Une religion qui rend fou ?

Une série de faits isolés, complaisamment montés en épingle depuis quelques jours par nos medias toujours aussi avides de sensationnel et toujours travaillés en sous-main par une islamophobie rampante (voire galopante !), viennent de survenir de façon si opportune que cela paraîtra éminemment suspect et ne pourra qu’inciter tous les observateurs sensés et raisonnables à redoubler de méfiance. Ces faits n’ont-ils pas en premier lieu pour effet d’alimenter les jugements hostiles, de renforcer les préjugés malveillants à l’encontre d’une religion pourtant considérée par tous les spécialistes homologués comme fondamentalement pacifique ?

Un petit rappel des faits pour commencer :

A Ottawa, le 22/10, un certain Michael Zehaf-Bibeau, délinquant et toxicomane converti à l’Islam, après avoir exécuté une sentinelle, pénètre dans le Parlement du Canada où il déclenche une fusillade à l’issue de laquelle il sera traqué et abattu comme un chien. Mais cela n’est, de toute évidence, qu’un fait isolé, dont le responsable, semble-t-il, est psychologiquement dérangé.

Deux jours auparavant, toujours au Canada, à Saint-Jean-sur-Richelieu, deux soldats de l’armée canadienne avaient été renversés par une voiture que conduisait un sympathisant de l’État Islamique. L’un deux est décédé. Mais cela n’était, de toute évidence, qu’un fait isolé, dont le responsable, semble-t-il, était psychologiquement dérangé.

A Sydney, le 15/12, le dénommé Man Haron Monis, un repris de justice, islamiste d’origine iranienne converti au Sunnisme, a pris en otage 17 personnes dans un café du centre ville, le Lindt Chocolat Café. Il revendique son allégeance au califat islamique au moyen d’un drapeau noir, sur lequel est inscrit la chahada (une phrase arabe signifiant littéralement « Il n’existe aucun autre Dieu que Allah, et Mahomet en est le messager ». Au lieu de chercher à négocier pour trouver avec lui un terrain d’entente, l’administration australienne choisit la solution de force. Bilan 3 morts et 2 blessés. Mais cela n’est, de toute évidence, qu’un fait isolé, dont le responsable, semble-t-il, est psychologiquement dérangé.

A Joué-lès-Tours, le 20/12, vers 14h, un certain Bertrand « Bilal » Nzohabonayo, un jeune homme d’origine burundaise, délinquant et toxicomane converti à l’Islam, entre dans le commissariat et, au cri de « Allahou Akbar » (Allah est le plus grand), agresse trois policiers et policières avec son petit canif. Au lieu de chercher à le raisonner et à le maîtriser en douceur, les flics l’abattent alors sans pitié. Il est vrai que, prononcé dans un commissariat, le cri à caractère religieux qu’il poussait pouvait apparaitre comme constituant une flagrante atteinte à la laïcité. Peut-on pour autant, sous prétexte de défense de la laïcité, abattre ainsi, sans sommation, un simple contrevenant ? Dans ce cas, qu’attend-on pour ouvrir aussi le feu sur les fanatiques intégristes qui déposent un peu partout dans l’espace public leurs satanées crèches ? Mais cela n’est encore, de toute évidence, qu’un fait isolé, dont le responsable, semble-t-il, est psychologiquement dérangé.

A Dijon, le 21/12, vers 20h, trois hommes en djellaba, se réclamant eux aussi du califat islamique et criant « Allahou Akbar » s’amusent à renverser avec leur véhicule quelques mécréants autochtones qui traînaient dans la rue. Ils frappent à cinq reprises. Bilan : 11 blessés dont 2 graves. Mais cela n’est, de toute évidence, qu’un fait isolé, dont le responsable, semble-t-il, est psychologiquement dérangé.

A Nantes, le 22/12, vers 19h00, place Royale où était installé un marché de Noël, Sébastien S., au volant d’une camionnette, fonce dans une foule qui faisaient la queue pour avoir du vin chaud (toujours des mécréants apparemment). Lui aussi, d’après certains témoins, aurait crié « Allahou Akbar ! ». Bilan : 1 mort, 10 blessés dont 3 graves. Mais cela n’est, de toute évidence, qu’un fait isolé, dont le responsable, semble-t-il, est psychologiquement dérangé.

Tout cela est pain béni pour les adeptes du « choc des civilisations » à la Samuel Huntington ; pour tous les réactionnaires islamophobes qui disent que cela fait apparemment beaucoup de gens dérangés qui affichent la Chahada, crient « Allahou Akbar » ou se réclame du Califat Islamique. Et de poser ingénument leurs insidieuses questions : Faut-il donc être dérangé pour crier « Allahou Akbar » ? Est-ce la religion mahométane qui rend fou ou bien est-ce les fous qui se convertissent à l’Islam ? Autrement dit, l’Islam est-il une religion qui détraque ses adeptes ou une religion qui attire en son sein les individus préalablement détraqués ? That is the question ! Une question qui, selon ces incurables malveillants, mériterait d’être scientifiquement étudiée !

Mais il ne faut pas s’emballer… Les gens raisonnables doivent, au contraire, se garder de tout jugement hâtif et se refuser aux amalgames ! Contrairement aux charognards opportunistes qui se saisissent de l’occasion pour incriminer l’islam (une religion pourtant universellement reconnue pour ne prôner que la paix, la tolérance et l’amour), les observateurs les plus objectifs et les plus qualifiés ne peuvent, eux, s’empêcher de voir et de désigner les vraies causes des tensions actuelles, des tensions heureusement tout à fait passagères.

D’abord les propos provocateurs que vient d’éructer l’ignoble Zemmour, un pamphlétaire maurassien toujours prompt, dans le but de nous dresser les uns contre les autres, à jeter de l’huile sur le feu. Ensuite la campagne d’une violence inouïe manigancée par tout ce que la France comporte de calotins, de culs-bénis, d’intégristes, de réactionnaires, voire de fascistes franchement revendiqués, pour imposer dans notre espace public leurs crèches dites de « Noël » (qu’attend-on d’ailleurs pour retirer ce mot obscène du dictionnaire ?), toutes ces survivances obscurantistes des superstitions moyenâgeuses, toutes ces momeries d’un parfait mauvais goût, dégoulinantes de mièvrerie saint-sulpicienne, tout ce bric-à-brac rétrograde qui, dans un pays métissé et multiculturel comme le nôtre, attente gravement à la laïcité et au vivre-ensemble citoyen.

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  • geo40 , 29 décembre 2014 @ 10 h 13 min

    L’Islam est, pour le moment, une religion-culture de paix….armée.
    Mahomet a converti “besif” des millions d'”incroyants”
    Traduction de “besif” : par le sabre.
    Tout est dit.
    L’islam(simple resucée du judaïsme et du christiannisme) n’est pas une religion mais une culture qui va jusqu’à dicter tous les gestes de la vie quotidienne.
    Nous assistons à l’agonie de cet islam conquérant dont Coca-Cola, Mac’Donalds, etc.. finiront par venir à bout comme ils sont venus à bout du communisme le plus mortifère.
    A coté des quelques “fantômes” voilés, combien de mini-jupe?
    Il reste de par le monde quelques barbus illuminés qui croient encore à la renaissance d’un califat.
    Faut-il leur rappeler que nous sommes au XXI siècle?

  • marycp61 , 29 décembre 2014 @ 17 h 06 min

    Le rappel de quelques valeurs morales pourrait calmer les uns et les autres. Du genre : “Ne faites pas aux autres ce que vous n’aimeriez pas qu’ils vous fassent”, “Traitez les autres comme vous voudriez qu’ils vous traitent”, “Respectez les croyances religieuses d’autrui”… Un programme a été mis au point par le Fondation du Chemin du Bonheur et a déjà porté ses fruits. Ainsi, en Colombie, 10000 membres de la police nationale ont sensibilisé 20 % de la population aux préceptes du Chemin du Bonheur, ramenant le calme dans un pays instable.
    Voir sur le site de la Fondation du Chemin du Bonheur.

  • Monique Neveu , 29 décembre 2014 @ 17 h 20 min

    Merci pour cette tranche d’humour sombre.

  • thetruth , 29 décembre 2014 @ 22 h 15 min

    Est-ce mettre de l’huile sur le feu que de dire ce qui EST? Nous vivons dans une société où il est de bon ton de pousser sous la moquette ce qui dérange . Or, il faut parler de ce qui dérange pour tenter de trouver une solution. Ce n’est pas en faisant l’autruche que nous y arriverons. Mais certains, dont vous, apparemment, craignent les vérités.
    Votre message est assez contradictoire:” nous avons le pouvoir de changer les choses…”, Qui est ce ” nous”? Si vous parlez du ” peuple”, j’ai quelques doutes , confortés après avoir vu à la TV une automobiliste bloquée par la neige, annoncée, et qui trouvait inadmissible qu’ “ON” ait rien fait; qui est ce ” ON”? Justement E.Zemmour se bouge, mais dans un sens qui peut-être ne vous plait pas. Aurait- il dit des vérités qui dérangent? Pour quelles raisons dérangent-elles? Voilà la question…E.Zemmour est vilipendé par les béni-oui-oui du ” vivre ensemble”. Mais peut-on vivre avec des gens qui crachent dans les rues ? Qui tentent de nous IMPOSER leur mode de vie et leur croyance, d’une façon SOURNOISE: tu donnes une phalange, on te prend la main, puis le bras, puis…? La réponse est non.En fait ce que nous considérons comme de la compréhension, n’est pris que comme un acte de faiblesse, l’honnêteté peut être bafouée, puisqu’il est permis de mentir à un chien d’Occidental. Je crois que nous rien à faire ensemble. Qui le dira? J’attends, parce qu’il faudra bien le dire.

  • thetruth , 29 décembre 2014 @ 22 h 17 min

    Je l’espère, sinon je ne comprends plus rien.

  • thetruth , 29 décembre 2014 @ 22 h 27 min

    Non, pas islamophobie rampante; juste qu’ on ouvre les yeux sur le véritable état de l’immigration. Boumédienne, dans un esprit revanchard, avait annoncer que nous serions colonisés par les ventres des femmes. Voilà qui a été fait, et , cela étant, moins de rentrées fiscales – moins d’impôts payés-, plus de chômeurs, plus de subventions et appauvrissement du pays: mais tout cela est fait sciemment, diligenté par quelques imams véreux. Jusqu’ à quand allons-nous accepter , avec une certaine complaisance de nos dirigeants, d’être ainsi ruinés? La fin est sans doute proche, parce que les gens se réveillent enfin, ce qu’ils auraient dû faire depuis les années 70. J’espère qu’il y aura un bon retour de bâton: donnant/ donnant: c’est juste ce que nous demandons. Pas plus. Il y a des règles et TOUT le monde les respecte, point.

  • thetruth , 29 décembre 2014 @ 22 h 31 min

    Ah! oui, pourquoi? Il est vrai qu’on ne sait pas trop sur quel pied danser. J’imagine, cependant, qu’il s’agit d’un texte au second degré. J’ ose l ‘espérer…

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