Histoire des rapports France-Algérie ou l’infamie d’une repentance illégitime (3/3)

Tribune libre de François Préval*

François Hollande l’avait promis dans son programme, il l’a fait, il a condamné solennellement la répression de la manifestation FLN du 17 octobre 1961. Avec moult trémolos et solennités, le chef de l’État fraîchement élu a, avec la bénédiction des grands médias, des élites gauchistes et des associations stipendiées, flétri l’action de la France et rendu hommage à ses ennemis. Encore une fois, nous avons versé dans la repentance la plus honteuse et la plus injustifiée et, encore une fois, tout le monde (ou presque) a accepté que soit salie la France et son histoire. Cet acte de repentance n’a pourtant absolument pas lieu d’être, non seulement parce qu’il repose sur des mensonges avérés (nous y reviendrons plus en détail) mais aussi parce qu’il fait totalement abstraction d’un contexte propre très particulier, celui de la Guerre d’Algérie. Il importe de connaître réellement cette période de notre histoire ainsi que celles qui l’ont précédées, celle des attaques des pirates barbaresques qui écumèrent l’Europe côtière jusqu’au XIXe siècle et bien sûr celle de la période coloniale française de l’Algérie…

I – XVIe-XIXe siècles, les razzias des barbaresques

II XIXe-XXe siècle, l’Algérie française

III – 1954-1962 : la réalité de la Guerre d’Algérie 

Lorsque le 1er novembre 1954, les dirigeants du Front de libération nationale (FLN) lancent l’insurrection, ils ne sont qu’une poignée (moins d’une centaine) et ont face à eux une nation et une armée bien décidées à les réprimer. La classe politique française est alors unanime : le président du Conseil, Pierre Mendès France, déclare à l’Assemblée nationale : « Il n’y aura aucun ménagement contre la sédition, aucun compromis avec elle, chacun ici et là-bas doit le savoir. À la volonté criminelle de quelques hommes doit répondre une répression sans faiblesse car elle est sans injustice. On ne transige pas lorsqu’il s’agit de défendre la paix intérieure de la Nation, l’unité, l’intégrité de la République ». François Mitterrand, alors ministre de la Justice affirme, quant à lui, que « l’Algérie, c’est la France ». L’armée verra ses effectifs passer de 56 000 à 83 000 en 1955 avant de voire le contingent rappelé en février 1956. La France restera toujours dominante sur terrain, mais du fait de l’internationalisation du conflit (la question est portée à l’ONU en 1956), des ambitions européennes de la France peu compatibles avec le maintien de l’empire colonial et de l’opposition à la présence française des deux supergrands américain et soviétique, il apparaît évident qu’elle ne peut gérer ce conflit.

Sur le terrain, l’armée française se bat contre les maquisards et les poseurs de bombes du FLN, que ce soit dans les djebbels ou durant la bataille d’Alger de 1957. Bien sûr, des méthodes d’interrogatoire poussé et même des actes de torture sont commis en vue d’obtenir des informations, des populations sont déplacées et internées arbitrairement, des bavures de soldats ont lieu, mais ces actes n’étaient pas généralisés ni encouragés par la hiérarchie militaire et, surtout, n’avaient pas vocation à faire souffrir sciemment les prisonniers fellaghas. Parallèlement à son action de répression, l’armée française pratique une œuvre sociale, ouvrant de nouvelles routes, relogeant des populations, organisant des écoles et des hôpitaux, à l’instar de l’action du général Maurice Faivre et de ses harkas. De leur côté, les dirigeants du FLN pratiquent également les exactions et sur une toute autre échelle. Les massacres du Constantinois d’août 1955 provoquent la mort de 120 civils européens, celui de Melouza en mai 1957 de 300 habitants arabo-musulmans. Les prisonniers tombés aux mains du FLN subissent de nombreuses tortures et mutilations et ne reviennent pas souvent vivants. Dans ses propres rangs, le FLN pratique la terreur, éliminant physiquement tout suspect de trahison, de sympathie pro-française ou de déviationisme idéologique. Les purges internes d’Amirouche seront ainsi meurtrières. Une véritable guerre civile se déroule entre FLN et MNA de Messali Hadj provoquant quelques 10 000 morts, aussi bien en France qu’en Algérie. Des règlements de compte politiques ont également lieu, coûtant notamment la vie à Abane Ramdane, un des grands chefs du FLN. Parmi les soutiens français du FLN, on trouvera les membres du réseau Jeanson, les fameux « porteurs de valise », instituteurs trotsko-communistes en rupture de ban et autres prêtres rouges, ainsi que la fine fleur des intellectuels de l’époque dont l’inévitable Jean-Paul Sartre (qui faisait applaudir ses pièces par les Allemands sous l’occupation), mais aussi des trafiquants d’arme des pays de l’Est (Tchécoslovaquie et Yougoslavie notamment) et allemands. On trouvera aussi, chose moins connue, des militants néo-nazis ou affiliés comme le suisse François Genoud ou l’ancien officier SS Hans Rechenberg. Tous avaient en commun la haine de l’Occident et une certaine fascination pour le tiers-monde (caractéristique que l’on retrouve aujourd’hui encore chez les héritiers des nationalistes-révolutionnaires, croisement entre extrême-gauche tiermondiste et extrême-droite néo-paienne). Enfin, souvenons-nous, puisque l’on parle d’exactions, des terribles massacres qui ont ponctué la dernière année de la Guerre d’Algérie : entre le 1er juillet (date de la proclamation de l’indépendance) et le 5 juillet, des hordes d’arabo-musulmans déferlant dans les rues d’Oran et téléguidés par les chefs FLN se livrèrent à des razzias d’Européens, des massacres de masse, des mutilations sur les hommes, les femmes, les enfants, les vieillards. On estime que plus de 2 000 furent ainsi tués et plus de 5 000 disparurent, sans compter les morts et disparus qui eurent lieu entre le 26 mars (signature des accords d’Évian) et le 1er juillet. Sans oublier aussi les harkis massacrés (les chiffres sont incertains mais ils seraient de l’ordre d’environ 100 000 individus) dans des circonstances atroces, éventrés, mutilés, le plus souvent sans procès cela va sans dire. En ce qui concerne la fameuse répression de la manifestation du 17 octobre 1961 à l’origine de cette mise au point, il convient de rappeler que la France était en guerre, le FLN était un ennemi impitoyable qui avait attaqué la France sur son propre sol, causant des pertes humaines (plusieurs dizaines de policiers et gendarmes seront tués ou blessés) et d’importants dégâts matériels. De plus, cette manifestation avait été organisée en violation d’un couvre-feu décrété auparavant, donc de manière parfaitement illégale, et le FLN avait contraint la population algérienne de Paris à manifester sous peine de représailles allant jusqu’à la mort. Concernant le nombre de victimes, les médias de gauche parle souvent de plusieurs centaines, se basant surtout sur les recherches de Jean-Luc Einaudi qui estime à plus de 200 le nombre de morts provoqué par la police. Mais ce chiffre est loin de faire l’unanimité car cet homme (par ailleurs membre notoire du Parti communiste marxiste-léniniste de France) est notamment contredit par Jean-Paul Brunet, un historien sérieux, qui estime, quant à lui, le nombre des victimes de la répression entre 30 et 50, les autres morts algériens découverts ce jour-là et les suivants étant l’œuvre du FLN qui pratiquait aisément les règlement de compte sanglant et les exécutions sommaires. Quant à l’africaniste et essayiste Bernard Lugan, il a évalué le nombre de victimes directes de cette répression à trois seulement, se basant sur le graphique des entrées de corps à l’Institut médico-légal de paris. Si le nombre exact n’est toujours pas officiellement déterminé par les historiens, il semble cependant être bien inférieur à ceux, fantaisistes, qui nous sont régulièrement avancés.

En résumé, l’acte de repentance de François Hollande pour ce soi-disant massacre du 17 octobre 1961 n’est pas seulement un acte de pure démagogie politique anachronique, c’est aussi un acquiescement à un mensonge idéologique pur et simple.

*François Préval est docteur en Histoire.

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47 Comments

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  • petitjean , 28 octobre 2012 @ 9 h 39 min

    -“On lui aurait accordé la croix de guerre pour avoir violé votre mère ?”

    pensez vous ce que vous écrivez ?

    -“J’ai assez étudié l’histoire de France pour savoir distinguer…..”

    peut être pas assez. Dans les évènements qui précédent la seconde guerre mondiale, c’est la gauche qui a trahi la France. Et désolé de le rappeller mais les premiers résistants furent des gens de droite !

    http://incarnation.blogspirit.com/archive/2010/12/16/la-gauche-francaise-et-la-collaboration.html

    http://www.youtube.com/watch?v=rN7qOOvXcrY

    -si vous nous parliez un peu des dizaines de milliers de Harkis massacrés par le FLN ??…..

  • Gérard , 28 octobre 2012 @ 14 h 00 min

    L’Algérie française c’est fini ! Mais la France algérienne ce n’est pas demain la veille ! La France a toujours été envahie par tout le monde. Elle est toujours restée la France. Ce n’est pas moi qui suis fou de rage. Ce sont tous les gens comme vous qui sont jaloux de notre civilisation parce que nous gardons notre âme contre vents et marées.
    Vous avez le langage d’un français collabo. Vous savez ? Ceux qui ont été fusillés à la Libération !

  • INDIGENE , 28 octobre 2012 @ 14 h 11 min

    Je ne pense pas vraiment ce que j’ai écris à propos du viol de la mère de Raptor. J’ai été révolté par le fait que mon père a affronté l’ennemi allemand alors qu’il n’en avait rien à foutre puisqu’il n’était pas français. Il a été blessé et reformé pour cela. Il n’ a as fait de vieux os à cause de cette blessure puisqu’il est mort à l’age de 50 ans et Raptor me dit “qu’il n’était pas plutôt dans les brigades nord-africaines, à harceler le maquis et à piller les villages français?”
    Parlez-moi plutôt de la façon méprisante avec laquelle vous avez traité vous-même les harkis en 1962 qui étaient censés être vos alliés : vous les avez abandonnés à leur sort. En 1962, il y a eu des massacres de harkis, je ne le nie pas, tout comme il y a eu des massacres de collabos en 1944 en France, je n’approuve absolument aucune vengeance quelle qu’elle soit, c’est pourtant la conséquence inéluctable pour tous ceux qui à un moment ou à un autre ont collaboré avec l’ennemi.
    D’autre part, le problème des harkis est un problème franco-français. Nous en Algérie, on a oublié depuis longtemps et beaucoup de Harkis sont retournés depuis en Algérie.
    Autre chose : tous les européens ne sont pas partis en 1962. Dans mon village, trois colons sont restés après l’indépendance. Ils n’ont jamais été inquiétés et on conservés leur bien. La lutte pour l’indépendance était surtout destinée à mettre fin à un régime d’oppression et d’inégalité non à chasser qui que soit.

    Je ne vais plus envoyer de post et je vous dis ceci :
    Il y a d’un côté ceux qui ont admis que l’Algérie Française n’existe plus et ils n’en sont pas plus malheureux, et il y a de l’autre ceux à qui cela est resté à travers la gorge; ceux-là vont mourir la rage au coeur. Salut!

  • tirebouchon , 28 octobre 2012 @ 17 h 07 min

    De quel occupant parlez vous ? De l’occupant Arabe ? De l’occupant Turc ?…Les arabes ont occupé l’Algerie dés le huitième siècle, on convertit par la force de l’épée, les populations berbères romanisées, judaïsées et christianisées depuis le 1er siècle….Puis les Turcs on prit le pouvoir traitant les arabes comme de la merde, les berbéres comme de la merde, les juifs comme de la merde et des chrétiens ils en faisaient des esclaves….En réalité les Français ont été pour les populations arabes, berbères, juives et pour les esclaves chrétiens des libérateurs…En 1492 les espagnols ont viré les derniers arabes à coup de pompes dans le cul et dans quelques années, quand le FN sera au pouvoir, car il le sera un jour, nous vous vireront ‘à coup de pompes dans le cul ! L’honneur pour un algériens voudrait, ayant obtenu l’indépendance de qu’il considèrent comme leur pays, par la volonté d’un général félon et de ses affidés, qu’ils y restent….Mais voila ils crèvent de faim, il n’y a pas de boulot et la mane du Gaz et du pétrole vont dans les poches de ce qui reste des terroristes fellouzes et de leurs familles…au lieu de lécher les babouches des français qui, comme des cons, les recoivent et partagent leur maigre ressources, leur attribuent logement, allocations familiales, sécurité sociale, APA, Retraites, meme s’ils n’ont jamais travaillés, AME etc , vous nous faites chier….75 % des votres remplissent nos prisons…cela ne durera plus trés longtemps et j’ose espérer pour vous que vous n’aurez pas à choisir entre la valise et le cercueil…

  • raptor , 28 octobre 2012 @ 17 h 11 min

    Petites leçons d’histoire pour l’indigène inculte:

    “On n’a jamais compté que je sache de résistant parmi l’extrême-droite.”

    Ben si justement, c’était même les premiers: Michel de Camaret, Pierre de bénouville, Claude hettier de Boilambert, Honoré d’estienne d’Orve, le docteur Dungler, paul Paillole… Consultez donc les ouvrages de Dominique Venner et Simon esptein, ça vous changera du Monde Diplo et du magazine Historia!

    “Quant à la langue française, mais aussi l’anglaise, je l’ai apprise après l’indépendance de mon pays, lorsque l’école a été démocratisée, alors qu’avant, elle n’était réservée qu’aux fils d’européens et de leur clientèle( caïd, bachaghas, et autres collabos).”

    Encore tout faux, d’ailleurs, le taux d’alpahbétisation en Algérie n’est pas fameux aujourd’hui. Et si c’est dans ce système que vous avez appris l’histoire, ça explique beaucoup de chose!

    “Pour de basses considérations, vous tentez de récupérer les harkis en oubliant le mal que vous leur avez fait (pour l’anecdote, j’ai deux harkis dans ma famille).”

    Z’êtes culottés dans votre genre, ce sont vos amis fellghas qui els ont exterminés les harkis. l’Algérie étant idnépendante, la France n’e était plus responsable. De plus, beaucoup de ses soi-disant harkis étaient d’anciens fells retournés par ‘larmée française entre 1955 et 1960, donc aucun regret.

    “Selon, On lui aurait accordé la croix de guerre pour avoir violé votre mère ?”

    C’est bien possible en effet, après tout on honore bien des chefs du FLN et De gaulle lui-même a décoré le roi du maroc de l’époque Mohamed V alors qu’il n’avait rien foutu pour la libération et avait eu une attitude très trouble (relire Pierre Montagon).De plus, je n’ai aucune preuve que ce que vous dites soit vrai!

    Et puis pour finir, qu’est ce qui vous permet de venir juger la France et nous dire ce qui est bon pour elle? Si vous êtes indépendant, alors restez chez vous et mêlez-vous des affaires de votre pays, si florrissantes! Et si vous êtes un troll gauchiste, idem!

  • raptor , 28 octobre 2012 @ 17 h 17 min

    “Nous en Algérie, on a oublié depuis longtemps et beaucoup de Harkis sont retournés depuis en Algérie.
    Autre chose : tous les européens ne sont pas partis en 1962. ”

    Là vous vous fichez du monde et vous faites du néagationisme actif! Bientôt vous allez dire que le FLN n’a tué personne! Vous devriez avoir honte d’insulter le peuple pied-noir qui a déjà tant souffert alors qu’il a tant donné à l’Algérie et son peuple musulman ingrat. Evidemment que tous les piesd-noirs sont partis, sauf quelques milliers de collabo rouge, autant dire presque rien! Et inutile de me raconter des sornettes sur votre village que vous n’habitez peut être pas! Quant aux harkis, bien sûr qu’ils sont encore conspués par le régime actuel de cette ordure de bouteflika!

    Oui, n’intervenez plus, ça vaut mieux, vous dépassez les limites de la décense!
    Restez donc dans votre pays sous-développé, criminogène et haineux, à attendre la colonisation des chinois, et eux ne seront aps aussi gentils que les français!

  • tirebouchon , 28 octobre 2012 @ 17 h 18 min

    mais les esclavagistes c’est vous…..depuis le 9ieme siècle vous avez mis en esclavages plus d’un millions de chrétiens…et je ne parle pas de la traite des noirs qui existe toujours en pays musulmans. Non je crois que votre ignorance ne vous pousse à dire un peu n’importe quoi…Vous ignorez certainement que votre pays l’Algérie doit son nom à la France….que l’Algerie qui ,n’existait pas encore sous ce nom, n’était qu’une contrée de l’Afrique du nord et n’avait pas vraiment de frontière et que la France a amputée une grand partie du Maroc pour agra dir ses territoires et en faire des département Français dés 1848….

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