Dès l’été 2015, les allocations familiales seront modulées en fonction des revenus. Ce n’est pas un coup de rabot dans la politique familiale française comme le pense Alain Juppé. Une nouvelle fois le Duc d’Aquitaine ne voit pas plus loin que le bout de sa Garonne. C’est le coup fatal au modèle familiale français. Marisol Touraine l’assume fièrement. « C’est une réforme de progrès, c’est une réforme de justice, c’est une réforme de gauche ». Elle a raison. C’est une victoire. Celle de l’effondrement d’un système, d’une philosophie et d’un socle. La victoire de ce progrès qui ne résonne qu’en individu, la victoire de cette justice qui ne voit que d’un œil, la victoire de cette gauche révulsée par tous fondements.
En un demi-quinquennat, Hollande et sa clique ont enterré le modèle familial français au nom du bien commun. Mariage pour tous pour l’égalité, congé parental pour l’égalité, quotient familial pour l’égalité, réforme des allocations familiales pour l’égalité. On jette un voile impudique sur une porte entrouverte, on découvre peu après qu’elle a été défoncée à coup de bélier. A peine la loi Taubira entérinée, une circulaire GPA sortait des jupons de notre Garde des Sceaux. On impose le partage du congé parental, on découvre que les familles ne peuvent se passer du salaire du père. On transforme une politique familiale en politique de revenu, on constatera que comme pour toutes les redistributions, la masse invisible nommée classe moyenne sera la première touchée.
En introduisant une dimension sociale dans la famille, cette gauche induit une distinction entre les familles selon leurs revenus. C’est le principe même de l’universalité qui vacille. Pour quelques centaines de millions d’euros, cette gauche est prête à tout, jusqu’à même ébrécher les piliers de notre nation. C’est aujourd’hui les allocations familiales, ça sera demain la sécurité sociale, le forfait hospitalier, l’école publique et pourquoi pas les timbres et la baguette de pain. En drapant cette mesure de « justice » et de « progrès », cette gauche confirme l’idéologie qui les cornaque. Une idéologie fondée sur la destruction de son adversaire. Ces familles réactionnaires pas assez pauvres pour être encouragées, suffisamment enracinées pour être détestées et trop jeunes pour être culpabilisées. Ces mêmes familles longtemps restées invisibles jusqu’à cette manifestation de janvier 2013.
Oui, c’est une réforme de gauche. De cette gauche qui ne voit dans le progrès que l’annihilation, cette gauche qui ne créée rien mais qui détruit tout. Cette gauche qui considère son pays comme un damier sur lequel on avance ou on retire des pions. Cette gauche qui ne pense qu’en caste, réduisant les personnes à leurs sexes ou leurs comptes en banque. Cette gauche qui au nom d’un égalitarisme bidon oppose et divise : public et privé, riches et pauvres, homos et hétéros…. Oui c’est une réforme de gauche, cette gauche qui ne vit que dans l’instant, vomissant son passée et fermant les yeux sur l’après. Cette même gauche certaine que la droite ne reviendra sur rien.
Arthur de Watrigant pour le Cercle Charles Péguy
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