Mais il est où, mais il est où, Bernard-Henri ?

On a vu sa mèche folle se promener sur toutes les lignes de front depuis la fin de la guerre froide. De la croisette à Misrata, on l’a vu tel un ersatz de Malraux. On l’a vu, à l’image de la « punchline » de de son blog, la cambrure ajustée et le poitrail offert aux objectifs des paparazzis : « la philosophie ne vaut que si elle est un art de la guerre ».

Diplomate parallèle, philosophe de l’action, écrivain, homme de l’ombre et de la lumière, penseur, chef de guerre dansant pour appeler les bombardements comme les Indiens invoquaient la pluie, cinéaste, star de télé et époux de star, chroniqueur et éditorialiste, Bernard Henri s’est rêvé toutes les vies. La duplication numérique conjuguée au carnet d’adresse donne à certains accès à tous les métiers à la fois, là où d’autres s’en iront pointer à Pôle Emploi, et discuter avec la conseillère d’une formation de chauffeur poids lourds alors qu’ils sont violonistes…

“Là ou est hissé le drapeau noir, point de Bernard.”

Hélas, à défaut de vivre une seule vie vraiment, Bernard-Henri, touche à tout de malheur, tu n’as fait qu’offrir au djihad plus d’espace pour s’épanouir, et la guerre tu en as parlé, tu l’as implorée, tu l’as vue, tu l’as filmée, tu l’as écrite, et tel un marchand de canons, tu en as fait un fond de commerce. La peur, les coups de feu qui claquent, la camaraderie, les balles qui sifflent, les copains tués, blessés ou prisonniers, tout ça ce n’est pas pour toi, c’est pour le soldat, ce prolo de la guerre, cet employé de ta boutique. Toi, Bernard Henri, tu es un inspiré, un artiste engagé, un esthète de la guerre. Tu l’as modélisée. La guerre, tu l’as rendue « bankable ». Tu pourrais l’introduire en bourse.

Pourtant, il y a un terrain sur lequel on ne t’a jamais vu ces dernières années. Partout ou frappait le djihad, tu étais absent. Là ou est hissé le drapeau noir, point de Bernard. Là où les opposants sont massacrés, martyrisés, tu n’y es pas. Ils ne sont pas dans ta « short list ».

Bernard-Henri, je t’en prie, il faut arrêter maintenant. Prends des vacances. Retournes aux sources. Cesse tes élucubrations, tes expériences intellectuelles, tu virevoltes, tu nous fatigue. Si la philosophie ne vaut que si elle est un art de la guerre, le philosophe ne vaut que s’il est un guerrier. Alors si tu veux vraiment faire la révolution et la guerre, Bernard Henri, permets-moi de paraphraser Mao ; commence par prendre ton fusil.

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15 Comments

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  • 0 / 10
  • AURORE ANGELIQUE , 27 août 2014 @ 9 h 03 min

    TOUT A FAIT D’ACCORD L’ARTICLE EST TROP GENTIL

    (ce n’est pas un doublon)

  • Castoran , 27 août 2014 @ 9 h 11 min

    Lévy est un long fleuve tranquille … oui, mais un fleuve de sang innocent.

  • Pascal63 , 27 août 2014 @ 9 h 51 min

    Sa coiffure peu harmonieuse reste un mystère pour moi , plus que ses paroles ou ses écrits sans grand intérêt ! Je crois qu il s est bel et bien ” cramé ” en Ukraine. A se demander , s il n y avait pas la magie de Photoshop. Je ne l imagine pas en 1 ère ligne , cet apatride.

  • Pascal63 , 27 août 2014 @ 10 h 15 min

    Lui aussi nous enfume ! Il reste en surface sur la fm , les cercles et ce qu il refuse c est que derrière la puissance du fric , il y a chez ces quelques familles puissantes , le besoin du pouvoir , bien supérieur à celui de l argent. Les miette du prince de ce monde !

  • ostrogone , 27 août 2014 @ 10 h 34 min

    tout à fait d’accord mais l’auteur de l’article pourrait vérifier son orthographe (ou la transcription de son papier). Le “s” de “retournes (aux sources)” serait plus à sa place à la fin de “tu nous fatigue”;

  • feeloo , 27 août 2014 @ 12 h 46 min
  • feeloo , 27 août 2014 @ 12 h 50 min

    & encore: (tous les mots sont importants dans les bouches des deux comparses)
    https://www.youtube.com/watch?v=cowwOw0QHoU&feature=player_detailpage

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