Chômage : Hollande, l’illusionniste!

L’hirondelle ne fait pas le printemps, ni la stagnation apparente du chômage l’été de la reprise. Le fait de lui accorder la moindre importance revient à accepter l’incroyable niveau de médiocrité politique où nous entraîne Monsieur « Petites blagues », qui est aussi Monsieur « Petits trucs ». Les commentateurs ont entériné l’idée de l’inversion de la courbe du chômage. Autrement dit, ils sont prêts à considérer comme un succès le fait que pendant un ou deux mois, le nombre des demandeurs d’emplois baisse. On sait, depuis que L’Horreur Economique a battu des records de ventes en librairie que les Français sont assez nuls en économie, mais tout de même : évoquer le chômage, sans tenir compte des emplois, de leur qualité et de leur financement, de la population active et de la croissance, de la dépense publique et de l’endettement, c’est accepter d’être un gogo, ou c’est être le complice de ceux qui rêvent de faire en permanence des Français un peuple de gogos.

“Nous en sommes à 90 fonctionnaires pour 1 000 habitants contre 50 en Allemagne.”

Pour des raisons démographiques, mais aussi parce que les Français rentrent tard dans la vie active et en sortent tôt, le pourcentage de la population active par rapport à la population totale est plus faible en France que dans des pays comparables : 70,5 % soit 28 millions contre 76,6 en Allemagne, 75,5 au Royaume-Uni ( 30 millions, pour une population moins nombreuse), 78,2 aux Pays-Bas et 79,5 en Suède. Or les taux de chômage dans ces pays sont inférieurs au nôtre. Encore faut-il tenir compte de la part des fonctionnaires protégés du chômage parmi les actifs occupés : en France, elle est de 22% soit entre 1/4 et 1/5 travailleur alors qu’elle est de 13% au Royaume-Uni et de 10,7% en Allemagne. On voit aisément que le risque d’un taux élevé de chômage est plus grand dans les autres pays et que notre taux est particulièrement mauvais. Il témoigne d’une économie anémiée. La France depuis très longtemps se drogue à la dépense et à l’emploi publics. Elle se gargarise d’échapper aux drames grâce à ses amortisseurs sociaux, alors que c’est justement la dépendance à ces anesthésiants et à ces euphorisants qui rendent la tragédie de notre déclin irréversible. Si le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant en retraite dans la fonction publique d’État a amélioré la situation à ce niveau, les collectivités territoriales se sont ingéniées à en compenser les effets positifs par des recrutements massifs. Nous en sommes à 90 fonctionnaires pour 1 000 habitants contre 50 en Allemagne. Celle-ci dépense 7% de son PIB pour l’emploi public, et la France 12%, avec une augmentation de 17,2% entre 1996 et 2009 qui montre la complicité objective de la gauche et de la « droite » dans cette course folle.

“L’État s’entête dans son fantasme de Big Mother étouffante.”

De même que l’impôt tue l’impôt, comme le montrent les mauvaises rentrées fiscales, ou que l’encadrement des loyers tue la location, de même l’emploi public tue l’emploi. Son poids sur la dépense publique, sur nos déficits, sur notre dette, sur le coût de celle-ci entraîne des prélèvements records sur les ménages et sur les entreprises, asphyxient la consommation et l’investissement, c’est-à-dire les deux sources de la création d’emplois réels. Or, le subterfuge utilisé par notre gouvernement pour inverser la courbe du chômage consiste précisément à créer des emplois bidons financés par l’argent public, c’est-à-dire par nos impôts, des emplois « aidés », puisque l’État s’entête dans son fantasme de Big Mother étouffante. Le but, c’est que ces créations artificielles permettent de masquer la réalité des chiffres. Avec notre absence de croissance, nous ne pouvons pas créer des emplois véritables et nous en tuons avec les dépenses engagées pour cacher la réalité. Voilà la triste signification des 10000 « emplois » inutiles, puisque notre taux d’encadrement est déjà l’un des plus importants au monde, créés au ministère de l’Éducation nationale. Cette politique relève de la bouillie qui mélangerait une bonne part de démagogie, car les dépenses pour l’école sont toujours bien accueillies, à une dose d’idéologie indécrottable suivant laquelle, l’État est le vecteur irremplaçable de la richesse et du bonheur collectifs. Vous nappez le tout d’une sauce de rouerie hollandaise et vous avez une des politiques les plus irresponsables qui aient été menées en ce bas-monde. La dépense publique keynésienne pour faire face, grâce à des investissements exceptionnels, à la crise et à la montée du chômage, après des années d’équilibre ou d’excédents, peut-être une solution. Lorsqu’un pays, dopé au déficit et à l’endettement pour financer le coût déraisonnable de son fonctionnement depuis près de quarante ans, croit se guérir en augmentant ses doses, il faut lancer un cri d’alarme pour nation en danger, conduite par des charlatans. Comme le magicien attire l’attention des spectateurs pour que ceux-ci ne voient pas la main qui dérobe la montre ou cache le lapin, le Président désigne le mirage de la courbe du chômage pour qu’on ne regarde pas l’effondrement de notre industrie, le retard de nos infrastructures et le recul de la place de notre pays dans le monde. Malheureusement, trop de Français exposés à la perte d’emploi, ou à la diminution de leur pouvoir d’achat auront trop de raisons de ne pas applaudir ce mauvais tour.

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25 Comments

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  • Lieutenant X² , 27 juin 2013 @ 15 h 13 min

    C’est la base de fonctionnement des socialismes de droite et de gauche. Les politiciens sont tous étatistes à tendance totalitaire, le seul moyen d’inverser la tendance en France est de revenir à la monarchie.

  • Charles , 27 juin 2013 @ 15 h 17 min

    Ce qui est encore plus fascinant,c’est la mansuétude
    de nos médias Sovietico-slovaques des années 60.

    Il n’y a pas un seul média qui soit un tant soit peu critique
    et réservé sur ce nouvel élément de propagandastaffel.

    De plus,ils nous ressortent tous les memes commentaires,
    comme si ils sortaient tous de la meme réunion “goebellienne”.
    Effarant.
    Il va se passer quelque chose sous les 12 mois.
    Je doute fort que Zeyrolt soit encore là .
    Les choses peuvent changer très vite.

    Les zeuropétistes cherchent a gagner du temps
    et sauver le soldat Merkelle qui repasse son Bac en septembre 2013.
    si cela passe comme prévu,ensuite ce sera le début des nouveaux tours de vis.

    Ensuite,il y aura,en France, les épreuves de Mars et Mai 2014.
    Flamby ne tiendra pas avec sa “majorité” jusqu’à l’été 2014.

    Il essaiera peut etre le fusible Titine,juste pour voir.
    Ce sera entre le pétard mouillé et le feu d’artifice en délire.

    In fine,il jettera l’éponge en déclenchant des législatives anticipées
    pour septembre 2014 puis se bunkerisera à l’Elysée pour attendre Avril 2017.

  • monhugo , 27 juin 2013 @ 15 h 48 min

    5.418.400 demandeurs d’emploi en France en mai 2013 (toutes catégories confondues – pour les “stats”, on ne vise que la catégorie A, sans emploi du tout, alors qu’il y a pas mal de travailleurs à temps partiel, voire très partiel, qui sont demandeurs d’emploi aussi..). Chiffre à augmenter de ceux qui sont en formation (& co), donc non comptabilisés provisoirement, des allocataires du RSA “socle” uniquement (à ne pas confondre avec ceux qui ont un RSA en complément d’activité), de ceux inscrits nulle part (et ne touchant donc rien) et des “radiés d’office”, pour cause de non-actualisation mensuelle (+ 19,9 % en mai, pour sortir un chiffre à bomber le torse, mais complètement artificiel !). Les “emplois aidés” ou astuce complémentaire du même tonneau, les nouveaux fonctionnaires inutiles : voilà qui ne devrait rien changer, évidemment.

  • Marino , 27 juin 2013 @ 16 h 26 min

    SCOOP : Le nombre de chômeurs dans la catégorie A, la plus regardée, s’est stabilisé au mois de mai après deux années de hausse, et leur nombre en catégories A+B+C a baissé pour la première fois depuis deux ans et demi, selon les chiffres publiés mercredi par le ministère du Travail.
    […]

    “Les sorties pour cessations d’inscription pour défaut d’actualisation augmentent très fortement (+19,9%), après avoir été à un niveau relativement bas les deux mois précédents.

    * Première baisse du nombre de chômeurs : Et oui c’est facile de dire ça : on enlève les personnes radiées, on fait le ménage :

    des chomeurs qui ne se reinscrivent pas car dégouté de ne rien trouver comme emploi.On parles de 20 a 35 000 personnes suivant les journaux, économistes de tout poil.
    Faire croire que la tendance s’inverse c’est ètre aveugle ou naifs .

  • monhugo , 27 juin 2013 @ 16 h 34 min

    Redondant (et bourré de fautes).

  • Goupille , 27 juin 2013 @ 21 h 42 min

    Vous êtes une cure de jouvence, chère @Monhugo…
    Lorsque je vous lis, je retrouve les commentaires laconiques et peu aimables des profs et instits des années 50/60…

    Mon amitié à Hugo, chat…

  • Goupille , 27 juin 2013 @ 21 h 47 min

    Si, si… Les chroniqueurs ont aligné une série de bémols : les radiations express, les emplois bidons “aidés”, et même les ponts à répétition du mois de mai.

    Car le chômeur chôme et le Pole Emploi ponte. Et plus longtemps le chômeur chômera, moins le Pôle Emploi aura de risque de chômer un jour.

    N’est-il pas beau, ce tour de passe-passe ?

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