La supériorité de la vérité sur le mensonge réside dans le fait que, pour être crédible, le mensonge doit se déguiser en vérité. Une fois son visage hideux et sa nature trompeuse apparaissant sous leur vrai jour, le mensonge s’effondre. Le mensonge démasqué n’inspire à des personnes normalement constituées que dégout et rejet. Souvent, il inspire aussi la colère à ceux qui découvrent soudainement qu’ils se sont laissés, pendant un temps, abuser par le mensonge.
C’est exactement ce qui est en train de se passer aujourd’hui dans notre pays. Le mensonge politique qui sert à manipuler les foules est en train de s’effondrer, au moins partiellement.
La manipulation de l’opinion publique commence par le choix des mots. Prenons quelques exemples concrets.
Les voyous qui brûlent des voitures, agressent les gens dans la rue ou insultent les forces de l’ordre sont, le plus souvent, qualifiés dans les média de « jeunes ». Pourquoi ? Parce que le mot « jeune » contient en soi l’excuse. Il évoque une image sympathique : celle d’un âge où on découvre le monde, ce qui conduit forcément à quelques excès, mais ne doit-on pas pardonner à la jeunesse ? Après tout, on a tous été jeunes et on a tous fait quelques bêtises avant de devenir plus sages… Alors, pas de quoi s’affoler, les bandes qui attaquent des trains, mettent à sac des commissariats de police, terrorisent des quartiers et font des rodéos avec des voitures volées sous le nez des forces de l’ordre impuissantes ne sont, en réalité, que des groupes de « jeunes », victimes de l’injustice sociale, qui ont besoin de se défouler un peu. Appeler « jeunes » des voyous ne sert qu’un but, éminemment politique : masquer et banaliser la délinquance.
Autre exemple : le Front national est désigné par l’ensemble de ses adversaires comme un parti « populiste » et un parti « d’extrême droite ». Commençons par le mot « populisme ». Que désigne-t-il ? Voyons donc la définition dans « Wikipedia » sur Internet : “Le populisme désigne un type de discours et de courants politiques, prenant pour cible de ses critiques ‘les élites’ et prônant le recours au ‘peuple’ (d’où son nom), s’incarnant dans une figure charismatique et soutenu par un parti acquis à ce corpus idéologique”. Force est de constater que ce concept, à forte connotation péjorative est plus que vague et sans contenu réel. En quoi le fait de critiquer les « élites » serait-il condamnable ? Faut-il admettre que les « élites » jouissent d’une immunité qui les place au-dessus des critiques ? Pourquoi reproche-t-on aux « populistes » de faire recours au peuple ? Tous les partis politiques le font. Enfin, serait-il condamnable pour un parti politique d’avoir un leader charismatique qui sait inspirer la sympathie et convaincre par la force de sa personnalité ? Il est vrai que, vu le charisme de François Hollande et de Jean-François Copé, le PS et l’UMP ont du souci à se faire…
Autant le qualificatif méprisant « populiste » n’est en réalité qu’un terme dépourvu de sens, destiné à discréditer tous ceux qui s’opposent à l’Union européenne (ils sont forcément un peu simples d’esprit pour ne pas comprendre ses bienfaits), on ne peut pas en dire autant de celui d’« extrême droite ». Ce dernier fait référence à des précédents historiques peu glorieux et évoque un amalgame confus d’images fortement négatives et en même temps, simplistes : Vichy (on a oublié un peu vite que ceux qui ont voté les pleins pouvoirs au maréchal Pétain n’étaient autres que les élus du Front populaire), la xénophobie (rappelons que la CGT accusait dans les années 30 les immigrés polonais de « prendre le pain aux travailleurs français »), etc. Cela sent le souffre et permet de faire peur aux Français, (tout en accusant le Front national de chercher à faire peur, comble de l’hypocrisie !).
Mais, depuis ce 25 mai, il y a un petit problème : peut-on continuer d’insulter les 60% des électeurs Français qui ne sont pas allés voter et les 25% de ceux qui on choisi le FN d’être « populistes » et à moitié débiles ? Peut-on accuser un quart de l’électorat d’avoir des idées fascisantes ? Cela devient un délicat. Les étiquettes se décollent et les masques tombent. Les états-majors sont pris de panique. Le mensonge montre son vrai visage.
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