Les Français sont en train de se faire voler l’élection présidentielle, la seule où le suffrage universel s’exprime directement sur le choix d’un candidat. Le fondateur de la Ve République n’aimait pas les partis politiques. Il voulait que l’élu soit désigné par le peuple en raison de ce qu’il avait fait et proposait de faire. Très rapidement les machines électorales ont repris la main dans le cadre d’une alternance à l’anglo-saxonne. Mais, devant l’inefficacité de leur gouvernance et la connivence de la gauche et de la prétendue « droite » sur nombre de sujets, un troisième parti est apparu qui participe au mouvement général du populisme en Occident, c’est-à-dire de la défiance du peuple envers l’oligarchie confortablement installée au pouvoir. Les deux partis qui obtiennent le plus grand nombre d’élus grâce au rejet du troisième et qui s’inquiètent de la montée de celui-ci ont donc voulu retrouver une assise populaire en organisant des primaires à l’américaine. Celle des Républicains a connu un grand succès et avait créé les conditions d’une élection brillante pour François Fillon, d’autant plus nécessaire que son programme de redressement du pays a le mérite de la lucidité et exige un effort considérable.
C’est alors qu’un torpillage savamment prémédité a tenté de couler le candidat choisi par des millions d’électeurs. M. Fillon aurait rémunéré son épouse avec l’argent dont il disposait pour ses assistants et elle n’aurait pas été son assistante. Ce fait peut choquer de la part d’un homme qui prône l’austérité et semble s’être attribué un certain confort. Le reproche populaire est facile et repose sur l’adage : « faîtes comme je dis, pas comme je fais ». Les maladresses qui ont marqué les premières réactions de l’intéressé plaident en sa faveur. Il a notamment cherché à prouver sa bonne foi devant le Parquet National Financier parce qu’il pensait avoir usé d’une pratique courante et en tout cas légale. Aujourd’hui, il conteste la légitimité de cette instance, et de nombreux juristes le soutiennent, notamment l’avocat Dupond-Moretti, qui n’a aucun motif politique de le faire. En raison de la séparation des pouvoirs, la Justice, et une juridiction d’exception encore moins, n’a pas à intervenir dans le fonctionnement de l’Assemblée Nationale. C’est au bureau de celle-ci de veiller au respect des règles par les parlementaires. Or, ceParquet créé par la gauche pour répondre à ses propres vicissitudes, ne se contente pas d’empiéter sur le pouvoir législatif, il vicie l’élection la plus importante du pays. Il s’est emparé précipitamment de « l’affaire » dès que l’information, bien tardive d’ailleurs, donnée par le « Canard », fut parue. Depuis, sans le moindre respect pour le secret de l’Enquête, ni pour la présomption d’innocence, des fuites sur la procédure ont été organisées au profit notamment de journalistes très proches de l’Elysée. Récemment, le Parquet a cru devoir dire que l’enquête se poursuivrait. Cette non-nouvelle en est devenue une : l’épée de Damoclès restait suspendue sur la tête de François Fillon. Les médias s’auto-alimentent de ce feuilleton qu’ils ont créé. Au lieu d’évoquer les problèmes du pays et les réponses apportées par les candidats, il reviennent en boucle sur le « Pénélopegate », puis sur les sondages, puis sur la campagne difficile, sans paraître s’apercevoir qu’ils ne commentent que leur oeuvre, à laquelle contribuent quelques manifestants du Parti de Gauche, qui permettront de dire que le candidat a été hué plutôt que de rapporter ce qu’il a dit.
Je me méfie du complotisme, mais pas au point d’être aveugle lorsqu’un complot d’une grossièreté inouïe est aussi visible. Il repose sur trois piliers : l’Elysée qui cherche à favoriser la continuité de ses idées et la survie de ses pions, malgré le rejet massif du mandat qui s’achève ; la presse écrite et audiovisuelle qui dans notre pays penche outrageusement à gauche ; la justice du mur des cons. Le microcosme qui règne sur notre pays ne veut pas d’un Président conservateur, et encore moins d’une Présidente populiste. En polluant la campagne de François Fillon, il empêche celui-ci d’atteindre le second tour. Or, le pari repose sur la certitude que Marine Le Pen sera battue à la finale, comme d’habitude. Il faut donc qu’elle y soit. L’affaire « Théo », la visite présidentielle totalement inconvenante, puisque les vidéos confirment le compte-rendu des policiers, la mise en examen pour viol de l’un d’entre-eux par la justice, et les manifestations qui dégénèrent, malgré l’Etat d’urgence (?) favorisent, comme par hasard ce scénario. Celui qui sera face à elle, quel qu’il soit, l’emportera, même s’il s’agit d’un nouveau venu, qui ne dit rien, mais avec beaucoup d’assurance, et à qui il arrive de dire des stupidités avec une incroyable outrecuidance. A un Pied-Noir qui lui reprochait d’avoir parlé de « crime contre l’humanité » à propos de la colonisation, l’énarque prétentieux qui n’a pas lu Camus, répondait qu’il allait reconquérir les rapatriés. Cette caricature du système, ce produit de la caste qui mène la France au déclin et à la décadence, est le chouchou des médias, prêts à l’excuser de tout. Les Français qui voteront pour ça, qui se laisseront mener par ce joueur de flûte, seront effectivement des veaux.
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