Entendre les plus hauts chefs des trois armées françaises à l’unisson déclarer qu’ils déposeront leur képi si l’on touche encore aux budgets de défense, c’est une première dans l’histoire de la République et de la France. Inutile de se livrer à une analyse macro-économique comparée pour savoir que la Défense est la variable d’ajustement de tous les autres budgets depuis 40 ans et comprendre ce qui provoque l’ire des grands centurions.
Dans le concert des intrigues et des arbitrages budgétaires, la voix du soldat ne pèse pas face à celle des autres grands ministères. Jamais rassasiés de leurs échecs pourtant comptabilisés, ils continuent à tirer des chèques publics en cavalerie. Le jeu consiste à ne pas tirer le dernier du carnet. Nos soldats, eux, ne jouissent pas des 35 heures, ni des repos compensateurs, et n’ont pas de syndicats qui prenne la parole dans l’agora des médias pour y présenter les choses à leur avantage. Depuis des années, les dysfonctionnements de soldes font que pour certains militaires chaque fin de mois est devenue la roue de la fortune. Bien souvent, nos soldats achètent leur équipement eux-mêmes. Et lorsqu’ils sont las, ils démissionnent en silence. On entre dans l’armée pour les bonnes raisons, on la quitte pour les mauvaises. Servir les armes de la France est un art tout d’obéissance.
Un peu comme la famille, l’armée à ses lois naturelles et ses règles immanentes, séculaires, non écrites, qui fondent sa puissance : la foi en l’autorité, en l’engagement et en la parole donnée.
Qu’adviendra-t-il si cette parole semble faillir ? Le président doit rendre des « arbitrages ». Le Premier ministre, au lendemain d’une dégelée qui devrait voir sa lettre de démission signée le jour même, annonce des baisses d’impôts supplémentaires.
Le coût politique de la déroute électorale de la gauche va-t-il s’imputer indirectement sur le budget de la Défense Nationale ? Ce serait un sordide calcul que de compenser une réduction des recettes fiscales par une trahison des engagements budgétaires de la Défense. Mais c’est tentant, le prix politique, en valeur faciale, est moins élevé : le soldat est par construction plus obéissant que les autres serviteurs de l’État. Il ne descendra pas dans la rue pour quelques sous.
L’année 2013 a vu les français se lever en masse pour défendre les principes fondamentaux de la filiation naturelle et de la liberté d’éducation. Les français se lèveront-ils à nouveau pour préserver cette force qui leur permet de vivre en paix ? L’armée ça n’est jamais que le peuple en armes.
À chaque fois que, dans l’histoire, une autorité ont voulu reprendre le serment qu’elle fit prêter, la suite a été amère.
Un million de personne dans les rues, un parti patriote vainqueur des élections, des hauts fonctionnaires et des élus transis… Que Rome prenne garde à la colère des légions !
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