Paris, Istanbul, Suruç, Tunis, Port El-Kantaoui, Ankara, Beyrouth, Bamako, Saint-Denis, Ouagadougou, Grand-Bassam, Bruxelles : depuis un an, une douzaine d’attaques terroristes islamistes de grande ampleur ont causé la mort de près de 500 personnes en Europe, en Afrique, en Asie Mineure et au Moyen-Orient, la France payant le plus lourd tribut avec près d’un tiers des victimes.
Daesh vient tuer dans nos rues nos femmes et nos enfants.
Que fait la France ?
Que fait la France, lorsqu’elle arme, contre Bachar el-Assad, les rebelles syriens affiliés à Al-Qaida comme le Front al-Nosra, ou qui dépendent plus ou moins secrètement de la nébuleuse djihadiste comme l’Ahrar al-Cham ?
Que fait la France quand elle continue à faire une priorité diplomatique de combattre ou de ne pas associer à la coalition les vrais ennemis de Daech ?
Que fait la France, quand sa priorité reste de défaire le Président syrien, dont je ne conteste pas le statut de dictateur au jeu trouble et aux mains tachées du sang d’au moins 250 000 de ses compatriotes, mais engagé dans une lutte implacable contre l’EIIL ?
Que fait la France quand elle apporte son soutien aux Etats-Unis qui ont renoncé à interrompre l’avancée des colonnes de Daesh dans le désert syrien en direction de Palmyre tombée en mai 2015 ?
Que fait la France quand, au lieu de revoir ses alliances avec le Qatar et l’Arabie Saoudite, aux régimes non moins contestables qu’en Syrie et financeurs invétérés du terrorisme, elle décore à l’Elysée un prince saoudien ?
Que fait la France pour lutter contre le chaos migratoire à laquelle la troïka la livre et qui facilite l’entrée des terroristes ?
Que fait la France qui, trop endettée, semble avoir besoin d’être en perpétuel état d’urgence pour tenter, vaille que vaille, d’assurer la sécurité des Français ?
Qu’a fait la France pour aider l’unité afghane des Pasdaran iraniens, les combattants kurdes, les avions russes, le Hezbollah et l’armée gouvernementale syrienne à reprendre Palmyre, sans ses trésors archéologiques, et donc pour repousser Daesh à la frontière irakienne ?
Que fait la France, fille aînée de l’Eglise et éducatrice des peuples, pour reprendre Mossoul vidée de ses Chrétiens ?
Que fait la France pour défaire Daesh ?
Daesh est notre ennemi.
Est-il vraiment celui de la France ?
> Florent Ly-Machabert est directeur de mémoire et chargé de cours à l’EDHEC et à l’Univ. Paris I Panthéon Sorbonne et professeur de sciences économiques et sociales. Auteur de plusieurs ouvrages aux Ed. Lettres du Monde et Ubifrance, il est également consultant indépendant auprès de collectivités publiques (il a créé le cabinet Samarie & Cie), expert des nouveaux modèles de croissance et de développement économique. Le site de l’auteur.
14 Comments
Comments are closed.