Le sage montre la lune et l’imbécile regarde le doigt. Combien de fois cette formule revient à l’esprit lorsque au lieu de s’interroger et de débattre sur la réalité d’un fait, on nie son existence en disqualifiant d’emblée le doigt. Ce doigt est par exemple celui de Zemmour. Il est raciste, d’extrême-droite, populiste, complotiste etc… La gauche qui domine la formation et l’information dans notre pays depuis des décennies a pris l’habitude d’éviter ainsi le débat et, elle qui dénonce toute exclusion au nom de la divine égalité, exclut ainsi toute une série de personnalités nauséabondes, de medias sulfureux et de lieux maudits. Valeurs Actuelles et plus récemment Cnews ne sont pas fréquentables selon des esprits étriqués comme celui de Benoît Hamon. TVLibertés, SudRadio, sans même parler de Radio Courtoisie sont rejetés en vertu de cette discrimination qui a remplacé l’argument rationnel par un réflexe pavlovien déclenché, semble-t-il par un stimulus olfactif. On ne lira jamais chez un penseur de droite que Libération, Le Monde ou l’Obs sont nauséabonds ou sulfureux. On voit donc bien que celui qui montre le doigt n’est pas nécessairement un imbécile, mais peut se révéler un fieffé manipulateur qui écarte malignement les difficultés d’une discussion à armes égales en censurant a priori le contradicteur. Cette méthode couramment utilisée dans notre pays est d’autant plus efficace que ce qui y tient lieu de “droite” est d’une telle mollesse et d’une telle couardise qu’elle se laisse souvent convaincre de refuser toute rencontre, toute alliance avec ceux sur qui la gauche a déposé la marque d’infamie. Les personnes changent, les idées ne sont plus les mêmes, mais le tabou demeure qui trace autour de l’interdit un cercle impénétrable. Cette vieille stratégie rencontre aujourd’hui plus de résistances qu’hier parce que les faits têtus finissent toujours par l’emporter sur les délires idéologiques, mais depuis le temps qu’elle est en oeuvre, les dégâts sont sans doute irréparables, et les déséquilibres entre les inepties gauchistes et le bon sens conservateur sont devenus à ce point absurdes qu’on se prend à douter qu’on puisse un jour les inverser.
Les exemples sont nombreux. L’une des différences profondes entre la pensée de gauche et celle de droite, quand cette dernière ose en avoir une, repose sur le déterminisme des comportements humains. La gauche est sociologique et a tendance à les expliquer par l’éducation et le conditionnement social, la droite devrait logiquement être plus réaliste en rappelant que l’homme est un être vivant chez qui le biologique, le génétique, l’héréditaire jouent évidemment un grand rôle. Mais elle devrait aussi préciser que c’est un animal pourvu d’un cerveau très performant, capable de conscience, de raison, ce qui lui donne la possibilité de distinguer le bien du mal ou de calculer les bénéfices et les risques, bref de faire des choix, d’être libre. Elle ajouterait pour être honnête que cette capacité n’est pas égale chez tous les humains, pour des raisons que se partagent l’hérédité et l’éducation, la génétique et le milieu. Depuis bien longtemps, sous des gouvernements de gauche comme de droite, la première façon de penser l’a emporté notamment dans le domaine de la justice pénale. Le déluge verbal de Victor Hugo, ses oeuvres comme “La dernière journée d’un condamné à mort” ou “Les Misérables” ont marqué les esprits. Le coupable devenait la victime, le défenseur de l’ordre, un salaud acculé au suicide, et la construction d’écoles devait mettre fin à la nécessité des prisons. En passant par l’obsession de la domination, pour le coup complotiste, d’un Michel Foucault jusqu’aux foucades d’Eric Dupond-Moretti, aux diffamations provocatrices d’Audrey Pulvar, et à la logorhée incendiaire des rappeurs comme Youssoupha, l’inversion ose tout. Le détenu est une victime, la violence est policière, l’appel au meurtre ou au viol est excusé dès lors qu’il est l’expression “artistique” d’une minorité. Celui qui aurait le front de rappeler qu’il y a de vraies victimes, celles des délinquants et des criminels, que la violence des forces de l’ordre doit certes être proportionnée mais qu’elle est légitime, que le “racisme” de la police tient sans doute davantage au caractère exogène de la délinquance qu’à un préjugé policier, que la loi doit être la même pour Zemmour et pour Youssoupha, celui-là devient le doigt, le doigt intrinsèquement pervers du fascisme, du racisme, bref le doigt qu’il faut couper !