Traditionalisme/progressisme sont les deux faces d’une même pièce : la féminisation de l’Eglise. La pureté virginale appliquée à l’Eglise, une Eglise qui de fait ne peut plus se remettre en question, nourrit la divergence en son sein. Son versant progressiste devient une Eglise qui a peur de se séparer du monde, qui a peur d’en être détachée, comme une mère avec son enfant, qu’elle empêche dès lors de grandir et qui en est prisonnière. Son versant traditionaliste tente lui, de reproduire le monde qu’il connaît à l’identique, là encore, comme une femme qui devient mère et dont le principal objectif est la stabilité. De son point de vue de femme traditionnelle, les changements sont vus comme pernicieux car ils affectent sa capacité à maîtriser son environnement.
Progressistes/traditionalistes, votre comportement semeur de division me met en colère.
Je vous hais progressistes d’avoir abandonné la Vérité à si bon compte. Je vous hais traditionalistes de vous renfermer sur un dogme inamovible qui vous soulage d’une confrontation avec le monde. Tous, vous salissez l’image de Sainte Marie, cette femme que vous dénaturez au nom de vos propres fantasmes de retour à la mère, vous incapables d’évoluer, vous incapables d’Evangéliser en proposant des changements dans la Vérité. Oui, j’affirme qu’à chaque fois que vous agissez en tant que progressistes ou traditionalistes, vous salissez Sainte Marie de vos vices. Vous voulez faire les Anges et vous vous rabaissez à l’état de bêtes, vous qui La placez au-dessus de Dieu pour assouvir votre perversion, vous si faibles et si enfermés que vous êtes en train d’étouffer notre Eglise de l’intérieur par des débats caduques, vous qui vous affrontez en croyant que votre affrontement a un sens alors qu’il n’est que division, qu’il empêche l’Eglise de vivre dans l’Unité, vous qui L’étouffez aussi de l’extérieur en La laissant incapable de se défendre face au mal.
Le diable ne peut tuer l’idée de Dieu, il sème alors la division.
Le manque de sens, c’est la division. Marie est devenue signe de division au sein même de l’Eglise catholique parce qu’elle n’est qu’une idée magique erronée que certains se sont attachés à transférer à l’Institution. Cette vision d’une Eglise mensongèrement pure s’est développée en même temps que la virginité mariale s’y est étendue au-delà de toute borne, surpassant en cela, et de bien des manières, le concept de Sainte Trinité, ou de Sainte Famille, pourrissant notre Eglise de l’intérieur au fur et à mesure que l’immaturité et le manque de remises en question y étaient promus. Car tout s’oppose à la virginité dans le message de Jésus. La virginité, c’est le mensonge d’une perfection éternelle faite homme qui n’appartient qu’à Dieu. L’Eglise doit accepter son impureté et non vivre dans les faux semblants. La salissure, le péché originel est notre lot. Ces concepts sont à la base de la doctrine de l’Eglise. Leur opposer la virginité mariale est une forfaiture qui empêche d’avancer. Car la grâce obtenue par le Saint Esprit s’oppose à jamais à l’état même de virginité. Mais pas seulement. La rédemption demandée et obtenue de Dieu, par l’intermédiaire de l’Esprit saint, en invoquant Jésus, s’oppose également à ce concept de virginité mariale telle qu’elle est pratiquée à ce jour. La forfaiture est telle que Sainte Marie aurait été sauvée avant même la venue de Jésus sur terre. Et pour cela, il fallait bien que Anne, la mère de Marie soit déclarée vierge elle-aussi. Mais dès lors toute la lignée de Marie aurait due être déclarée vierge. Car la rédemption seule ne pouvait survenir qu’à l’onction de Jésus à moins d’être née vierge. Vous savez pourquoi nos grands théologiens n’ont pas été jusqu’au bout de leur raisonnement ? Parce qu’en allant jusqu’au bout de la lignée, ils auraient dû déclarer Eve vierge, également, et pure de surcroît ! Triste dogme qui prend l’eau, logiquement, de partout, qui s’oppose aux paroles de Jésus, qui sème la division, qui rend immature notre Eglise, qui attire à Elle des efféminés, quand il ne les rend pas comme tel à force de mensonges. Tout est faux dans ce dogme envahissant de la virginité mariale perpétuelle et absolue. Tout pue le mensonge quand on veut l’appliquer à ce monde. Et finalement, tout s’oppose à l’Eglise et La divise de l’intérieur par faiblesse ou raideur. Nous sommes nés de l’impureté, nous vivons et nous mourrons dans l’impureté. Etre un homme, c’est accepter cet état de fait pour mieux cheminer vers Dieu. Je pense même que c’est cela le début d’un chemin de sainteté.
L’Evangélisation du petit peuple n’excuse rien.
Alors bien entendu, depuis pas mal de temps, on a flatté le petit peuple avec ce dogme qui permettait aux pauvres d’esprit d’accéder, soi-disant, à Dieu de manière magique. On en a fait un instrument de conversion régressif pour catholiques immatures, et beaucoup de nos représentants qui n’y croyaient pas une seule seconde, ont laissé faire en pensant que les petites gens avaient besoin de ce genre d’image tandis qu’eux, seraient aptes à faire les distinctions nécessaires entre idolâtrie et religiosité. Outre l’orgueil qui a présidé à une telle réflexion, loin d’aider le petit peuple, nous l’avons laissé dans la misère de son culte à la déesse mère (Jérémie), par manque de charité. Et les miséreux en ont payé le prix. Ils se sont d’ailleurs écartés de l’Eglise au fur et à mesure qu’ils croyaient devenir riches. C’est aussi nous qui les avons laissés sombrer dans une misère morale encore plus grande avant qu’ils ne jettent le bébé avec l’eau du bain. Car, pour n’en être pas moins faux, tout n’est pas à jeter dans cette vision perpétuellement viriginale de Marie. Et c’est bien là le souci. Marie était bien une vierge consacrée à Dieu et éduquée au milieu du Temple. Elle était certainement très spéciale, tout comme Saint Joseph pour que Dieu les aient choisis. Mais sa virginité perpétuelle, absolue… le principal n’était-il pas de savoir qu’elle était née impure, et que seule l’intervention de l’Esprit Saint pouvait la sanctifier avant l’arrivée de Jésus. Tout comme Marie, nous devons vivre dans cette attente/demande de sanctification, non seulement personnellement, mais également collectivement, au sein de l’Eglise. Croire que nous, hommes, femmes, pères et mères, nos décisions et nos pensées pourraient être exemptes de tout péché, et que nous serions incapables de travestir le don de Dieu fait à travers l’Esprit Saint, est une hérésie, une hérésie complètement folle, non incarnée, déconnectée du monde et de Dieu. Les Saints ne sont pas des personnes pures. Elles sont des personnes inspirées en Dieu par l’Esprit Saint, des personnes qui ont conscience de leur péché, et qui savent le dépasser par la grâce de Jésus. Il va donc falloir en rabattre, nous qui ne sommes pas des exemples, si nous voulons vraiment prendre exemple sur Marie.
Or la boutade magique et immanente est devenue centrale dans notre Eglise.
Les divisions au sein de l’Eglise ne sont pas nouvelles. L’Eglise s’imagine pouvoir supporter ces divisions parce qu’Elle en a vu d’autres. Elle se croit forte aujourd’hui parce que Jésus et l’Esprit Saint ont fait d’Elle ce qu’Elle est. J’affirme au contraire que notre Eglise est faible comme jamais et que nous allons subir bien des épreuves si nous ne voulons pas l’accepter. En France, il y a pas mal de temps que nous subissons ces épreuves. Celles-ci ne sont qu’un avant-goût de ce qui attend le monde catholique dans son ensemble. Car Dieu fera plier notre tête d’obstinés si nous continuons sur le mauvais chemin. Oui, il ira jusqu’à ce qu’il n’y ait plus que des pierres qui soient catholiques, si nous continuons à nous prendre pour ce que nous ne sommes pas. Des personnes incapables de discuter ne devraient pas donner des leçons en termes de Vérité. Et des personnes folles conduites par le suivisme d’un monde encore plus fou qu’elles, ne devraient pas avoir de prétention en ces mêmes termes.
Les traditionalistes toujours plus divisés ; les progressistes toujours moins nombreux ; refuser la division ou plutôt l’ex-communication que le départ volontaire.
En Dieu nous serons toujours dans l’unité et dans Marie nous serons toujours divisés, car enfermés dans notre égocentrisme enfantin. Marie va vers Dieu, faisons de même en ne passant plus jamais de l’exemple au culte. La deuxième naissance de Jésus commence quand Il reçoit l’Esprit Saint. Sa première naissance, physique, était certes, très importante, et nécessaire, mais l’exemple de celle-ci ne suffira jamais à nous guider jusqu’à Dieu. Elle est un point de départ qui fait de nous des êtres appartenant à la nature, comme beaucoup d’autres entités très respectables d’ailleurs, mais pas réellement divines. Nous devons avoir la plus grande gratitude pour mère nature qui a permis notre naissance, mais cette reconnaissance ne doit pas prendre le pas sur notre religiosité. Je comprends bien que les catholiques qui ont été évangélisés par leur mère aient du mal à ne pas confondre les deux. Pourtant si, en des temps plus cléments, cette confusion a pu perdurer, aujourd’hui, ce n’est plus possible. La force de féminisation totalitaire est en train d’achever son processus d’autodestruction, aussi bien dans nos sociétés, qu’à l’intérieur de l’Eglise et il est temps que des voix s’élèvent pour nous appeler à une nécessaire contrition tout en nous rendant plus aptes à Evangéliser le monde. Or à cause d’un culte déplacé, nous sommes divisés, de plus en plus, et le pire, c’est de nous voir hésiter entre un tribalisme et une indifférenciation rassurantes. Ces deux espèces de féminisation ne sont pas des solutions. Il n’y a pas d’évolution dans la régression matriarcale. Tout juste une manière de sauver les meubles et de ne pas descendre en-dessous du niveau d’une bête.
On nous a demandé notre avis pour le synode, je le donne. Une Eglise féminisée, incapable de se réformer sans s’affadir.
Dernièrement, j’ai cru que nous pourrions avancer ensemble (« Synode de la famille : comment l’Eglise en est arrivée là ? »). Au vu des résultats du synode, j’ai compris que notre Eglise hésitait entre le schisme et l’immobilisme, et qu’il allait falloir, pour dépasser tous ces périls, parler avant de ce qui alimente notre division depuis des centaines d’années. La féminisation et le culte marial devraient être pour moi au centre de cet échange. Tout comme notre société, notre Eglise a vécu sur une richesse passée. Plus nous retarderons le bilan de nos erreurs, plus la note sera salée en termes de remises en questions et de déchristianisation. Ici en France, la société se déchristianise depuis que l’Eglise en a oubliée d’être virile. L’Ancien régime l’avait précédée en cela. En parallèle, le culte marial n’a cessé de prendre une place croissante dans la société. Et finalement, la croyance et la pratique se sont affaiblies jusqu’à devenir aujourd’hui très minoritaires. De ce monde en déliquescence, je lance un appel général à la discussion. Si j’ai tort que quelqu’un me le démontre, sinon qu’il se taise et qu’il rejoigne le combat. Par bien des aspects, la France est au centre de la lutte qui se mène contre le mal. En termes spirituels, le monde entier suit nos découvertes et nos erreurs. Nous avons donc la responsabilité, malgré l’oppression spirituelle que nous subissons, oppression qui tente de nous empêcher d’agir, d’user des moyens qui nous été légués par l’Eglise pour aller plus loin : remise en question, contrition, pardon, communion. L’Eglise ne peut s’empêcher d’utiliser elle-même ces moyens sans se couper d’Elle-même. Car l’Eglise est détentrice d’une Vérité qu’elle ne connaît pas entièrement. Ces moyens seront toujours pour elle, la garantie de pouvoir L’appréhender sous ses divers aspects et de revenir sur ces erreurs d’interprétation de l’Esprit Saint qui sont faciles à identifier parce qu’elles donnent de mauvais fruits.
> Durandal Léonidas anime un blog.
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