Une étude qui a été publiée par Le Figaro révèle que les inégalités à l’Ecole s’accroissent entre les filles et les garçons. Ce constat ne manquera pas de faire réagir le Ministre de l’Education national Najat Vallaud-Belkacem qui répètera à qui mieux mieux que son « Plan d’action pour l’égalité femme-homme » est plus que nécessaire afin de les réduire. Bien entendu, elle accusera aussi l’opposition de n’avoir rien faire pour cela et de l’empêcher de mener son travail à bien dans l’intérêt des enfants. Tout cela est prévisible mais cette rhétorique cachera malheureusement les véritables cause de l’égalité à l’Ecole. Car lorsque l’on regarde la définition de l’égalité Najat Vallaud Belkacem avec ses partisans se posent sur un plan tout à fait différent de celui de la majorité des Français.
Le constat: analyse de l’étude
Plusieurs causes expliquent cet écart entre les élèves.
1- Un environnement qui dépend de la famille:la proportions d’enfants issus des catégories socio-professionnelles défavorisées est plus grande que celles des enfants dont les parents sont dans un milieux favorisés. Par exemple, 38.2 % d’enfants qui échouent en mathématiques sont issus d’un milieu social défavorisé contre 10 % qui viennent d’un très bon milieu social. A cela s’ajoute la présence de livre à la maison et le temps passé à regarder la télévision. 44.1 % des élèves qui disposent très peu de livres chez eux échouent au traitement de phrases lacunaires. C’est toujours le problème du coût du livre malgré la loi sur le prix unique du livre. 27 % des élèves qui regardent la télévision font partis des élèves qui réussissent le moins en mathématiques contre 10.7 %.
2- Etre le meilleur dès le début: ceux qui réussissent tout de suite au Collège ont plus de chances de finir leur parcours que ceux qui sont à la traînent. Plus le niveau augmente, plus il est difficile de suivre pour l’élève. Les notes peuvent baisser rapidement ce qui peut engendrer un doublement pour ceux qui n’y arrivent pas afin d’éviter d’être trop démoralisé dans la classe supérieure. Par exemple, 60 % des élèves les plus performants en mathématiques, en lecture et en mémoire le sont toujours en fin de troisième. Inversement, 5 % des élèves qui ne le sont pas parviennent à se classer correctement en troisième. Le constat sur la maîtrise du vocabulaire est alarmant avec un quart seulement des élèves qui le maîtrisent en sixième contre un tiers qui l’apprennent en troisième.
3- Seuls certains domaines sont concernés par l’égalité entre les élèves: tout dépend ici du comportement de l’élève face à une situation inconnue. C’est sa réaction qui va compter. Par exemple, la capacité à lire à raisonner et comprendre ne sont pas touchés par cet écart. Après, à un certain âge, les élèves ont un raisonnement qui est presque identique parce qu’ils découvrent une nouvelle matière.
Ces facteurs avaient déjà été mis en lumière par d’autres études européennes et françaises. Mais à l’heure actuelle rien n’est résolu. Najat Vallaud-Belkacem a déjà fait des propositions mais quand on les passe au peigne fin, on se rend compte que son intention est tout autre.
Les propositions inadéquates du ministre
Le Ministre de l’Education a émis un projet pour renforcer « l’égalité fille-garçon ». On aurait pu croire que Mme Vallaud Belkacem voulait mettre à disposition les mêmes outils d’apprentissage pour les élèves. Eh bien, il n’en est pas du tout question parce qu’au lieu de s’occuper de l’instruction des enfants, elle préfère s’occuper de leurs rapports sociaux entre fille et garçon. C’est tout l’ensemble du projet quoi doit être mis en cause parce que le ministre se situe dans une autre dimension de l’égalité: l’anthropologie. Pour comprendre ce qui se passe, il faut analyser l’idéologie dont Mme Vallaud-Belkacem est une des partisans. Il s’agit de la fameuse théorie du genre dont on nous rabâche l’inexistence à nos oreilles. Pour ses adeptes, le genre n’est qu’une construction sociale qui dépend de l’environnement dans lequel l’individu vit. Ainsi, le sexe biologique ne détermine en rien les choix sociaux pour devenir un homme ou une femme.
La théorie du genre existe-t-elle ? Non répond le ministre. Il ne s’agit que d’une rumeur qui n’est pas fondée. Pourtant, en remontant dans le passée sur ses déclarations, on découvre qu’en 2011 elle ne niait absolument pas son existence. Voici ce qu’elle répondait à une question du journal 20 minutes:
En quoi la «théorie du genre» peut-elle aider à changer la société?
La théorie du genre, qui explique «l’identité sexuelle» des individus autant par le contexte socio-culturel que par la biologie, a pour vertu d’aborder la question des inadmissibles inégalités persistantes entre les hommes et les femmes ou encore de l’homosexualité, et de faire œuvre de pédagogie sur ces sujets.
Cet interview et l’attitude de Mme Vallaud-Belkacem en poste de ministre est contradictoire. A l’époque, elle était secrétaire en charge de l’Education et des mœurs au PS. Ce n’est pas rien. Avec sa nomination au ministère, on assiste donc a un changement radical de vision de l’Ecole: celle-ci ne doit pas instruire les élèves mais les rééduquer car la vision des rapports sociaux entre homme et femme de la théorie du genre est contraire à celle des parents qui sont censés être les premiers éducateurs de leurs enfants. Dans cette théorie (ou idéologie car elle n’a rien de scientifique), la lecture des rapports homme-femme est très simpliste: pour eux, la femme est l’éternelle victime tandis que l’homme est l’éternel dominateur qui fait tout pour garder le pouvoir. Un exemple très simple permet de comprendre son idéologie. Dans la cour de récréation, il y a le constat que les garçons occupent plus le terrain que les filles. Pour elle, la raison est que les garçons dominent les filles sur cet occupation. En réalité, il n’en est rien. Tout simplement parce que les garçons ont besoin de courir plus que les filles qui préfèrent les jeux calmes et rester entre elles. Va-t-on leur interdire de faire cela alors que c’est leur propre choix ? Non seulement ils ne comprendront pas cette notion « d’égalité » mais ils n’en saisiront pas l’utilité dans leur vie.
La confusion sémantique sur l’égalité
C’est de ça dont il s’agit en réalité. Une analyse linguistique du mot égalité permet de comprendre que ce projet est surtout un prétexte pour avoir un contrôle sur les enfants et de les écarter de l’éducation parentale. Le mot peut avoir trois définitions;
1- Une définition étymologique: le mot égalité vient du latin aequalitas qui veut dire similitude.
2- Une définition courante, fonction de la mentalité des gens: pour la plupart des Français, l’égalité des chances est de mettre les élèves en face des mêmes moyens d’apprentissages. Ensuite, ils peuvent faire ce qu’ils veulent des connaissances acquises. Cela ne les dérange pas d’avoir plus de garçons dans un métier ou plus de filles dans un autre parce que c’est le choix qu’ils ont fait. L’homme et la femme ont les mêmes droits politiques mais sur le plan social chacun choisit selon ses goûts , ses possibilités et ses intérêts
3- Une définition idéologique: il s’agit de mettre tout le monde sur un même niveau quelque soit son effort (faible ou non). Les mauvais élèves doivent quand même passer dans une classe supérieure pour éviter le doublement alors qu’ils n’ont pas les compétences pour ça. Un métier doit comprendre autant d’hommes que femmes, c’est la parité.
Sur le papier, la conception de l’égalité anthropologique peut être intéressante mais dans la pratique elle est très grave car non seulement cela revient à rééduquer les enfants (les parents auront-ils leur mot à dire ?) mais en plus les idéologues vont les aliéner de leur propre liberté pour appliquer leur idéologie. Dans notre Histoire, les seuls régimes qui ont fait cela sont les régimes totalitaires. On sait ce que ça a donné donc on ne peut qu’être inquiet de la suite des évènements. Si les inégalités augmentent entre élève, pour répondre à la question sur l’étude, c’est parce que chacun fait un choix qui lui appartient. On ne va pas reprocher à un élève de faire un métier selon son envie et ses compétences sinon il n’y a plus de liberté. La notion floue de l’égalité est inutile car les élèves sont des personnes uniques qui raisonnent TOUS différemment. Vouloir les réorienter ne les fera pas épanouir personnellement et cela risque d’avoir de graves dommages collatéraux dans leur vie.
Antoine Billot anime un blog
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