À la veille de son élection, tout le monde s’en souvient, le Président Hollande avait solennellement proclamé : « Moi Président de la République, je ferai en sorte que mon comportement soit à chaque instant exemplaire » ! Or, cette belle promesse, chacun a pu constater ce qu’il en était advenu, chacun a pu constater comment elle a été observée et concrètement mise en œuvre. Exemplaire en quoi, son comportement, se demandera-t-on en effet ? Car si, en l’occurrence, il y a chez cet imposteur quelque chose d’exemplaire, c’est bien son impudence sans limite. L’exemple qu’il vient d’offrir à notre pays à travers les ultimes soubresauts de sa liaison avec Mme Trierweiller, la concubine qu’il n’avait pas craint d’installer à l’Élysée en tant que « première dame de France », nous en apporte une nouvelle fois une preuve très éloquente.
En préambule, commençons par faire un sort aux arguties fallacieuses parfois invoquées pour tenter de justifier l’existence d’un prétendu « domaine privé » du président. Une femme avec qui le président, si possible discrètement, se contenterait de coucher, oui, on pourrait, à l’extrême limite, dire que celle-là n’appartiendrait qu’à sa vie privée, à son « jardin secret » (même si, pour un président de la république, le domaine privé est par la force des choses beaucoup plus restreint que pour un simple citoyen), mais une femme que celui-ci, officiellement, installe à l’Élysée, à qui il offre des bureaux, un secrétariat de quatre personnes et un chef de cabinet, une femme qu’il impose dans les voyages officiels et les rencontres avec les chefs d’État étrangers, celle-ci, même si ce n’est qu’une concubine et non une épouse légitime, est-il en droit de prétendre à son sujet qu’elle ne relèverait que de sa vie privée et que : « circulez, il n’y a rien à voir ; occupez-vous donc de vos oignons », comme il l’a eu le front de nous l’affirmer lors de sa dernière conférence de presse ? De sa part quelle totale inconséquence, quelle confondante hypocrisie ! Et quel manque de dignité présidentielle qui en a fait la risée de la presse mondiale…
“Allons, tous ensemble, en avant joyeusement vers la décivilisation !”
Arrêtons maintenant un instant notre attention sur le sidérant communiqué publié par l’Élysée pour annoncer que le Président donnait son congé à la concubine que naguère encore il nous présentait comme « la femme de sa vie » : « Je fais savoir que j’ai mis fin à la vie commune que je partageais avec Valérie Trierweiler ». Sidérant sur le fond comme dans la forme, ce communiqué… Dans la forme, « une vie commune que l’on partage ensemble », cela s’appelle un pléonasme. Sur le fond, quelle brutalité et quel manque absolu d’égards dans cet énoncé à la 1ère personne, assénant une décision unilatérale, émanant de lui seul et reléguant sa compagne à la place subalterne de simple objet du discours. Une véritable muflerie ! Et même si l’on a peu d’estime pour la favorite déchue, la femme évincée, l’on ne peut qu’être choqué du procédé dont elle est aujourd’hui victime. Du temps où en France l’on cultivait encore la courtoisie, sans hésiter, on eût traité François Hollande de « butor », voire de « goujat » ; dans le lexique d’aujourd’hui, on parlera plutôt à son propos de « machisme » éhonté et odieux…
Les dames apprécieront : on serait cependant curieux de savoir ce qu’en pense notre Défenseuse en Cheffe des Droits des Femmes, la si sourcilleuse Mlle Najat Vallaud-Belkacem, responsable auprès du gouvernement de la Propagandastaffel, chargée entre autre de nous inculquer les bonnes manières féministes, laquelle vient justement d’entreprendre de rééduquer les affreux phallocrates que nous sommes afin qu’ils apprennent à dépasser les stéréotypes sexuels éculés où ils se sont laissé trop longtemps enfermer et se convertissent dare-dare à l’idéal radieux du « trans-genre ». Va-t-elle, n’écoutant que son courage, faire entendre une protestation indignée ? On l’espère mais sans cependant trop y croire…
Car, mine de rien, c’est en fait à une belle régression « civilisationnelle » que ce à quoi il nous est donné, à travers l’exemple présidentiel, d’assister aujourd’hui. Nos prétendus progressistes n’ont pas l’air de s’en apercevoir. Faisons donc un peu d’histoire et aidons-les à y regarder de plus près. En 1804, Napoléon promulgue le Code civil, un édifice juridique considéré comme relativement misogyne en matière matrimoniale par rapport à ce qui se pratiquait sous l’ancien régime. Cependant le mariage civil ainsi que le divorce civil, tels que les instaurait le Code civil de Napoléon, apportaient aux femmes mariées, sinon l’égalité avec le conjoint, du moins une réelle protection et des garanties précises en cas de séparation. Le mari était mis dans l’impossibilité de « virer comme une malpropre » l’épouse sous prétexte qu’elle avait cessé de plaire. Les articles réglementant le divorce lui imposaient en effet, préalablement à toute séparation, de comparaître devant un juge afin que celui-ci décidât des dispositions de nature à préserver les intérêts matériels et moraux de la femme divorcée. Mais pour le Président Hollande (lui qui pourtant s’était fait le promoteur zélé du mariage pour tous) foin de toutes ces procédures longues et compliquées, bien trop embarrassantes ! Ce que par ses actes il prône et nous offre comme modèle à suivre, c’est la méthode expéditive, ce n’est ni plus ni moins que le retour à la vulgaire répudiation en vigueur dans les sociétés archaïques ! Qui donc oserait voir là un progrès ? Allons, tous ensemble, en avant joyeusement vers la décivilisation !
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