La victoire est à portée de main mais à certaines conditions

par Guillaume de Thieulloy*

La loi Taubira a donc été votée. Ce vote me laisse sur un double sentiment et une certitude : un sentiment d’amertume et de détermination et la certitude que la victoire est, malgré tout, à portée de la main… à la condition d’en prendre les moyens.

Un sentiment d’amertume, tout d’abord. Amertume, naturellement, devant le mépris du gouvernement pour le mouvement populaire le plus massif des dernières décennies. Amertume de voir toute cette fabuleuse énergie militante dépensée en pure perte – en apparence, du moins (car, comme disait le grand Charette : « Rien ne perd, jamais »). Amertume aussi de voir toutes les victoires sémantiques et politiques engrangées par le lobby LGBT, très largement par notre faute. C’est ainsi, par exemple, que tout notre mouvement a été conduit dans l’impasse du « contrat d’union civile ». Désormais, nous faisons (ou d’autres font en notre nom, peu importe) campagne pour ce « CUC », dont la majeure partie d’entre nous ne voulait pas, voici à peine 6 mois. Je sais bien que, dans la loi Taubira, le plus grave réside dans le droit des enfants qui sera violé avant même leur conception. Mais je ne comprends pas pourquoi nous nous sommes fourvoyés dans cette voie de proposition. Un mouvement populaire est là pour dénoncer, pas pour proposer. Que les parlementaires proposent des solutions, c’est leur rôle. Le nôtre était de dire que nous refusions la loi Taubira, pas d’avaliser sans combattre une nouvelle étape de la déstructuration de la famille. Presque seule, Christine Boutin a eu le courage de dénoncer cette impasse, mais je suis intimement persuadé que son avertissement rejoint les préoccupations de nombreux manifestants.

L’autre grande victoire sémantique du lobby tient à la validation du concept révolutionnaire d’homophobie. Chacun sait, ou sent confusément, que ce concept ne veut rigoureusement rien dire (étymologiquement, cela signifie la peur du même et, que je sache, le semblable ne suscite guère la peur). Dans la pratique, ce concept flou – qui, par un scandale sans nom, est devenu un délit, ce qui ouvre la voie à une justice totalement arbitraire (et, au stade où se trouve l’État de droit, en France, cela n’est pas tout à fait un fantasme lointain…) – sert à l’extrême-gauche et à des lobbies ultra-minoritaires à terroriser la majorité. Mme Bertinotti nous l’a dit de la façon la plus nette : refuser le « mariage » gay, c’est être homophobe. C’est-à-dire avoir un comportement délictueux ! La même « justice » qui considère que des incendiaires de voitures sont de braves petits injustement rejetés par une société répressive, qui s’amusent innocemment, considère donc que défendre le mariage entre un homme et une femme est un délit ! Et, en faisant mine de défiler « contre l’homophobie », nous avons donné une apparence de crédibilité à ce monstre juridique. Oui, ce vote laisse un goût amer dans la bouche.

Cela étant, mon caractère ne porte guère à ruminer mes échecs, nos échecs communs. Mon deuxième sentiment, après ce vote funeste, est de détermination. Le combat n’est pas fini ; il change simplement de nature. Tandis que le lobby LGBT a instantanément lancé, à grands fracas, son propre combat pour offrir l’assistance médicale à la procréation (remboursée par nos cotisations à une Sécu exsangue, qui dérembourse, dans le même temps, des dizaines de médicaments !) pour les couples de lesbiennes (avant la GPA pour les couples d’homme) – et, avec beaucoup plus de discrétion, le combat pour obtenir le mariage religieux, comme l’avait déclaré Christophe Girard, maire du IVe arrondissement de Paris, à l’automne dernier –, nous devons prendre la mesure de ce que signifie notre slogan : nous ne lâcherons rien.

“Le combat n’est pas fini ; il change simplement de nature.”

Cela signifie concrètement que, dès maintenant, nous devons exiger l’abrogation de la loi Taubira à la prochaine occasion. Il est hors de question de recommencer les erreurs du PaCS, où, après avoir obtenu un vote quasi unanime de la droite contre ce texte, nous sommes arrivés à une situation où même les opposants qui demeurent n’osent plus dire qu’ils étaient opposés. Alors même que le débat d’aujourd’hui montre à quel point nous avions raison de mener ce combat – ne serait-ce que pour dénoncer les mensonges des ministres nous assénant qu’il n’était évidemment pas question de mariage, ni moins encore d’adoption. On peut toujours dire, la main sur le cœur, que Jérôme Cahuzac est un cas isolé. La vérité, c’est que tous les ministres socialistes doivent être, a priori, suspectés de mensonge, puisqu’aucun n’a voulu se désolidariser de ce mensonge d’État.

Nous devons donc obtenir au plus vite des engagements précis, publics et solennels des différents partis d’opposition sur leur ferme volonté d’abroger cette loi inique.

Et, pour montrer que nous ne lâcherons rien, il est évident que nous devons, dès les municipales de 2014, montrer aux élus que, désormais, ils rendront des comptes – ce qui signifie, en particulier, faire battre les élus qui ont fait passer cette loi.

Non, le combat n’est pas fini et notre détermination reste intacte.

Au demeurant, la victoire finale est à portée de mains. Le pouvoir est fortement ébranlé, pour des raisons qui tiennent à notre mouvement et des raisons extérieures. Les raisons extérieures relèvent du discrédit profond dans lequel sont tombés François Hollande et tout son gouvernement avec lui. L’affaire Cahuzac, le désastre économique et social, les scandales qui touchent la chancellerie (qui, après avoir accueilli à sa tête, une indépendantiste, condamnée par la justice qu’elle est censée incarner, qui restera dans nos annales comme l’un des ministres les plus fanatiquement hostiles à l’être historique de la France, s’est maintes fois déclarée en faveur de la trop fameuse culture de l’excuse, vient désormais de montrer, avec le scandale dit du « mur des cons », quel sens il fallait donner à l’impartialité de la justice…) laisseront des traces durables.

Toute la question est de savoir comment unir tous ces fronts. Personnellement, ce que j’entends dans cet énoncé sinistre de scandales et d’affaires, c’est que ceux qui sont censés nous représenter ne le font pas. Je ne vois qu’une seule façon de tirer les conclusions de cette réalité, sans tout casser (car je ne suis pas un adepte de la table rase) : réclamer qu’au-dessus de la démocratie représentative, il y ait une démocratie directe. Réclamer que le peuple puisse voter sur les sujets qui lui tiennent à cœur et que les parlementaires ne puissent pas détricoter les votes du peuple. C’est-à-dire, en droit, réclamer que le peuple puisse s’auto-saisir par un véritable référendum d’initiative populaire accessible ; je dis bien véritable et accessible, c’est-à-dire un référendum qui ne puisse pas être soumis au veto parlementaire comme c’est le cas dans le texte de la réforme constitutionnelle de 2008, et accessible, c’est-à-dire qu’il soit réclamé non par 10% du corps électoral, chiffre parfaitement inatteignable, mais 1%, par exemple. Bien sûr, bon nombre de réformes idiotes en sortiront. Et alors ? Croit-on que les lois qui sortent du parlement soient toutes empreintes de sagesse ?

Si notre mouvement veut peser en politique, plutôt que de menacer d’une improbable transformation en parti politique, il pourrait bien plutôt se transformer en Tea party. Autant la place est prise pour les partis à droite, autant la place de la défense du peuple est cruellement vacante.

Quant aux raisons internes qui rendent notre victoire accessible, elles tiennent essentiellement à cette magnifique mobilisation. Il est clair que le gouvernement ne l’attendait pas. Il en est ébranlé, tous les échos que nous avons du côté de la majorité nous le montrent. Et il espère que cette mobilisation va se tarir au plus vite. Car, cela commence à se dire, les forces de l’ordre arrivent à saturation : comme , depuis des semaines, chaque mini rassemblement de quelques dizaines de jeunes pacifiques est « encadré » par des dizaines de CRS, les quelques milliers de CRS que le ministère de l’Intérieur peut aligner sur le terrain sont presque tous dédiés à surveiller notre dangereux mouvement factieux ! D’après les informations qui filtrent du ministère de l’Intérieur, la fin mai constituerait le point de rupture. Ce qui veut dire que, si nous poursuivons nos rassemblements nombreux, divers, inattendus, au-delà de la grande manifestation du 26, le gouvernement ne pourra plus tenir. La grogne syndicale monte parmi les policiers et les CRS, non seulement du fait de cette sur mobilisation (qui absorbe toutes les vacances et toutes les RTT des forces de l’ordre), mais aussi parce qu’on exige des CRS des choses qu’il n’est pas prévu qu’il fassent, comme matraquer ou gazer des jeunes filles pacifiques.

“Si notre mouvement veut peser en politique, plutôt que de menacer d’une improbable transformation en parti politique, il pourrait bien plutôt se transformer en Tea party. Autant la place est prise pour les partis à droite, autant la place de la défense du peuple est cruellement vacante.”

Au passage, il faut noter que, si les CRS sont occupés à éviter nos mythiques « débordements violents », ils ne sont pas dans les banlieues. Ce qui peut signifier trois choses : soit un miracle est survenu, dont on nous a oublié de nous avertir, et lesdites banlieues sont devenues spontanément des zones de calme et de sérénité ; soit elles sont  actuellement à feu et à sang et les médias comme le gouvernement détournent le regard ; soit elles sont calmes, parce que le pouvoir les a abandonné aux mafias et aux prédicateurs extrémistes de l’islam radical. Ce qui est certain, en tout cas, c’est qu’actuellement, en France, la justice sert à amnistier les casseurs et à condamner les défenseurs pacifiques de la famille, tandis que les forces de l’ordre gazent les enfants et matraquent les jeunes filles, au lieu de mettre hors d’état de nuire les voyous.

Bref, la victoire est tout à fait possible. Aujourd’hui, dans quelques mois, ou dans quelques années. Mais il est certain que nous avons cassé l’un des moteurs les plus efficaces de la rhétorique du lobby LGBT, l’idée que le « sens de l’histoire » amène « inéluctablement » de nouvelles « conquêtes ». Non, rien n’est inéluctable. Notre mouvement l’a d’ores et déjà amplement démontré.

Cependant, la victoire n’est possible qu’à certaines conditions. Deux tentations se font jour. La première consiste à dire : puisque Frigide Barjot interdit la « manif pour tous » à Béatrice Bourges et à tous les manifestants plus « radicaux » qu’elle (ce qui fait beaucoup de monde !), puisqu’elle « balance » les militants du printemps français à la police de Valls, puisqu’elle refuse de dénoncer les policiers provocateurs en civil et accable les malheureux qui, ayant cédé aux provocations, se retrouvent en garde à vue, puisqu’elle donne le micro à des trotskistes en le refusant aux parlementaires FN, nous n’avons plus rien à faire avec elle. J’avoue que j’ai été tenté par cette attitude. Pour deux raisons essentielles : d’abord, j’ai peu apprécié, dimanche dernier, les grandes déclarations d’amour au lobby LGBT (c’est tout différent de dire aux personnes homosexuelles qu’on les respecte et de demander un kiss in général) ; ensuite, je trouve que c’est une faute politique d’avoir accepté le principe de collaborer avec Manuel Gaz pour chasser les « violents ». Cela accrédite l’idée qu’il y a des violents dans notre mouvement, ce qui est faux : huer des ministres n’est pas une action violente, contrairement à ce que voudrait faire croire Najat Vallaud-Belkacem. Et cela banalise la violence, elle bien réelle, du lobby LGBT (qui a tout de même menacé de mort Frigide Barjot et bien d’autres) et du pouvoir.

Malgré ces réserves graves, je crois qu’il faut rester au sein du mouvement et ne pas durcir les critiques contre Frigide Barjot (d’ailleurs, ces critiques valent aussi pour nous-mêmes, qui n’avons pas réussi à imposer le rapport de forces médiatique qui aurait évité ces dérives). « Sa » manifestation, c’est aussi « notre » manifestation : elle ne peut pas prétendre organiser une « manif pour tous » sans accueillir l’ensemble des militants qui réclame le retrait ou l’abrogation de la loi Taubira et non pas la “réécriture” de quelques articles en cas d’alternance comme le laisserait entendre désormais, après François Fillon, Jean-François Copé. Il est normal que la « manif pour tous » refuse d’assumer les actions plus musclées visant à huer les ministres, à faire de la résistance pacifique dans les sit-in des Veilleurs, ou à faire des collages d’affiches sur des liens symboliques du lobby LGBT. Mais il serait anormal qu’elle interdise à des militants, qui, pour être plus « radicaux », n’en sont pas moins parfaitement pacifiques (j’attends toujours que l’on nous prouve que les prétendues agressions homophobes de ces derniers jours aient quoi que ce soit à voir avec notre mouvement) de participer à ses manifestations nationales.

“Personnellement, je vois notre mouvement comme une flottille de porte-avions.”

La deuxième tentation consiste à dire : il n’y a pas de place à côté de la « manif pour tous » pour d’autres actions, ces actions divisent et nuisent à notre mouvement, etc. Je pense exactement le contraire. Toutes ces actions sont parfaitement complémentaires.

Personnellement, je vois notre mouvement comme une flottille de porte-avions : il y a le vaisseau amiral, qui est évidemment la « manif pour tous ». Ce porte-avions a une puissance de feu remarquable. C’est lui qui nous donne de la crédibilité (et il faut, bien sûr, en avoir de la reconnaissance pour Frigide Barjot, pour les AFC, pour Alliance Vita, et tous ceux à qui nous devons ce succès). Mais un porte-avions, ça a de l’inertie ; ça ne vire pas facilement. Il faut donc des mouvements plus insaisissables, qui mènent des actions ponctuelles, qui accroissent notre visibilité et oblige les ministres à rester dans leurs ministères ou à constater que le peuple réel n’est pas celui sur lequel ils comptaient.

Si nous nous considérons mutuellement comme complémentaires (ce qui ne signifie pas, évidemment, qu’il soit raisonnable de mettre de tout petits groupes sur le même plan que la « manif pour tous »), nous saturerons tellement l’espace médiatique et politique que le retrait de la loi Taubira pourrait bien arriver rapidement – et, en tout cas, il sera impossible aux partis de droite, en cas d’alternance, d’ignorer la force que nous représentons. Mais, si nous nous battons entre nous, si nous accréditons l’idée qu’il y aurait des indésirables parmi nous, non seulement nous allons tout perdre politiquement, mais, en outre, une répression risque bien de s’abattre sur nous tous. Oh, certes, à l’heure actuelle, ce n’est pas à la guillotine qu’on nous enverrait, mais le pouvoir a bien les moyens (notamment fiscaux, en ces temps de disette pour les finances publiques) de nous pourrir la vie. Et, n’oublions jamais comment se passent les révolutions : ce sont toujours les plus proches qui envoient leurs amis plus à droite qu’eux à la guillotine, pour éviter d’y aller eux-mêmes… et qui y sont conduits quelques semaines plus tard par d’autres « amis » un peu plus à gauche, et ainsi de suite. Si nous nous tenons les coudes, comme ces magnifiques jeunes veilleurs, lors des charges de CRS, personne n’arrivera à ébranler notre bloc ; sinon… A moins, bien sûr, que vous fassiez confiance à Valls et Taubira pour nous protéger, mais j’ose espérer que ce genre de rêverie commence à se dissiper !

Plus que jamais, la victoire est à portée de mains. Mais, plus que jamais, elle passe par l’unité, par le respect des diverses sensibilités représentées au sein du mouvement de défense de la famille. Le B. A.–BA de la politique, c’est d’être capable de définir ses amis, ses alliés et ses adversaires. Pour moi, c’est clair : l’adversaire, c’est le gouvernement et sa majorité et tous les opposants au projet de loi Taubira, tous ceux qui en exigent le retrait ou l’abrogation sont soit des amis, soit des alliés. C’est aussi simple que cela.

*Guillaume de Thieulloy est Secrétaire général du Collectif Famille Mariage et directeur de publication de Nouvelles de France.

Du même auteur :
> Unité, identité et diversité

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228 Comments

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  • shahnour , 28 avril 2013 @ 18 h 58 min

    D’autant plus d’accord qu’il y a de fortes raisons de croire (et au moins d’espérer) qu’un parlementaire de gauche qui a eu le courage de voter contre cette loi aura eu plus d’honnêteté intellectuelle qu’un UMP qui a voté pour, s’est abstenu ou était “absent pour convenance personnelle” ! Alors, au moins pour des élections locales, ce sera la moindre des choses de lui en donner acte en votant pour lui ou en tous cas en ne votant pas pour son adversaire politique s’il n’a pas “bien” voté à l’occasion de cette loi !

  • Etienne S. , 28 avril 2013 @ 19 h 13 min

    Monsieur de Thieulloy,

    N’êtes vous pas l’assistant d’un sénateur qui se vante dans têtu d’apporter le soutien logistique et matériel de sa mairie à la gaypride???

  • Anne Lys , 28 avril 2013 @ 19 h 31 min

    Je constate avec joie que l’opposition, du moins celle qui ne vient pas de partis politiques, ne faiblit pas. Le mouvement des “veilleurs” qui se réunissent pour, sans gêner personne, chanter à voix basse des chants traditionnels, la persistance des affichages de protestation et aussi des conduites de Grenoble, sans violence ni insultes, faites aux ministres et députés qui veulent imposer cette loi, laissent bien augurer de la grande manifestation du 26 mai à laquelle, vous le savez, je ne pourrai participer physiquement, mais à laquelle je vous invite chaleureusement.
    Malheureusement, les partis politiques dits “de droite” semblent, eux, partiellement démobilisés ; Mme Pécresse, M. Bussereau, M. Baroin ont aussitôt déclaré qu’il était inutile de continuer à combattre une loi qui avait été votée.

    M. Copé semble vouloir encore combattre(mais mollement) mais M. Fillon, que ce combat a laissé assez indifférent, est évidemment d’avis contraire et pense qu’il faut maintenant proposer un projet cohérent.

    La royaliste que je suis n’a évidemment rien à faire des querelles qui peuvent diviser l’UMP mais ne peut s’empêcher de penser qu’il serait plus logique de faire les deux…

    D’autres membres de ces partis avaient voté pour l’adoption de cette loi : les députés Benoist Apparu et Franck Rieste, les députés UDI Jean-Louis Borloo, Philippe Gomès, Yves Jégo, Sonia Lagarde et Jean-Christophe Lagarde.

    Se sont « courageusement » abstenus, les députés UMP Nicole Ameline, Nathalie Kosciusko-Morizet, Pierre Lellouche, Bruno Le Maire et Édouard Philippe.

    Rappelons qu’en agissant ainsi ils ne prenaient pas le moindre risque d’être pénalisés par leur parti ni, évidemment, de représailles du parti adverse.

    J’espère que ceux d’entre nous qui votent dans leur circonscription sauront s’en souvenir en temps utile.

    En revanche, le courage des députés de gauche qui ont osé braver les oukases du Président de la République et du Premier ministre mérite qu’on les nomme pour leur rendre hommage, car ils ont pris de véritables risques. Ce sont :

    Les députés socialistes Bernadette Laclais, Jérôme Lambert, Patrick Lebreton, et Gabrielle Louis-Carabin, les députés radicaux Ary Chalus et Thierry Robert, les députés communistes Bruno Nestor Azérot, Patrice Carvalho, Alfred Marie-Jeanne et Jean-Philippe Nilor.

    Les députés non-inscrits ont tous voté contre. Ainsi que quelques députés UMP que le président de l’Assemblée avait indiqués comme ayant voté pour (trop heureux d’ajouter quelques noms) mais qui avaient en fait voté contre et ont tenté, en fain, de faire rectifier leur vote : ce sont M. Marcel Bonnot, M. Luc Chatel, M. Alain Chrétien, Mme Marianne Dubois et M. Henri Guaino.

    Au Sénat, on sait que le vote « à mains levées » a été validé si rapidement qu’il est matériellement impossible que le président de séance ait pu compter les mains levées « pour », « contre » et « abstention » malgré le petit nombre de présents. Quant au décompte virtuel que, tout comme le vote à main levée, les chefs des partis UMP et UDI ont accepté avec une complaisance suspecte, il a fait figurer comme votant « pour» des sénateurs qui avaient déclaré vouloir voter « contre ». Il a même fallu rectifier le p.v. de la séance, mais sans aller, pour l’un d’eux, faire plus que le faire s’être abstenu. Dame, dans le cas contraire, la majorité n’aurait pas été atteinte pour les « pour »…

    Je crois utile de communiquer à ceux qui lisent les Nouvelles de France le message – public – que j’ai envoyé hier à M. Copé :

    À J. Fr. Copé et à diverses listes de discussion et rédactions.
    Monsieur,

    J’écrivais hier, dans un texte dont vous avez dû recevoir copie, que vous persistiez à continuer le combat tandis que M. Fillon préférait se consacrer à proposer aux Français un programme.

    Il semble que je me trompais, puisque vous vous êtes empressé de dire que, si vous reveniez au pouvoir (voire, je pense, si vous étiez élu Président de la République), vous n’abrogeriez pas la loi Taubira mais vous contenteriez de la “réécrire”.

    Vous tombez, il me semble, dans ce qui a le plus nui aux partis UMP, UDI et tutti quanti dans le combat contre la loi Taubira, la volonté de ménager la chèvre et le chou et de ne pas aller franchement dans une direction.

    On l’a bien vu au Sénat, où il est impossible de ne pas penser à un accord préalable avec la gauche pour faire passer le texte le plus rapidement possible et passer à autre chose, ne plus s’occuper des millions de Français qui ne veulent PAS changer de civilisation ou de société, mais essayer, une fois de plus (et, à mon avis, certainement en vain comme toujours) de grappiller quelques voix à gauche. Si l’UMP et autres l’avaient voulu, rien n’aurait été plus facile que de contrer cette manœuvre de la gauche et si vraiment celle-ci avait agi si rapidement que les sénateurs de l’opposition avaient été pris de court (ce que d’ailleurs je ne crois pas), restait la possibilité de s’opposer à la seconde mascarade qu’a été le vote nominatif virtuel. Les Sénateurs d’opposition se sont disqualifiés aux yeux d’un grand nombre de Français…

    A tant faire – et Dieu sait que je ne suis pas d’accord avec lui – la position de M. Fillon a le mérite de la franchise…

    J’envoie copie de ce message à un certain nombre de personnes, il ne s’agit donc pas d’une correspondance privée mais d’une sorte de lettre ouverte.

    Veuillez agréer, Monsieur, l’expression du respect que je dois au mandat dont vous êtes revêtu.

    Anne Lys (le message était signé de mon nom entier avec mon adresse postale)

    P.S. J’ai souvent l’occasion de lire des correspondances politiques d’un des ancêtres de M. G. de Thieulloye (XVIème siècle)…

  • hermeneias , 28 avril 2013 @ 19 h 40 min

    Oui très bien , très beau ….

    Mais il ne faudrait pas avoir peur , ici comme ailleurs , entre gens de bonne compagnie , dans les salons où l’on cause , de dire que Marion Maréchal-Lepen , par exemple , et J.Bompard ( ex fn ) ont fait de très belles et bonnes interventions et ont soigneusement été écartés des podium par Me Barjot qui applaudissait chaudement des ump , des udi et socialistes à qui elle tendait le micro

  • Martignan , 28 avril 2013 @ 19 h 53 min

    Bravo Guillaume de Thieulloy.

    Sans vouloir être prétentieux, cette analyse est remarquable.
    La quasi totalité des réponses (et des réponses aux réponses) également.

    Celles-ci montrent une maturation du raisonnement sur ce problème très porteur d’espoir.

    Attention au brouillard. Le temps presse! Une seule cible!

    Tout est dit dans le dernier chapitre que je reproduit ici:

    ” Plus que jamais, la victoire est à portée de mains. Mais, plus que jamais, elle passe par l’unité, par le respect des diverses sensibilités représentées au sein du mouvement de défense de la famille. Le B. A.–BA de la politique, c’est d’être capable de définir ses amis, ses alliés et ses adversaires. Pour moi, c’est clair : l’adversaire, c’est le gouvernement et sa majorité et tous les opposants au projet de loi Taubira, tous ceux qui en exigent le retrait ou l’abrogation sont soit des amis, soit des alliés. C’est aussi simple que cela. “

  • A. , 28 avril 2013 @ 20 h 17 min

    Très belle intervention en effet:
    http://www.jacquesbompard.fr/index.php?id=390
    je ne le connaissais pas mais c’est manifestement quelqu’un de bien.

  • shahnour , 28 avril 2013 @ 20 h 18 min

    J’ai tendance à partager votre avis pour l’essentiel, @A., en particulier à propos de “l’usure” des forces de l’ordre et des répercussions sur les congés et autres RTT ; beaucoup moins par contre sur le “genou au sol” : pour moi le retrait de l’ayrault-portuaire me semble plus être le résultat d’une gestion de l’urgence par rapport en effet à des insuffisances d’effectifs !
    Quant à ceux qui veulent penser qu’il faut préserver l’UMP, je me refuse à les suivre : moi aussi, comme eux, j’ai voté MLP au 1er tour et Sarkozy au second pour le résultat que l’on sait. N’empêche que depuis lors, j’ai quelque peu dessillé, découvert comment Sarkozy avait baladé tout le monde sur la RGPP en concédant par derrière des cadeaux éhontés aux syndicats, réalisé que comme les socialopes, il était, sinon favorable, en tous cas loin d’être opposé au mariage pour tous, d’où d’ailleurs la position décevante mais pas si surprenante que ça de certains, Fillon, Copé etc…
    Alors, non, désolé, autant je hais les socialopes, autant je ne saurais plus faire confiance à l’UMP et la vengeance étant un plat qui se mange froid, je m’efforcerai de leur faire payer leur trahison au même niveau ! Pire, pour des élections municipales, si tel était le cas dans ma commune, je préfèrerais faire élire un socialiste qui aurait voté contre qu’un UMP/UDI qui s’est abstenu (NKM si j’étais encore parisien), a fortiori qui a voté pour (Jouanno par exemple)…
    Quant à ceux qui rêvent encore d’une alliance UMP/FN, elle n’aura pas lieu – témoin encore les cris d’orfraie poussés par certains UMP (Copé notamment) à propos de la participation de Gilbert Collard le 24 mars – et MLP l’a encore redit sans ambages de son côté aujourd’hui ou hier sur Canal+. Au mieux, ce qui pourrait se produire c’est un schisme entre la droite forte et le reste de l’UMP quand sonnera l’heure des candidatures…
    Tout comme @A., je ne pense pas que l’autre abruti qui se prétend le chef de ce qui n’est plus qu’une ripoublique bananière, qu’un pays en voie de déliquescence puisse se maintenir encore 4 ans mais on ne sait jamais… Par contre, je doute un peu de l’efficacité même sur le long terme de manifs uniquement pacifiques de G.O. (gentils opposants) à moins en effet qu’elles ne mobilisent carrément plusieurs millions de manifestants et encore !
    Or, si vous voulez garder un espoir de ne jamais voir cette loi promulguée, il n’y a guère qu’une solution, c’est faire plier cette andouille ; Comme tous les cons, comme tous les faibles, il est têtu (sans mauvais jeu de mots) et je ne vois guère que la force pour y parvenir et tous les gentils bisounours qui refusent la violence en seront pour leurs frais. Et comment pensez-vous pouvoir revenir, outre cette loi scélérate, sur la fin des régimes spéciaux, l’alignement des régimes de retraites, sortir de cette Europe castratrice et mortifère, ramener les syndicats et la justice dans le droit chemin, modifier fondamentalement l’assistanat et l’immigration sauvage, réduire les effectifs de la fonction publique et territoriale, toutes choses souhaitées par la majorité des français sans une révolution ?
    Et d’ici là, avez-vous seulement songé à des actions de masse dans le registre “sabotages” comme le faisait la Résistance durant la WWII : opérations escargot sur le Périph, piratage des sites informatiques des lieux de pouvoir national, régional, communal, overcalling des centraux téléphoniques de ces mêmes endroits stratégiques pour les rendre inopérants, toutes choses que les réseaux sociaux et internet permettent de coordonner et d’organiser dans l’instantanéité, tous moyens dont ne disposait pas la Résistance ?
    Alors, on fait quoi ? on vous laisse à vos rêves ?

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