Alphonse Daudet dans son roman « Tartarin de Tarascon » narre les aventures d’un petit gros jovial et bavard. Une collection impressionnante d’armes de tous pays est présente dans sa maison tarasconnaise. Des plantes exotiques sont plantées dans le jardin. On pourrait croire que Tartarin est un aventurier. En réalité, il n’a jamais quitté sa ville natale. Cependant il a lu de nombreux ouvrages sur la chasse et les grands explorateurs. Cette connaissance livresque lui permet de briller lors des réunions avec les chasseurs de Tarascon.
Cependant il n’y a pas de gibiers près de la ville. Les chasseurs organisent les dimanches des sorties dans les environs de Tarascon pour faire un bon repas arrosé d’un vin de pays. Une compétition de tir de casquettes est organisée pour passer le temps. Tartarin est le meilleur tireur. Il revient de la chasse avec sa casquette complétement trouée ; ce qui lui vaut l’admiration des autres chasseurs.
Tartarin décide un jour de partir chasser le lion de l’Atlas. Il s’embarque pour l’Algérie plein de confiance en lui. Il débarque à Alger après une traversée difficile à cause du mal de mer. Il se décide à partir pour le Sud après plusieurs semaines à profiter du confort de la ville. Il passe une nuit à l’affut et il tire sur un lion. Mais il s’aperçoit au matin qu’il a tué un bourriquot. Après des chasses infructueuses, il finit par tuer par erreur un vieux lion apprivoisé. Tartarin envoie à Tarascon la peau de l’animal. Il revient penaud de n’avoir pas réalisé la chasse dont il rêvait. Mais à sa grande surprise, les Tarasconnais l’accueillent en héros. Il peut alors se lancer dans des galéjades sans fin sur ses exploits.
Notre Tartarin ne pratique pas le tir de casquettes mais il est le champion pour réaliser des synthèses entre les différents courants du PS. Il ne chasse pas le lion mais il cherche à inverser la courbe du chômage. Il a promis de rassembler et il a réussi à rassembler 80% des Français….contre lui. Il s’est vanté d’être normal et tout le monde est désormais convaincu de sa normalité. Il aurait fait un bon président sous la IIIe ou la IVe République. On choisissait alors un homme consensuel pour exercer cette fonction honorifique. Mais sous la Ve République, le président doit être un guide respecté. Notre Tartarin n’a pas la carrure du Général.
La légère reprise économique lui donne l’occasion de se vanter de sa politique alors que les causes sont externes (baisse du prix du pétrole et du cours de l’euro). Il semble préparer sa réélection. Toutefois la fin de l’aventure pour Tartarin de Tulle risque d’être moins glorieuse que celle de Tartarin de Tarascon.
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