Avortement : le règne de l’idéologie

La chronique de Gérard Leclerc, éditorialiste à France Catholique et Radio Notre Dame, du 27 septembre :

L’enfant à la 12e semaine de grossesse, délai légal pour avorter sur simple demande en France

“J’ai un peu hésité à traiter du sujet du jour, car l’espace d’un éditorial ne convient pas nécessairement pour s’expliquer comme il conviendrait ; tout de même, exprimons quelques réflexions à propos du 40ème anniversaire de la loi Veil, à propos de l’avortement.

D’abord, relevons ce qui est plus qu’une inexactitude, une erreur caractérisée : il n’est pas vrai, comme le titre Le Monde, que le droit à l’avortement a 40 ans. Dans la loi de 1974, il n’était nullement question d’un tel droit ; bien au contraire, dans son préambule, la loi rappelle le principe de la défense de la vie. Et si l’acte abortif se trouve dépénalisé, il l’est au titre d’une exception compassionnelle, eu égard à une situation de détresse. En supprimant cette référence à une situation de détresse, Madame Valaud-Belkacem a profondément modifié l’esprit de la loi. Mais c’était tout à fait conforme à l’idéologie selon laquelle la femme étant maitresse de son corps, elle est souverainement libre de disposer de la vie qui est en elle. Pardon, mais en m’exprimant ainsi, je vais très au-delà de l’expression courante de cette idéologie, car il ne saurait y être fait mention d’une quelconque vie en gestation, encore moins d’un être en formation, l’expression ‘mon corps m’appartient’ est négatrice de l’altérité qui s’est constituée dans l’intimité de la future maman. Tout au plus parlera-t’on d’un ‘amas de cellules’, ce qui s’apparente au négligeable, à l’innommable, à ce que le pape appelle la ‘culture du déchet’. Par ailleurs, il n’est fait nulle mention du moment où, éventuellement, on passerait du stade de ‘l’innommable’ au stade du ‘bébé à naître’. Nous sommes dans l’irrationalité pure : doit-on comprendre que le bébé, à la veille de sa naissance, étant toujours indistinct du corps de sa mère, demeure contre toute vraisemblance un ‘amas de cellules’ ?

Autre problème parmi tant d’autres : on prétend qu’en 1974 il y avait 300.000 avortements clandestins. A l’époque on citait des chiffres encore plus importants, 500.000 souvent. Des spécialistes contestaient cette évaluation en avançant un chiffre plus modeste, de l’ordre de 70.000. C’est dire à quel point on était sous l’emprise des émotions et des arguments militants. 40 ans après, l’idéologie règne toujours en maître, sans pouvoir vraiment cacher la réalité tragique qu’elle voudrait effacer.”

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16 Comments

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  • Azerty , 29 novembre 2014 @ 12 h 27 min

    Il y a cette parole plus terrible encore, concernant ceux qui font du mal aux plus petits et qui feraient mieux de se mettre une meule autour du cou et de se jeter à la mère.

  • Caroline , 30 novembre 2014 @ 16 h 55 min

    Azerty, vous exprimez très bien les délires du Dieu “Projet Parental”, qui renvoie dans l’inhumanité ceux qui ne sont pas le fruit de ce projet, et dans l’ignorance de leurs origines biologiques ceux qui naissent grâce à la PMA et la GPA avec donneur et porteuse anonymes et les enfants nés sous X .

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