Mardi soir, pendant trois minutes depuis l’Élysée, le Président de la République en la personne de François Hollande s’est présenté à nous pour nous commenter, une fois de plus, l’activité terroriste qui-n’a-pas-de-nom. Pour saluer la police. Pour présenter ses condoléances. Pour nous parler d’un acte abominable. Pour oser même dire qu’« attaquer une église, tuer un prêtre c’est profaner la république », oubliant du même coup les milliers de prêtres assassinés par nos révolutionnaires fondateurs de la République, oubliant les églises pillées et les prêtres expulsés de France par l’application de la fameuse loi de 1905.
Il s’est même dit satisfait, avec quel culot et sans sourciller, de sa politique sécuritaire.
« Le gouvernement fait preuve d’une détermination absolue dans la lutte contre le terrorisme. Il mobilise tous les moyens humains et matériels, avec une présence à un niveau jamais atteint sous la Ve République de nos policiers, de nos gendarmes et de nos militaires. » Doit-on lui rappeler que sa promesse de 2012 d’engager 9 000 policiers et gendarmes supplémentaires s’est limitée à 370 hommes !
Et de souligner que « le gouvernement applique et appliquera avec la plus extrême fermeté les lois que nous avons fait voter et qui donnent à la justice, aux préfets, aux forces de l’ordre et aux services de renseignement la capacité d’agir ». Mais là, notre cher Président se moque du monde, et fait injure aux victimes de l’islamisme. Car ce terroriste-qui-n’a-pas-de-nom c’est sa justice extrêmement laxiste qui a entraîné la mort de ce malheureux prêtre. Car ces 84 morts de la Promenade des Anglais, c’est sa justice qui a autorisé ce tunisien récidiviste à poursuivre tranquillement son séjour en France.
“Les propositions de l’opposition sont multiples. Vous n’avez qu’à piocher.”
Et quand il ose dire « clairement, que restreindre nos libertés, que déroger à nos règles constitutionnelles n’apporterait pas d’efficacité dans la lutte contre le terrorisme », ce n’est pas avec l’Etat de droit qui lui est si cher que l’on gagne la guerre. Bizarrement, c’est en faisant la guerre, qu’on la gagne, pas avec des phrases vides, toutes faites, et un appel à « la cohésion si précieuse de notre Nation ».
En nous regardant droit dans les yeux, il affirme lutter contre la radicalisation, traquer les individus djihadistes, éradiquer les réseaux criminels. Mais tout porte à croire que, là encore, il nous prend pour des abrutis incapables de penser. C’est facile de vouloir, comme il sait si bien le lire sur son prompteur que « notre pays doit éviter les surenchères, les polémiques, les amalgames, les suspicions ». C’est facile de dire des banalités comme celle de nous devoir la vérité en avouant que la guerre sera longue. C’est trop facile de demander à l’ensemble de nos politiques et des Français d’être unis, soudés. C’est trop trop facile de nous demander de « faire bloc pour gagner la guerre contre la haine et contre le fanatisme » .
Mais ce n’est pas avec des tweets, des airs abattus, des condoléances, des trémolos que l’on gagne la guerre. Ce que les Français attendent de celui qui, hélas, est devenu notre président, c’est qu’il agisse comme un président et comme un chef de guerre. Mardi soir, il aurait pu se repentir de son inaction, nous demander pardon pour ne pas avoir mené comme il le fallait la guerre contre l’islamisme radical. Il aurait du ensuite énoncer les mesures drastiques qu’il prendra afin de combattre ces milliers de combattants animés de la haine du mécréant. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, n’est ce pas, M. Hollande. Désigner l’ennemi, c’est déjà connaître son visage. Les propositions de l’opposition sont multiples. Vous n’avez qu’à piocher.
Et, peut-être, alors nous pardonnerons-vous.
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