Tribune libre de Christopher Lings
Quand Bruno Roger-Petit se fâche, ça ne rigole pas. Enfin, lui non. Mais les autres oui. Ce chroniqueur bobo du Nouvel Obs n’a de cesse, depuis des années déjà, de pratiquer l’attaque frontale d’autres éditorialistes dans le but de se faire remarquer.
Lundi 25 juin, il s’en prenait à Éric Zemmour, l’une de ses cibles favorites. Sans doute attristé par le fait que l’écrivain ne lui prête guère attention, le journaliste se plait à récidiver régulièrement, comme un enfant qui ferait des bêtises dans le but d’attirer l’attention absente de ses parents. Pour ce faire, tous les motifs sont bons pour dézinguer la bête immonde Zemmour, affreux populiste et réac’ de droite. Tous, même les plus absurdes.
Ainsi l’ancien chroniqueur du Post prend-t-il la défense des joueurs professionnels et de leurs revenus astronomiques, que Zemmour avait durement critiqué sur RTL. Lorsqu’il s’agit de football, tous les « grands principes de gauche » semblent s’évanouir. Tout le paradoxe du bobo-gaucho qui, pour donner un autre exemple de ces incohérences, se positionnera ardemment en faveur de l’immigration, tout en inscrivant ses enfants à bonne école, loin des lycées violents des quartiers sensibles…
Perdu dans ses contradictions, BRP se plaint également du traitement consacré à l’équipe par rapport à 1998 : « En remportant la Coupe du monde 1998, l’équipe de France était devenue, sans que rien ne lui soit demandé, le reflet de la société française. Mais à l’époque, dans une dynamique de succès, personne n’avait pu anticiper qu’en fait, le rapport de l’opinion à cette équipe allait comme le miroir de la belle-mère de Blanche-Neige. » Et ce dernier d’enfoncer le clou dans l’absurdité : « Si l’équipe de France ne gagne pas, la faute en incombe à ceux qui ne sont pas de chez nous, pas comme nous, ne vivent pas chez nous, ont plus d’argent que nous, etc. »
Premièrement, on remarque donc que la diversité (dont il n’a nullement été question) doit être vantée lorsqu’elle est porteuse de réussite, et dissimulée lors de la défaite. La France black-blanc-beur ne doit donc subir aucune critique. Seul les éloges seront tolérés.
Deuxièmement, et c’est un fait important, Éric Zemmour n’a pas tenu, dans sa chronique, la diversité pour responsable de cet échec. Il n’en a même pas touché mot. L’appât du gain, l’égocentrisme, l’individualisme, le comportement, le désintérêt du maillot tricolore… mais rien concernant un quelconque facteur racial. Le chroniqueur se contente de blâmer cette génération, immature et désintéressée, vulgaire et méprisante, et de vanter, par opposition, celle des Zidane et des Platini qui, malgré leurs travers, conservaient encore l’amour du maillot… et de la France.
Nul besoin de tenter de raisonner cet irréductible gourou de la pensée boboïsante, adepte de Vikash Dhorasoo qu’il considère comme un « maître à penser de la philosophie cool appliquée au foot » (sic!), et tellement pris par sa vénération qu’il prête, dans sa tribune, à l’ancien joueur du PSG des mots qui ne sont même pas les siens. Soit, on a les maîtres à penser que l’on mérite.
Au regard de ses absurdités chroniques, et de ses chroniques absurdes, on ne peut que constater à regret que tous les moyens sont bons pour se faire remarquer, même les plus insensés. Aussi est-il navrant d’avoir à rappeler que, lorsqu’on à rien à dire, mieux vaut se taire.
Et puis d’abord, dirait Zemmour, « qui c’est, Bruno Roger-Petit » ?
Cette tribune est publiée en partenariat avec Le Bréviaire des patriotes.
1 Comment
Comments are closed.