Le ministre de l’Education nationale affirme qu’il faut dédramatiser la question de l’apprentissage de l’égalité entre garçons et filles. Elle dit vouloir utiliser des mots simples, compréhensibles par tous et associer tous les acteurs pour éviter les malentendus.
Les contestataires semblent avoir été entendus. Farida Belghoul serait « discréditée », mais son mouvement de retrait de l’école a conduit à la disparition des conseils les plus provocants. La Manif pour Tous ou les associations familiales n’ont pas été consultées, mais le site officiel « reseau-canope.fr » parle « d’agir dans l’école en lien avec les parents » et met en valeur Jean-Louis Auduc, l’auteur de « sauvons les garçons ».
Il n’y aurait donc plus de volonté d’effacer la différence des sexes. Pour Madame le ministre, le « genre » est un « outil conceptuel » indispensable et « Les sexes ne sont pas interchangeables, il y a une différence qui ne justifie pas une hiérarchie ».
La réalité du site officiel « reseau-canope.fr » est toute autre. On y trouve en effet des indications pour l’école primaire qui conseillent de photographier la répartition des enfants dans les activités pour les inviter à ne pas tomber dans les stéréotypes qui leur feraient choisir ce qui leur plaît le plus. On y conseille aussi d’insister sur les prénoms « asexués » et de faire lire une nouvelle version du « petit chaperon rouge » transformé en garçon qui part en quête d’un père absent.
L’introduction au collège et au lycée des résultats des recherches menées sur les représentations et les identités culturelles des hommes et des femmes pourrait être une bonne chose. Sur le site officiel « reseau-canope.fr », c’est assez inadéquat. On y conseille de chercher des femmes dans les manuels d’histoire. C’est assez utopique quand on sait qu’ils ont bien du mal à se souvenir de l’existence de Blanche de Castille ou d’Aliénor et des femmes qui ont exercé très concrètement le pouvoir au Moyen Age. Le site ministériel a aussi le défaut de voir les progrès de la condition féminine au XXe siècle d’un point de vue presque uniquement juridique et sociétal. Comme dans les manuels d’histoire, on n’y trouve pas réellement d’exemples de femmes pilotes de chasse, informaticiennes ou soumises à des pressions économiques pour faire congeler leurs ovocytes ou pour renoncer à leur volonté de prendre un congé parental.
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