C’est toujours un régal d’entendre Mme Hidalgo, le calamiteux Maire de Paris, proférer des stupidités sur le ton péremptoire qu’elle affectionne. Ainsi avait-elle fait du « Ramadan » une tradition culturelle française et du Front national créé en 1972 un parti collaborationniste durant l’occupation allemande. Aujourd’hui, elle reproche à la France, insuffisamment accueillante aux immigrés, de n’être pas au rendez-vous de son histoire. Il est vrai que chaque être vivant a rendez-vous avec la mort, mais pour un élu français, l’ambition prioritaire devrait être de prolonger la vie de la France, non d’aspirer à sa disparition. Certes, la France a cultivé une pensée rationnelle et universelle qu’elle a voulu propager dans le monde. Cela a donné d’abord son rayonnement intellectuel au siècle des Lumières, puis d’une manière moins reluisante son expansion militaire et révolutionnaire en Europe qui a suscité la réaction nationaliste de l’Allemagne. Cela a enfin justifié le colonialisme du XIXe siècle défendu par Jules Ferry comme une mission civilisatrice. Manifestement, la France d’aujourd’hui a non seulement perdu de son prestige intellectuel, mais lorsque des immigrés s’y précipitent, ce ne sont pas des intellectuels persécutés dans leur pays, mais des migrants à la recherche de meilleures conditions de vie matérielles. Pour beaucoup, ils sont porteurs d’une culture différente qu’ils n’entendent pas abandonner et s’ils professent la religion musulmane, celle-ci est aux antipodes du rationalisme français, que l’héritage grec et la pensée chrétienne avaient rendu possible. Etre au rendez-vous de l’histoire consisterait donc pour une « société ouverte » à s’ouvrir encore davantage à des populations qui progressivement, en raison de leur poids démographique, introduiraient un esprit de fermeture. La tolérance à l’intolérance, comme l’a souligné Popper, conduit à la victoire de l’intolérance. Lorsque des populations fuient la misère pour atteindre l’Eldorado, elles peuvent aussi transformer celui-ci et le réduire à la misère. Les colons européens ont développé le monde. Les invasions barbares dans l’Empire Romain ont détruit celui-ci. Ces deux formes de migrations ne sont pas identiques. Elles sont contradictoires.
De manière semblable, il importe de distinguer les migrants économiques et les réfugiés politiques. Ces derniers sont peu nombreux et appartiennent souvent à l’élite de leur nation d’origine. L’Ouest a bénéficié de l’accueil de demandeurs d’asile issus de l’Empire soviétique et de ses alliés, des Cubains aux Vietnamiens. La Hongrie, particulièrement résistante au communisme, a non seulement fourni nombre de savants ou d’artistes, mais le père d’un des derniers Présidents de la République, et l’Ambassadeur actuel, Georges Karoliy, arrivé en France à l’âge de un an, lorsque l’aristocratie hongroise a été chassée par la dictature marxiste. Celui-ci n’a aucune difficulté à justifier le refus de son pays d’accueillir des migrants, parce que son parcours personnel souligne la différence qui sépare la victime d’une situation politique, qui la contraint à mettre son talent et ses connaissances au service d’un autre pays, du migrant cherchant à vivre mieux à l’étranger, en apportant un travail non qualifié et peu rémunéré, ou en bénéficiant de prestations diverses. A cette distinction s’en ajoute une autre qu’impose la diversité des identités nationales, liées avant tout à l’histoire de chaque pays. Les anciens Empires coloniaux attirent naturellement les ressortissants des anciennes colonies, qui les « colonisent » à rebours, comme l’a remarqué Vladimir Poutine. Certains pays cultivent même un esprit de repentance totalement injustifié qui les pousse à accueillir les migrants originaires de leurs anciennes dépendances. Si l’Allemagne professe une culpabilité héritée du nazisme qui la pousse à « l’autrisme », les autres pays d’Europe centrale et orientale qui n’ont pas participé à l’expansion coloniale, et ne subissent aucune dette morale imaginaire à cet égard, mais qui ont subi la domination de voisins conquérants, veulent légitimement sauvegarder une identité et une souveraineté enfin retrouvées.
Notre jupitérien Président, si sensible à la diversité des immigrés, voit celle des peuples européens et leur histoire du haut de son Olympe, et il menace de sanctions ceux qui renâclent à accueillir leur quota de migrants déguisés en demandeurs d’asile. Donneur de leçons, il refuse d’en recevoir. Pourtant, un cours d’honnêteté intellectuelle serait indispensable pour lui ôter cette duplicité structurelle du « en même temps ». Non content de dénoncer le cynisme et l’irresponsabilité des dirigeants italiens, alors que l’Italie met seulement fin à un flux de réfugiés devenu intolérable, le Président français fait refouler les migrants à la frontière italienne et ne propose nullement à l’Aquarius d’accoster dans un port français. Mais, « en même temps », il dit aux socialistes espagnols que les passagers de ce bateau pourront venir en France, et propose la création en Europe de centres fermés pour l’accueil des demandeurs d’asile. Où cela ? Mais dans les pays géographiquement les plus proches du départ de l’immigration : l’Italie, notamment ! Comme on sait que la durée de rétention est limitée, on voit bien que cette solution ne résout rien, et irrite davantage les Italiens. La sélection de la poignée de véritables réfugiés par rapport à la foule des migrants doit pouvoir se faire avant l’embarquement, et non après !
Les faits sont têtus. Malgré le rouleau compresseur de la désinformation, qui met en avant certaines exceptions et minimise la masse des faits, les Français sont aujourd’hui convaincus que le terrorisme a tout à voir avec l’islamisme, et que de nombreux quartiers échappent à la République en raison du poids grandissant d’une immigration non-assimilée. L’antiracisme castrateur empêche de voir la réalité et plus encore de dire la vérité. Révélateur de cette dérive : l’emprisonnement de Tommy Robinson pour avoir tiré de la discrétion imposée par la justice britannique une affaire ignoble de prédation sexuelle envers des mineurs dans laquelle des Pakistanais seraient impliqués. Qu’un pays réputé pour la qualité de sa justice et pour sa défense de la liberté d’expression en arrive à se renier à ce point fait apparaître sous un autre jour la question du respect des valeurs qui nous sont propres. En l’occurrence, les libertés fondamentales des citoyens, actuellement en danger, y occupent une place plus importante que l’accueil d’étrangers qui ne souhaitent pas respecter nos valeurs.
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