Monsieur le Ministre de l’Intérieur,
je déplore l’extrême tolérance dont l’Etat fait preuve à l’égard du prétendu mouvement Nuit Debout en plein Etat d’Urgence.
C’est une situation inédite dans l’histoire de la V° République et votre majorité ne saurait s’en féliciter d’un point de vue démocratique car il y a eu indiscutablement une différence de traitement, dans un contexte bien plus paisible à l’égard de précédentes manifestations, comme La Manif Pour Tous par exemple, qui a cependant elle aussi connu des débordements en tous genres, par des personnes intérieures comme extérieures au mouvement.
On ne saurait par ailleurs m’imputer un quelconque parti pris à l’égard de LMPT vu qu’aucun de nos cadres actuels n’a participé ou appelé à participer à La Manif Pour Tous ou à sa dissidence du Printemps Français.
La différence de traitement s’est aussi observée au moment de la récente polémique concernant le philosophe, essayiste et académicien Alain Finkielkraut, qui a été expulsé sans ménagement de Nuit Debout, qui se veut pourtant un espace démocratique de discussion citoyenne « ni Droite ni Gauche ».
La présence d’un philosophe au sein de l’Agora était donc parfaitement logique et légitime et c’est uniquement pourquoi nous soulevons ce problème.
Loin, très loin de moi l’idée d’être son défenseur, des divergences nous séparant.
La différence de traitement ? LMPT était doté d’un véritable service d’ordre qui s’occupait des fauteurs de troubles et si ce dernier connaissait des défaillances, il était secondé par les forces de l’Ordre qui interpellaient les individus responsables de violences.
LMPT était (et est toujours) un mouvement organisé contestant, à tort ou à raison l’adoption d’une loi concernant une partie des citoyens de ce pays. Il manifestait hors contexte d’Etat d’Urgence.
De son côté, Nuit Debout est un prétendu « mouvement » désorganisé, place de l’entre soi et du on refait le match / le monde, ce qui pourrait se faire n’importe où mais surtout ailleurs que sur l’espace public.
Il ne dispose pas d’un véritable service d’ordre, faux service d’ordre qui fait preuve d’une mollesse incroyable, se reposant allègrement sur les forces de l’Ordre qui commencent à en avoir ras le bol.
Ce ras le bol s’observe ensuite dans d’autres manifestations quand des CRS, poussés à bout, en viennent à avoir un geste malheureux sur de jeunes manifestants. Les interpellations en marge ou lors de Nuit Debout se multiplient partout en France.
Les forces de l’Ordre sont en plus désormais pointées du doigt et jetées de manière inadmissible à la vindicte populaire par une affiche de la CGT, syndicat en perte de vitesse et qui ferait pas mal de faire profil bas suite à de récents scandales au sein de son ancienne direction.
Pour preuve que le faux service d’ordre de Nuit Debout ne sait pas gérer les participants de son mouvement : le fameux horaire de 1h00 du matin visant à la levée du sitting n’est jamais respecté depuis leur fameux « 32 Mars ».
Est-ce que le faux service d’ordre de Nuit Debout a évacué les agresseurs du philosophe ?
Est-ce que les Jeunes Communistes qui ont revendiqué cette expulsion ont été arrêtés ?
Au pire, est-ce que les Jeunes Communistes et complices de cet acte sont désormais interdits de Nuit Debout ?
La réponse est bien évidemment NON. En comparaison, les nationalistes, qui doivent être arrêtés lorsque ceux-ci menacent l’équilibre public et viennent semer le désordre dans des manifestations, le sont automatiquement.
Si ces derniers ont, aux côtés des anarchistes, rappelons-le quand même, le temps de casser des vitrines avant de se faire interpeller, ils n’ont en revanche pas le temps de chaque soir pisser à et de pourrir la Place de la République comme partout en France.
Ils n’ont pas le temps de faire chaque soir un peu plus se vider les cafés, bars et restaurants voisins qui n’en peuvent plus, autant que les riverains qui veulent rentrer chez eux et tout simplement vivre tranquilles, comme citoyens et contribuables payant des impôts.
Et d’ailleurs, au niveau de leurs impôts, en plein Etat d’Urgence et chaque soir, à combien va revenir à l’Etat et aux contribuables ces dispositifs de sécurité, qui se révéleraient bien dépassés si jamais le pire devait arriver, à savoir une récidive du 13 Novembre au sein de la Capitale comme de partout en France ?
Monsieur le Ministre de l’Intérieur, il a hélas fallu ce maudit 13 Novembre pour qu’un déclic, un début de prise de conscience se produise enfin dans le traitement du terrorisme comme dans celui de la radicalisation.
Que faudra t-il ici pour que l’on réagisse efficacement ? Que faudra t-il pour prendre conscience que ce mouvement est sournoisement capté par l’économiste et essayiste présenté comme « souverainiste » (parce que cela arrange) Frédéric Lordon, qui appelle purement et simplement au « rejet de l’autre à raison de sa différence de pensée » ou bien encore à « perturber les réunions publiques ».
Que faudra t-il pour prendre conscience que ce dernier parle librement ni plus ni moins d’un contexte souhaité de guerre civile, chaque soir de sitting :
« nous n’apportons pas la Paix. (…) Nous n’avons aucun projet d’unanimité démocratique ».
Je vous prie de croire, Monsieur le Ministre de l’Intérieur, à l’expression de ma haute considération et ne doute pas que la Raison vous recommandera, enfin, d’oeuvrer au rassemblement pour la France.
Igor Kurek, gaulliste
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