Jour de Colère : forte mobilisation, jeûne en attendant la destitution du Président Hollande et affrontements provoqués par la police

Ce dimanche, alors qu’aucun parti de masse ou grande organisation de la société civile n’appelait à manifester, le très hétéroclite collectif “Jour de colère” composé d’une soixantaines d’associations ou de structures se limitant parfois à une page Facebook a réussi à rassembler entre 17 000 (police) et 160 000 personnes (organisateurs) dans les rues de Paris.

Un écart impressionnant qu’explique notre confrère Slate.fr.

La cible commune des manifestants ? L’oligarchie politico-médiatique, comme le résume cette manifestante :

Conservateurs, catholiques, musulmans, libéraux, identitaires, militants pro-laïcité, fans de Dieudonné, groupes de lutte contre la pédophilie des élites, paysans en colère, nationalistes, simples mécontents… Une telle diversité de manifestants, de personnalités (Alain Soral, Christian Vanneste, etc.) et de slogans n’avait pas été observée en France depuis bien longtemps.

En début de parcours, des militantes Femen ont tenté de perturber l’événement, avant d’être interpellées par des policiers :

Selon nos informations, elles ont été relâchées dans l’heure.

Violences policières. En soirée, de violents affrontements ont eu lieu entre jeunes et “forces de l’ordre” :

Des tensions entre manifestants et policiers ont également été relevés vers Odéon (photos ici et ). Il semble que la police ait reçu les instructions de lancer les hostilités 8 minutes après 18h, ainsi que le montre ce témoignage d’une manifestante :

“Petit témoignage rapide sur la façon dont les manifestants se sont fait piéger. 10 mn après l’annonce de la fin de la manif, je descends l’avenue de Breteuil en direction du XVe, pour rentrer chez moi. Pas envie de me faire embarquer, je pars donc à l’opposé de l’Elysée vers la sweet home ! La majorité des gens en font autant. Soudain, mouvement de foule. Un premier cordon de CRS avançait vers nous. 10 mn encore après, alors qu’on regardait ça sans vraiment comprendre, on se fait gazer une première fois. On retrouve deux amies qui ont été bloquées en essayant de rentrer chez elle côté Vauban. Nous sommes encerclés, et la manif n’est pas finie depuis 30mn !! Au final ils ont laissé partir les manifestants par petits groupes, jusqu’au moment où ils ne les ont plus laissé passer du tout. On a vu, de loin, la rue bloquée définitivement. C’est ce qui s’appelle chercher l’affrontement… côté CRS en tout cas.”

D’autres témoignages confirment que la Préfecture de police a cherché l’affrontement :

“Moins de 5minutes après la dispersion, je quitte la place Vauban par l’avenue de Breteuil pour rejoindre Montparnasse.

A 20 m de la place il y a un barrage de CRS avec barrières anti-émeute. Le chef des CRS nous indique un passage de 2m de large sur le trottoir de gauche. Je lui fait remarquer que le dispositif n’est pas approprié car tout le monde va vouloir sortir par là (c’est le métro le plus proche) et que ça va mal finir. Il me répond par un large sourire.

Je me dirige vers le trottoir de gauche où 10 CRS filtrent déjà les passants. La foule grandissant, 7 d’entre eux rejoignent leur camarades au milieu de l’avenue laissant les trois autres isolés (sympas la cohésion, c’est pas avec eux qu’on gagnera une guerre).

Les trois derniers rejoignent comme ils peuvent leurs camarades. Un coup de bouclier pas si méchant fait bousculer une mamie, un jeune répond par un coup de poing sur le bouclier, un flic en civil invite le jeune (auteur du coup de poing) à le suivre, des houuuuu sortent de la foule, puis des pétards et l’affrontement.”

La police de Manuel Valls (vexé d’avoir été comparé à Hitler dans la vidéo diffusée place Vauban ?) qui ne s’embarrasse pas face aux avocats :

Selon les sources, entre 150 et 260 personnes ont été arrêtées à l’issue de la fin de la manifestation, dont deux journalistes. Regroupés rue de l’Evangile avant d’être répartis dans les commissariats de la capitale (pour ceux qui seront placés en garde à vue), leur détermination semble intacte (voir ici et ), malgré l’humidité, le froid et la faim. 19 policiers auraient été blessés.

La couverture du Jour de Colère par les médias français est très décevante (cf. les JT de 20h de TF1 ou de France 2 par exemple).

Heureusement, il y a CNN International :

Destitution. Dans un communiqué, les organisateurs de ce Jour de colère estiment qu’

“il ne reste qu’une issue à cette crise : les parlementaires doivent immédiatement prendre les responsabilités que la constitution de la Ve République leur confie. Selon l’article 68 de la constitution, il appartient aux élus des deux assemblés de se constituer, par un vote, en Haute Cour de justice, afin d’engager la procédure de destitution du Président de la République pour « manquement grave » à l’exercice de ses fonctions. La ruine à laquelle il a conduit la France, alors qu’il ne se préoccupe lui-même que de ses turpitudes privées, ne lui permet plus de se parer du titre de Président de la République.

Le Jour de Colère exige solennellement des députés et des sénateurs qu’ils engagent cette procédure de destitution immédiatement. Le peuple, souverain de notre démocratie, leur adresse cet ultimatum et saura le leur rappeler dans les semaines qui viennent.”

Béatrice Bourges, porte-parole du Printemps français (une des soixante associations ou groupements à l’origine de “Jour de Colère”), a d’ailleurs déclaré place Vauban, où la manifestation s’achevait, “engager un jeûne complet jusqu’à l’ouverture de la procédure de destitution du Président”. Il est possible de la soutenir en entamant à son tour une grève de la faim, mais aussi via cette page Facebook ou par courriel ([email protected]).

Comme l’écrivait Saint Thomas d’Aquin dans sa Somme théologique, « La colère est bonne, (…) lorsqu’on recourt à la colère quand il convient, contre qui il convient et dans la mesure voulue » (2a, 2ae, q.158, a.3). Merci à Philippe Ariño pour la citation !

“Hollande, il vaudrait mieux pour lui qu’il se retire tout de suite”, prévenait dans son dossier de presse le collectif, sinon “‘Jour de colère’ ira le poursuivre dans la rue avant de le chasser dans les urnes”.

Comme l’oligarchie n’a pas l’air décidée à lâcher le morceau, voici à titre didactique une vidéo de la prise d’assaut il y a quelques jours d’un bâtiment public de Vinnitsa, en Ukraine :

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69 Comments

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  • François DESVIGNES , 27 janvier 2014 @ 11 h 09 min

    L’Internationale revue et corrigée :

    LA NATIONALE

    Couplet 1 :
    Debout ! les damnés de la terre !
    Debout ! les forçats de la faim !
    La raison tonne en son cratère,
    C’est l’éruption de la fin.
    Du passé faisons table rase,
    Endettés, chômeurs, debout ! debout !
    Le monde va changer de base :
    Nous ne sommes rien, soyons tout !

    Refrain : (2 fois sur deux airs différents)
    C’est la lutte finale
    Groupons-nous, et demain,
    La France nationale,
    Sera le genre humain.

    Couplet 2 :
    Il n’est pas de sauveurs suprêmes,
    Sauf Dieu, ni César, ni Marianne,
    Producteurs sauvons-nous nous-mêmes !
    Décrétons le salut commun !
    Pour que le voleur rende gorge,
    Pour tirer l’esprit du cachot,
    Soufflons nous-mêmes notre forge,
    Battons le fer quand il est chaud !

    Refrain

    Couplet 3 :
    L’État opprime et la loi triche,
    L’impôt saigne le malheureux ;
    Nul devoir ne s’impose au riche,
    Le droit du pauvre est un mot creux.
    C’est assez languir en tutelle,
    La Justice veut d’autres lois :
    « Pas de droits sans devoirs, dit-elle,
    Égaux, pas de devoirs sans droits ! »

    Refrain

    Couplet 4 :
    Hideux dans leur apothéose,
    Les rois de la finance et du capital,
    Ont-ils jamais fait autre chose,
    Que dévaliser le travail ?
    Dans les coffres-forts de la bande,
    Ce qu’il a créé s’est fondu.
    En décrétant qu’on le lui rende,
    Le peuple ne veut que son dû.

    Refrain

    Couplet 5 :
    Les Rois nous saoûlaient de fumées,
    Paix entre nous, guerre aux tyrans !
    Appliquons la grève aux armées,
    Crosse en l’air et rompons les rangs !
    S’ils s’obstinent, ces cannibales,
    À faire de nous des héros,
    Ils sauront bientôt que nos balles
    Sont pour nos propres généraux.

    Refrain

    Couplet 6 :
    Ouvriers, Paysans, nous sommes
    Le grand parti des travailleurs ;
    La terre n’appartient qu’aux hommes,
    L’oisif ira loger ailleurs.
    Combien de nos chairs se repaissent !
    Mais si les corbeaux, les vautours,
    Un de ces matins disparaissent,
    Le soleil brillera toujours !

    Refrain

  • Sylvie , 27 janvier 2014 @ 11 h 20 min

    Je suis venue en voiture avec un covoitureur, qui après ne m’a pas communiquer son numéro de portable et j’ai dû appeler mon frère à la rescousse. Il est venu, m’a réceptionné auprès des CRS et ensemble, sans problèmes, nous avons pris trois lignes de métro puis départ par le train en gare de Saint-Lazare, pour Rouen, où je suis arrivée à 23 h 10. Dix minutes après, j’étais à la maison, où mes chats m’attendaient.
    J’ai passé une journée formidable, sous la pluie, avec le peuple de France. Enorme foule venue de partout, des provinces, des villes, des régions et de la profondeur du pays. Une foule bon enfant. On marchait. Paris s’animait. Il y avait de tout : des royalistes, des gens de gauche, des républicains modérés, des membres du FN, des travailleurs, des personnes handicapées en fauteuil roulant avec un chien guide, des gens de toutes les conditions : chrétiens, juifs, musulmans, blancs, noirs, jaunes. Une foule immense, déterminée et pacifique. Un peuple entier, et ce peuple criait contre François Hollande. C’était le peuple français.

  • HerveLE , 27 janvier 2014 @ 11 h 21 min

    60 000 peut etre, et 300 000 en comptant les effectifs de la police!!!

  • Jacques , 27 janvier 2014 @ 11 h 21 min

    Commentaire inutile.

  • Jacques , 27 janvier 2014 @ 11 h 21 min

    Commentaire inutile.

  • charlotte , 27 janvier 2014 @ 11 h 25 min

    Cap 2006, nous, chefs d’entreprises, professions libérales, parents… savons malheureusement qu’il sera trop tard et qu’il faudra probablement une vingtaine d’années pour nous remettre de 5 ans de hollandisme. Parce que nous avons de plus en plus de clients qui n’arrivent plus à nous payer notre travail à temps, nous avons, malgré des carnets de commandes parfois bons, de plus en plus de mal à maintenir nos entreprises à flots. Les paiements à l’URSSAF n’attendent pas eux que nos clients nous payent ! Quant à l’école, c’est une catastrophe, on se croirait à l’école des loisirs ! Que deviendront ces enfants définitivement si peu formés aux connaissances nécessaires, à l’effort, au goût du travail – bien fait si possible ? Pour eux, l’avenir ne commencera même pas ! Le nouveau bulletin scolaire du primaire officiel de Peillon (une vague synthèse : nombre de compétences, pas connaissances mais bien compétences, ne nous permet ni de savoir quels sont les contenus enseignés, ni de savoir quel est le niveau de nos enfants ! C’est une des dernières réalités du gouvernement Hollande que je viens malheureusement de découvrir en ouvrant le bulletin de ma dernière fille. Par contre je sais qu’ils auront appris qu’une fille peut être un garçon ou l’enverse et que c’est normal ! Dans 3 ans, il sera trop tard pour tous ceux qui ne sont pas “forts”, ou qui n’ont pas les moyens de financer des écoles privés. Nombre de nos petites entreprises, si durement et courageusement montées, quelles que soient leur pertinence et leurs talents auront été balayées par un effet de réactions en chaîne déjà à l’oeuvre (chaque commerce qui ferme chez nous n’est pas remplacé par un autre et nos centres de villages sont transformés en rues désertes au profit des zones commerciales développées avec nos impôts par des élus de droite comme de gauche menteurs – le nôtre tue le commerce du centre en finançant à mort la zone commerciale tout en osant publier une plaquette chantant les louanges du dynamisme du centre ville!). Non, nous n’avons pas le temps d’attendre pour sauver une génération de la misère économique, morale et spirituelle. J’aurais pourtant tant aimé qu’il en fut ainsi…

  • Jacques , 27 janvier 2014 @ 11 h 31 min

    JDC reste sur le registre de l’amateurisme pleurnichard. Ca n’enlève rien au courage et au dévouement mais ça mènera aux mêmes résultats.

    La destitution par l’article 68 de la Constitution. Aucun juriste ni politiste ne peut y croire. Ca ne sert donc à rien. Encore plus bancal que le coup de la pétition au CESE. Le but véritable : entretenir une attente, et quand ce sera tombé à l’eau, pleurnicher.

    Je suis parti sans difficulté après l’appel à la dispersion. On ne peut pas nier les provocations et abus, mais ceux qui sont restés sur place même 10 minutes alors qu’on sentait que ça allait chauffer sont naïfs ou de mauvaise foi. Mais ça permet de pleurnicher.

    Sur les affrontements. Les “ultras” sont allés au contact. pour jouer, sans tactique de guérilla (encerclement, prise à revers, etc.) ni charge massive et coordonnée. On s’amuse et après on pleurniche.

    Les méthodes de JDC sont les mêmes que celles de LMPT, seuls changent les mots d’ordre et la musique. Pas de violence, pas de casse, un peu d’hystérie au micro, un peu plus de pleurnicherie, et comme elle pèse encore moins électoralement (yc pour l’UMP), ça ne mènera à rien donc on menace, pleins de grandiloquence, de… refaire une marche. Tremblez balayeurs !!!

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