Le Zemmour du mardi. “Barack Obama aime les secrets. Il écoute les petits secrets d’Angela Merkel au téléphone, il s’arrange secrètement avec Poutine pour sauver le Syrien Assad et il avoue maintenant qu’il négociait depuis des mois en grand secret avec l’Iran. Voilà qui a dû faire plaisir aux Français, aux Israéliens ou encore à l’Arabie Saoudite qui croyaient peser dans cette affaire. Mais Barack Obama se moque des états d’âmes des uns et des autres, c’est un homme secret. Il ne montre ni ses sentiments ni ses intentions. Un être purement rationnel, un monstre froid, comme les États. Un pays n’a pas d’amis, il n’a que des intérêts, disait le Général de Gaulle. En adepte de la realpolitik, Obama ne met aucun affect dans la conduite de sa politique étrangère, il ne manifeste aucune tendresse ou nostalgie pour les vieux alliés de l’Amérique, que ce soit l’Europe, Israël ou l’Arabie Saoudite. Ils seront sacrifiés sans état d’âme à la nouvelle stratégie américaine, ils devront se soumettre ou se démettre. La France, qui a fait la maligne avec la Syrie ou l’Iran, a été renvoyée sèchement à son terrain de jeux africain. Israël songe déjà à chercher de nouveaux alliés et tourne discrètement ses yeux vers Poutine. L’Arabie Saoudite ne décolère pas de ce rapprochement américain avec l’ennemi héréditaire chiite. Obama soit sourire secrètement. La Perse millénaire est, à ses yeux, un allié beaucoup plus sérieux que des pays arabes minés par le fondamentalisme islamiste. Grâce à sa nouvelle autonomie pétrolière liée au gaz de schiste, Obama regarde désormais l’Orient compliqué avec une idée simple : s’en débarrasser. Obama est secrètement passé à autre chose, à des choses beaucoup plus importantes. (…) Obama est hanté par la Chine. Il n’en parlait jamais, y pensait toujours, c’est le secret d’Obama. Son seul souci, sa seule obsession, son seul adversaire, la Chine, avec laquelle il est obligé d’être aimable parce qu’on n’est pas arrogant avec son banquier. La Chine, qui contestera bientôt à l’Amérique son titre de première puissance économique du monde, la Chine qui est en train de se construire une marine pour venir chatouiller le museau de l’US Navy, la Chine contre qui il rameute tous ses voisins : Japon, Vietnam, Australie, Philippines… La Chine contre laquelle il essaye même de monter la Russie. La Chine qui sous-tend la volonté des Américains de réaliser au pas de charge un grand marché transatlantique avec les Européens. Oui, la Chine, puissance continentale majeure, est aujourd’hui la seule capable de contester au XXIe siècle l’hégémonie de la puissance maritime qu’est l’Amérique. Alors qu’on célèbre le centenaire de la guerre de 1914-1918, on retrouve à l’échelle planétaire l’affrontement entre la terre et la mer qui avait fait alors exploser l’Europe. À l’époque, la puissance hégémonique, l’Angleterre, voyait avec grande inquiétude la montée en puissance de l’Allemagne qui la supplantait commercialement et commençait même à édifier une Marine digne de ce nom. Seule la guerre avait brisé pour un siècle la rivale allemande. Au moins, voilà les Chinois prévenus.”
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