France de se donner les moyens d’identifier le bon grain de l’ivraie. Les vrais réfugiés politiques ou de guerre qui doivent bénéficier de tous les droits. Et les faux, ceux qui quittent leur ville ou village pour des raisons strictement économiques. Ceux là, ni la France, ni l’Europe n’ont la capacité de les recevoir. Ils devront donc être expulsés. Un vœu tout à fait pieu puisque ça n’arrivera jamais, et Macron est le premier à le savoir.
Mais j’avais omis de vous parler de ce que notre jeune Président a déclaré en visitant à Orléans un centre d’hébergement de réfugiés. Il n’a pas hésité à aller très loin dans sa démarche. Trop loin sans doute. Et nous espérons même qu’il a parlé pour ne rien dire. Une idée lancée au gré du vent, comme il en a l’habitude depuis sa campagne. Attention, lisez bien ce qu’il a dit ! Cette pensée présidentielle est tellement inimaginable que le site officiel de l’Élysée n’en a pas diffusé le contenu qui a cependant été relayé par l’AFP et le magazine Challenges. « La France compte créer dès cet été en Libye des « hotspots », des centres d’examen pour les candidats à l’asile ». Et Emmanuel Macron de poursuivre “L’idée est de créer en Libye des hotspots afin d’éviter aux gens de prendre des risques fous, alors qu’ils ne sont pas tous éligibles à l’asile. Les gens, on va aller les chercher. Je compte le faire dès cet été avec ou sans l’Europe, » a-t-il précisé.
Il aurait pu rajouter « je le déciderai, seul dans mon coin, sans demander l’avis des Français ». Et de détailler sa pensée, devant un Gérard Collomb aux anges :”Je veux envoyer des missions de l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) dans les hotspots italiens et je suis prêt à en envoyer en Libye”, Il a même évoqué la possibilité d’ouvrir de tels centres de recrutement au Niger, en ajoutant que l’Europe est réticente mais cette réticence ne sera jamais le problème.
Le grand chef a parlé. « Je veux ». Avec un petit bémol qui empêchera son rêve de devenir réalité, en tous cas pour cet été, cet été qui est aujourd’hui, maintenant car a temporisé le service de communication de l’Élysée « il faut cependant que les conditions de sécurité soient réunies, aujourd’hui elles ne le sont pas” » précisant la pensée du patron : “le but est d’assurer un pré-traitement des demandes, plutôt que de laisser les gens traverser la Méditerranée au risque de leur vie”. Et Macron de confirmer qu’ « On a entre 800.000 et un million de personnes en Libye, dans des camps, des hangars, ça ne relève même pas de l’humanité minimale. Il faut stabiliser la Libye. »
Ce qu’il espère avoir réussi à faire avec la réunion qui, le 25 juillet avait rassemblé à La Celle-saint-Cloud, les deux hommes forts qui se partagent le pouvoir en Libye.
Ainsi donc, la pensée macronienne est d’aller à la source cueillir ces migrants à qui la France offrira toute la générosité nécessaire au nom de l’humanité la plus chrétienne ou la plus droit-de-l’hommienne, quel qu’en soit le coût. Il est vrai que nous croulons sous les milliards, les offres d’emploi et les logements, et que un peu plus d’islam dans notre vie quotidienne ne peut que nous faire du bien. Inch’ Allah..
Pourrait-on crier « Au fou ! »
Floris de Bonneville
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