Où en sommes-nous ? Où allons-nous ?

Jean-Marie Le Pen – c’est sûr – est un homme brillant, intelligent et cultivé, excellent orateur. A-t-il plus servi le mouvement national qu’il ne s’en est servi pour satisfaire son ego, sa vanité et son goût pour la gloriole ? On peut en disputer. En tout cas, il semble qu’il ait toujours eu plus d’ambition pour lui-même que pour le pays. Incarner l’Opposant suprême, l’Opposant par excellence a apparemment suffi à le satisfaire, à combler sa vie. Sans doute, l’essentiel pour lui en effet a-t-il été d’accomplir cette ascension sociale qu’il a pu vivre comme une revanche sur ses origines modestes. Comme quelqu’un l’a rappelé ici, il n’a pour sa part jamais montré de scrupules pour exclure du FN ceux qui pouvaient lui faire de l’ombre, quelle qu’en aient pu être ensuite les conséquences pour le mouvement qu’il dirigeait en parfait autocrate…

Marine Le Pen est moins brillante ; intelligente elle aussi, mais bien moins cultivée que son père. Également bonne oratrice, très pugnace dans les débats où elle est opposée aux hommes du système, journaleux ou politicards ; elle ne lâche rien et combat pied à pied. Visiblement, elle n’a pas plus de scrupules que Jean-Marie pour se débarrasser de ceux qui lui déplaisent ou qui se mettent sur son chemin. En témoigne de façon éloquente la façon choquante dont elle chasse comme un malpropre son vieux père à qui pourtant elle doit tout. A son crédit cependant, sa volonté implacable de mettre tout en œuvre pour conquérir le pouvoir. Pour y parvenir, quels compromis est-elle prête à accepter ? Quelles concessions au politiquement correct est-elle prête à faire pour se « dédiaboliser » ? L’avenir nous le dira.

Face à ces deux monstres, la jeune Marion donne, elle, l’image d’une personnalité plus humaine, plus décente, plus respectable. Un homme, dans cette sinistre farce, a fait également preuve d’une grande dignité et d’une totale abnégation, c’est Bruno Gollnisch. Voilà en effet quelqu’un qui, en toutes occasions, a toujours donné la priorité aux intérêts du mouvement sur les siens propres. Quel dommage qu’un tel homme n’ait pu jouer à la tête du mouvement national un rôle à sa mesure.

Alors quelquefois je me dis, comme les anarchistes du XIXème siècle dans l’Internationale : « Il n’est pas de sauveur suprême. Ni dieu, ni césar, ni tribun ». Pourtant, au fond de moi je sais parfaitement que nous avons besoin de chefs, qu’il nous faut des hommes ou des femmes déterminés, clairvoyants, courageux, autour desquels puisse se constituer l’union des patriotes pour le salut du pays. Ça n’a pas pu être Pasqua, ni Séguin. De Villiers et Chevènement à leur tour ont échoué. Dupont-Aignan et Asselineau piétinent dans leurs coins et refusent de reprendre à leur compte la nécessaire dénonciation de l’immigration-invasion. Alors, va pour Marine et Florian Phillipot. Provisoirement. En attendant mieux.

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33 Comments

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  • André , 27 août 2015 @ 10 h 26 min

    Connaissant mieux Jean Marie Le Pen depuis quelques années et surtout grâce à des témoignages de ceux qui étaient soi-disant ses prétendus ennemis lors d’un conflit qui devient un sujet tabou, il est possible que cette mise en scène ne serve une stratégie, mais chut ! Pourquoi chut, parce que personne n’a jamais compris le Charles De Gaulle et qu’il faudra cinq siècles afin que les français comprennent, tout comme ce fut le cas pour Jeanne d’Arc. Avec tout ce que j’ai découvert, au moins depuis 2008, je n’ai pas su me taire et je suis conscient que ça va me coûter la vie Je l’ai d’ailleurs publié sur mes blogs le lundi 09 mars 2015.

  • lepitt , 27 août 2015 @ 10 h 38 min

    André, Pouvez-vous nous donner les noms de vos blogs, svp…

  • Trahi , 27 août 2015 @ 11 h 01 min

    et pourtant il y a bien pire que les Lepen:
    Ajoutée le 24 août 2015
    Dans l’émission d’hier soir – « Les afflux de réfugiés dans l’UE sont une stratégie US-américaine » – nous avons expliqué la stratégie de globalisation des quatre soit-disant « flows ininterrompus » (en français flux). Celle-ci provient du géostratégie militaire US-américain Thomas P.M. Barnett. Je cite Barnett: « Comme condition préalable pour le fonctionnement sans heurts (de la globalisation), nous devons permettre quatre ‘Flows’ durables et sans entraves. » Les afflux actuels, presque surdimensionnés, de réfugiés vers l’Europe, font partie de la stratégie du « Flux sans entraves », qui en l’occurrence vise l’Europe et n’a le droit d’être empêché par aucun gouvernement ou institution selon Barnett

  • Trahi , 27 août 2015 @ 11 h 03 min

    Vos questions ; oû en sommes nous et oû allons nous, ont leurs réponses dans mon post ci dessus?

  • Trahi , 27 août 2015 @ 11 h 56 min

    Jean-Marie Le Pen – c’est sûr – est un homme brillant, intelligent et cultivé, excellent orateur. A-t-il plus servi le mouvement national qu’il ne s’en est servi pour satisfaire son ego, sa vanité et son goût pour la gloriole ? On peut en disputer. En tout cas, il semble qu’il ait toujours eu plus d’ambition pour lui-même que pour le pays. Incarner l’Opposant suprême, l’Opposant par excellence a apparemment suffi à le satisfaire, à combler sa vie

  • Marino , 27 août 2015 @ 12 h 19 min

    Dans un entretien au Figaro Magazine, Marine Le Pen revient sur l’exclusion de son père du Front national, un choix «douloureux» mais «inéluctable».

    Marine LE PEN. – C’était inéluctable. Depuis plusieurs mois, Jean-Marie Le Pen s’était engagé avec obstination dans un processus de dénigrement du mouvement, de contestation systématique d’une ligne politique qu’il avait pourtant soutenue. Il n’était pas possible de laisser la situation en l’état. Je n’ai pas été élue pour défendre mon confort personnel mais pour mettre le Front national en ordre de marche, et clairement son comportement extrêmement hostile était devenu une entrave à la bonne marche du parti. Je reproche trop aux dirigeants français de ne pas diriger la France pour que le FN ne soit pas dirigé. Or, il l’est, et il faut que la ligne politique que je porte, soutenue par l’immense majorité des adhérents du Front, soit respectée par tout le monde.

    […]

    A partir du moment où un dirigeant considère que la candidate Marion Maréchal-Le Pen n’a pas les qualités pour être présidente de Région en Paca, que la candidate Marine Le Pen n’a pas les qualités pour être présidente de la République, il devrait en tirer les conséquences! Il s’est mis lui-même en dehors du FN.

    Retrouvez l’intégralité de l’entretien dans Le Figaro Magazine à paraître cette semaine et dès à présent en ligne dans l’Édition Premium.

  • le réel , 27 août 2015 @ 12 h 24 min

    tout cela c’est du blabla, qui peut juger le coeur d’un homme!
    Gollnish leur est supérieur, il a des priorités, la France puis le parti!

    personnellement je m’interroge sur les moyens qu’auraient MLP pour appliquer son programme et quel programme?

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