Une victoire de la sensiblerie antispéciste

La chambre de cassation pénale de Buenos-Aires en Argentine a reconnu le 21 décembre le droit de vivre en liberté à une femelle orang-outan, Sandra, en zoo depuis vingt ans, considérant l’animal comme « une personne non humaine ». Cette juridiction a décidé d’appliquer à l’animal une ordonnance d’Habeas Corpus, c’est-à-dire le droit de ne pas être emprisonné sans jugement. Même s’il ne s’agit pas d’un être humain, il a été considéré que le primate avait des sentiments et le droit à la liberté.

L’Association de Fonctionnaires et d’Avocats pour les Droits des Animaux (Afada) avait saisi le tribunal pour demander la libération de l’orang-outan. “La décision de dimanche ouvre la voie non seulement pour la libération d’autres grands singes, mais également pour tous les êtres sensibles” s’est enthousiasmé l’avocat de cette association, Paul Buompadre dans les colonnes du journal argentin La Nación.

En Espagne, les chimpanzés, les gorilles, les orang-outans et les bonobos ont depuis 2008 “des droits humains”. De même, en 2013, le gouvernement indien s’était prononcé contre la captivité des dauphins, interdisant ainsi les delphinariums dans tout le pays.

Cependant, il y a un mois, un tribunal new-yorkais a rejeté une requête similaire de remise en liberté de Tommy, un chimpanzé adopté par un particulier, faisant valoir qu’un singe, n’étant pas une personne, ne pouvait pas bénéficier des droits garantis par l’Habeas corpus.

Quant à Adrian Sestelo, le responsable du département de biologie du zoo qui accueille Sandra, rappelle dans les colonnes de La Nación : “Une des des erreurs les plus fréquemment commises par les hommes dans leurs façons d’interagir avec les animaux est de leur prêter des comportements humains. Un animal reste un animal”.

On vit une époque formidable ! La qualité de personne humaine est niée pour les fœtus, comme le droit à la vie pour les grands malades, mais les primates ont des droits en tant que « personnes non humaines ». Les lobbies végétariens, végétaliens et anti-spécistes ont un boulevard devant eux. Et l’anthropologie humaniste vient de perdre une bataille.

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50 Comments

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  • katia , 2 janvier 2015 @ 11 h 55 min

    EXCELLENT, MOI AUSSI je sauverais plutot l’ animal.. tt a fait d’ accord, continuons a nous battre pour les animaux!!

  • du LYS , 6 janvier 2015 @ 9 h 08 min

    La cruauté n’est pas spécifique à l’Homme : le monde animal peut être tout aussi inutilement cruel. Donnez des mains à une poule et son premier geste sera d’étrangler sa concurrente !

  • F_156 , 6 janvier 2015 @ 16 h 18 min

    Intéressant ! “l’homme, supérieur à la femme”… Et en quoi réside la supériorité de l’homme sur la femme ? Est-ce dans le fait de la force brute ? En ce cas, d’accord. Bien vu. Et qu’en est-il quand un problème requiert la nécessité d’un esprit astucieux, avisé ? Hein ? Y a-t-il quelqu’un dans la boîte crânienne de l’homme de Neandertal ?
    Si on considère les avancées de l’homme et de la femme dans la société, on trouve quand même que les femmes ne sont pas entrées en force par la grande porte, mais sont parvenues à leurs objectifs en usant de l’élasticité, du fait de jouer la montre et de se montrer finalement plus endurantes sur la distance que leurs homologues masculins, de la feinte, de la faculté de se faufiler par les brèches laissées largement ouvertes par l’homme de manière à obtenir gain de cause pour leurs droits fondamentaux et tout n’est pas encore gagné… C’est quand même autre chose que la force brute. Mais peut-être effectivement, quand on est tenu pour l’éternel second, on a tout loisir d’observer et c’est par l’observation, le calme, un sang-froid extraordinaire (ne sommes-nous pas l’antique serpent des origines ?) qu’un esprit s’exerce à l’intelligence et y parvient bien certainement. Point n’est besoin alors de la force brute, il suffira de la contourner etc, etc.

  • Alex , 8 janvier 2015 @ 23 h 42 min

    Et s’il y avait un peu de vrai, autant dans le biocentrisme, que dans l’anthropocentrisme ?

    Et s’il fallait ne manger de viande que celle nécessaire à notre corps pour survivre, sans tuer d’animaux par excès au delà du besoin ?

    Et s’il fallait reconnaitre le droit à toute espèce vivante de pouvoir évoluer pour devenir intelligente après des millions d’années d’évolution, si la théorie de l’évolution était confirmée ?

    Le panda a peut-être le droit de vivre pour devenir un panda intelligent comme un Homme, après des millions d’années d’évolution !

    Si nous tuons le panda et son habitat naturel, nous tuons le possible devenir de cette espèce et nous tuons notre propre capacité à pouvoir étudier la théorie de l’évolution à l’avenir.

    Ces questionnements sur la place des animaux dans la vie, ne sont-ils pas en fait des questions sur la place de l’Homme dans l’univers et dans la vie ?

    N’est-ce pas inconsciemment aussi, un questionnement sur la place que nous accorderions à une possible vie extraterrestre bactérienne, végétale, animale ou même intelligente et consciente d’elle-même ?

    Où placer une potentielle vie extraterrestre dans ces schémas biocentriste et anthropocentriste ?

  • Alex , 8 janvier 2015 @ 23 h 54 min

    @Dofiar :

    Vous n’acceptez pas votre part animale, celle de l’Homme.

    Vous n’êtes pas antispéciciste, vous êtes spéciste, mais contre les Hommes.

    C’est en refusant sa part animale qu’on engendre des Hitler, Staline etc.

    Tuer un animal est donc aussi acceptable que de tuer un Homme, dépendamment du contexte, de la survie et de l’évolution.

    Nous pourrions aussi évoquer la question de la peine de mort, qui de même appartient à ces sujets.

  • Alex , 9 janvier 2015 @ 0 h 23 min

    @kebir50 :

    Si on pose une bombe ou qu’on assassine un enfant, c’est qu’on est encore dans un contexte animal, non ?

    C’est bien la preuve que l’Homme mérite au moins autant de respect que l’animal (si ce n’est plus), même le poseur de bombe ou l’assassin d’enfants ?

  • Luc Ruy , 9 janvier 2015 @ 1 h 46 min

    Ce serait bien d’en finir une bonne fois pour toute avec l’amalgame Moyen Âge – obscurantisme.

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